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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Comment se portent les AOC Côtes du Rhône et Vallée du Rhône en cette période de crise généralisée ? Sans doute un peu mieux que la moyenne des appellations françaises, même si 2009 sera évidemment une année à risques, la récession menaçant le marché intérieur et les principaux pays consommateurs d'Europe. Et parmi les indicateurs de ce début d'année, le nouveau président d'Inter Rhône, Christian Paly, trouve autant de raisons d'espérer que de préparer la contre-attaque.

Les stocks diminuent.
La récolte 2008 est inférieure de 10% à celle de 2007, ce qui est plutôt positif pour deux raisons : d'abord les stocks auront tendance à diminuer, ensuite la production sera plus en adéquation avec la baisse de consommation actuellement constatée. "De ce point de vue, les choses vont un petit peu mieux", assure Christian Paly. "Les sorties de chais ont augmenté, ce qui a entraîné une stabilité voire une diminution des stocks. D'un point de vue macroéconomique, c'est positif. En revanche, certaines entreprises sont au plus mal du fait des effets conjugués de la baisse des prix et de cette petite récolte. D'autant que le taux de change défavorable avec le dollar est venu mettre un coup d'arrêt au redéploiement opéré sur l'export".

Des campagnes de pub à l'étranger.
Comment réagir dans ce contexte plus que morose ? En continuant à miser sur l'export mais de manière plus ciblée. Inter Rhône, qui assure la promotion des vins de la vallée du Rhône dans plus de 15 pays, va ainsi concentrer ses efforts sur deux zones prioritaires. L'Amérique du Nord (États-Unis et Canada, par le biais inédit d'une campagne de publicité grand public) et l'Asie (principalement Japon et Corée). L'interprofession entend également "continuer à prospecter sur des marchés émergents, à travers des études de veille et de la formation". Dans le viseur, Taïwan, la Chine, Hong Kong, Singapour, le Brésil, la Russie… La campagne de pub USA-Canada coûtera ainsi dans les 4,5M€ ! L'interprofession mettra également les bouchées doubles sur le marché britannique.

"Sortir du segment "premiers prix".
Les AOC Côtes du Rhône, aujourd'hui très présents sur le segment des bas prix, n'ont pas vocation à y rester. D'abord parce que leur image en pâtit et ensuite parce que les producteurs n'y trouvent pas leur compte, vus les rendements plutôt faibles. La solution, pour Christian Paly, est de remettre à plat toute la segmentation des vins de la vallée du Rhône. Et notamment de proposer, en plus des AOC, des vins dont le coût de revient sera moindre, mais présentant toujours une indication géographique, et susceptibles de résister aux concurrents du Nouveau monde… ou de régions plus proches. Avec une démarche marketing adaptée et sans hésiter à privilégier les vins de cépages, à irriguer davantage ou à utiliser des copeaux de bois… Autre piste, miser davantage sur le rosé, comme l'ont fait d'autres AOC méridionales. "Nous sommes condamnés à bouger rapidement, ajoute Christian Paly. Si nous n'avons pas de pistes sérieuses avant la fin de l'année, c'est que nous aurons échoué".

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