Bon, pour faire mentir Didier, et suite à la discussion récente concernant les 2002, puisque j'avais évoqué la qualité des demi-secs en 2001, j'ai retrouvé entre temps une bouteille de Tuffeaux 2001 (Montlouis). Je garde le souvenir d'une très belle rencontre avec François Chidaine au domaine, et ce malgré des échanges virtuels plus que tendus sur feu Magnum Vinum. Ce vigneron exigeant sut faire montre d'une grande générosité et je lui en suis encore et toujours reconnaissant. Cette bouteille est parmi les premières (avec quelques 2000) que j'ai encavées et provenant de ce domaine. J'avais hâte d'y goûter à nouveau pour voir comment cette cuvée a évolué :
La robe est jaune brillante, légèrement dorée mais sans trace marquée d'évolution.
Le nez s'exprime sur de belles notes de fleurs de tilleul et de verveine, d'abricot et de pêche, la poire n'est plus aussi présente qu'en jeunesse, ce n'est pas anormal. Petite note fumée qui signe un vin proche de son sol (perruches) et qui approte de la complexité et une signature typée "silex".
La bouche est à l'unisson : très belle matière, élancée par une acidité et une matière mûre, des sucres discrets (on doit être aux alentours de 5/7 g, de mémoire).
J'aime beaucoup la jolie finale dotée d'une amertume qui fait saliver et proche d'un aspect salin quasi minéral du vin. Retour sur la pêche et le tilleul (hier soir, c'était plutôt la verveine). Persistance en bouche de grande qualité.
Vin délicieux et d'une grande jeunesse & justesse. Ca fait plaisir de voir que cette bouteille a bien mûri et que je n'ai pas eu tort d'acheter et d'attendre cette bouteille. Les petites soeurs seront sacrifiées sur l'autel du plaisir (et du partage, je l'espère bien) sans trop de hâte. Les chenins de Touraine aussi bien nés sont des vins de patience.
Phil