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Crémant d’Alsace : une année record

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Mer 24 DĂ©c 2008 09:38

Le crémant d’Alsace a dépassé pour la première fois le cap des 30 millions de bouteilles commercialisées en un an. L’événement coïncide avec la parution d’un livre sur la « genèse des bulles » en Alsace.

En trente ans, la production de crémant d’Alsace a été multipliée par trente et s’est forgée une belle notoriété. Alors qu’en 1979, le vignoble alsacien produisait moins d’un million de cols de crémant, il atteint cette année le record de 30 millions de bouteilles vendues par les 520 viticulteurs membres du syndicat des producteurs de crémant d’Alsace.
Les clés de ce succès ? Nicole Laugel les explique dans son récent ouvrage, L’histoire du crémant d’Alsace.
Cette histoire remonte au début du siècle dernier. Peu avant 1900, des maisons champenoises s’étaient installées en Alsace, notamment pour des raisons douanières. En Alsace-Lorraine, alors région allemande, on élaborait des mousseux chez Hommel à Ribeauvillé, Dirler à Bergholtz, Cosse à Pfastatt, Vix Barra à Schiltigheim. Et puis, il y eut Julien Dopff, qui à Riquewihr élaborait son « champagne d’Alsace » : il avait eu l’idée de procéder, avec des vins d’Alsace, à des essais de seconde fermentation en bouteille, comme en champagne.
Lorsqu’en 1918, l’Alsace est redevenue région française, il n’était plus permis d’y produire du champagne. La France avait édicté, en 1905, les règles des « appellations d’origine ». Le « champagne Dopff » fut alors classé dans les mousseux, une catégorie de vins qui avaient mauvaise réputation.

Du mousseux au crémant

Il a donc fallu trouver un nom pour différencier ce vin effervescent de qualité des vins gazéifiés ou élaborés (comme à Wissembourg) par une seconde fermentation en cuve. Ces derniers ne peuvent pas rivaliser avec des vins obtenus par la méthode champenoise.
Pierre Hussherr, ancien directeur de Wolfberger, qui, en secret, avait fait plusieurs tentatives de champagnisation de vins d’Alsace, a proposé une hiérarchie classant le crémant au sommet de la pyramide, bien sûr inférieur aux champagnes mais supérieurs aux vins produits en cuves closes et aux mousseux.
L’appellation crémant était utilisée pour des champagnes avec une mousse plus légère, dite crémeuse. Comme les Champenois n’utilisaient plus le terme « crémant », tombé en désuétude, ils ont bien voulu le céder.

Une réussite et des exigences

L’ordonnance du 2 novembre 1945 relative à la définition des appellations d’origine des vins d’Alsace n’avait pas prévu le droit à l’appellation d’origine pour les vins mousseux, pas plus que le décret du 3 octobre 1962 concernant l’appellation contrôlée vin d’Alsace ou Alsace.
En 1971, le comité régional de l’Inao Alsace et Est avait demandé l’appellation Alsace pour les mousseux. En 1974, Pierre et Pierre-Étienne Dopff, Xavier Ehrhart, président de la coopérative vinicole d’Eguisheim et son directeur Pierre Hussherr, Ernest Dauer et Jean-Jacques Wagner, de la cave de Westhalten, René et Charles Sparr à Sigolsheim créaient le syndicat des producteurs de méthode champenoise d’Alsace.
Ils revendiquaient l’appellation contrôlée dans les plus brefs délais. Ils l’obtinrent le 24 août 1976. Depuis, l’appellation « Crémant d’Alsace » est incontestablement une réussite, mais elle est appelée à faire toujours mieux. Il faudra que les producteurs s’attachent à élever encore plus leur niveau d’exigence en laissant par exemple les bouteilles sur lattes plus longtemps et en veillant à utiliser des raisins de grande qualité.

http://www.lalsace.fr
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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