par julien dubertret » Dim 3 Mai 2009 21:56
Je vais tenter d'exprimer mon sentiment concernant les vins du domaine et plus particulèrement entre Jasnières et Coteaux du Loir.
Tout d'abord, il me semble que l'Effraie est un coteaux du Loir et non un Jasnières.
Deux cuvées composent les Jasnières : Les Rosiers (jeunes vignes ) et Calligramme ( Vieilles Vignes) .
trois cuvées composent les Coteaux du Loir : Effraie, Vieilles Vignes Eparses et Haut-Rasné. (seule parcellaire, non assemblée uniquement sur certains millésimes : 2002 2005 & 2007)
La perception des acidités me semble en effet trés différentes entre les Jasnières et les Coteaux du Loir. Mais je ne suis pas sur que ce soit du uniquement à l'acidité elle même, mais surtout à la façon dont elle se place par rapport au type de minéralité du vin. Les Rosiers et Calligramme sont des vins de mache. l'assise minérale est assez masculine, un socle. Les vins sont construits à partir de leurs pieds en quelque sorte. L'acidité élève le vin mais ne le conduit pas. Sur des millésimes comme 2004 ou 2006, une sensation de mollesse peut même poindre. Je retrouve des choses similaire chez François Chidaine avec les Argiles et surtout le Clos Baudoin, où je trouve cela trés net : la tension ne se fait pas par l'acidité mais par la puissance de la minéralité épaisse
L'Effraie serait un point entre l'autre pôle. Selon le millésime son caractère est variable, 2002 fuselé, 2003 tendre sur la pomme au four, 2004 en caillou, 2005 tendre moelleux, en compote de pomme en coing..., 2006 un peu floue, 2007 élancée.
VVE et Haut-Rasné sont eux pour le coup dans un dessin conjoint de l'acidité et de la minéralité, ca fuse, c'est une minéralité désaltérante, fraiche, qui joue avec l'acidité. Et plus le niveau de sucre baisse , et plus elle prend la barre. 2002 en est la démonstration parfaite. JE retrouve des choses similaires sur 2007.
Ce qui est sur, c'est que le travail d'Eric à l'élevage apporte une richesse intégrée peu commune sur les blancs de touraine. Mais ce qui me frappe le plus c'est de voir la diversité des vins produits année après année. C'est assez unique . Nous pourrions mettre Effraie, Rosiers, VVE, Calligramme, Haut-Rasné, sur 5 millésimes, nous aurions 25 vins totalement différents, et c'est aussi le joyau de bellivière, cette mobilité!
Bonne soirée
Julien