Ah si, il y a bien un Post sur François Merlin.
Sur les conseils de Bébert et de Christophe, j'ai pris RDV avec François Merlin samedi dernier, en début d'après-midi pour déguster sa production.
L'homme est charmant, passionnant, passionné, travailleur, innovant ... bref un vigneron moderne qui n'oublie pas les traditions mais qui se remet sans cesse en cause.
Il vinifie de très belles parcelles sur les appellations St Joseph, Condrieu et plus récemment (2006) Côte Rotie. Connaissant un peu la région, quand il a eu fini de m'énumérer l'implantation de ses parcelles, j'ai réagit en lui demandant comment il s'en sort pour amener le matériel agricole sur chaque parcelle. Il m'a répondu qu'il fait tout en manuel, et qu'il se déplace en 4x4 ...
Il a travaillé longtemps chez René Rostaing, à la vigne, avant de créer son domaine. L'homme connait et respecte le terroir; ca se voit.
Venant de votre part, j'ai eu le droit à la grande dégustation d'autant qu'il y avait en même temps que nous un habitué... ça aide.
Il élève chaque parcelle à part, adapte le conditionnement d'élevage à la typicité de la parcelle, barrique bourguignne de 228l, demi-muid, mais aussi nouveau format de 300l. Il est très exigeant et avant même d'avoir goûté son assemblage final, je savais que je tenais là un orfebvre tant le soin apporté à la vinif est grand. Je pense que le niveau d'exigence dans les vignes doit être lui-aussi assez remarquable.
Nous avons goûté plusieurs parcelles, sur plusieurs fûts et constaté, une fois de plus, que les choix du vigneron, du porte greffe jusqu'à la mise en bouteille (et même le type de bouchon) influent sur la qualité du vin que l'on trouve dans nos verres.
Si certains critères sont plus importants que d'autre, le finesse des choix, la mémoire du vigneron, son savoir faire ... vont permettre de passer d'un bon vin à un grand vin ! (à condition que le terroir soit de qualité, dirait René Rostaing, et François Merlin, en écho)
En bouteille, nous avons dégusté :
Son Condrieu 2010 "générique" : belle fraicheur, droit sans être austère, il entre sur la pointe des pieds avant de réveler toute son opulence et ses arômes de violettes et de fleurs blanches; en bouche, sa finale très longue se termine par un goût très délicat de bonbon anglais, et l'envie de tremper ses lêvres à nouveau... Superbe !
Jeanraude n'etait pas en bouteille, mais au fut, les parcelles qui le composent (du côté de Chateau-Grillet) pré-figurent un grand Condrieu ! Je suis curieux de goûter à nouveau, une fois en bouteille.
Le St Joseph 2010 est typique du Nord de l'appellation, avec de la fraicheur, une belle tenue et une grand amplitude une fois en bouche. C'est alors une explosion de saveurs avec un final interminable. Ce qui est notable, c'est que ce vin donne soif !
Le Côte Rotie est épuisé en bouteille, il se goûte au fût. Là encore, François Merlin a eu l'opportunité de travailler de très belles parcelles et ça se sent. La fraicheur est privilégiée à la lourdeur, les deux fûts goûtés promettent un grand Cote Rotie. Option !
Une bouteille surprise fût ouverte pour nous : Ôthentique 2009, un essai sur de belles parcelles de St Joseph : M A G N I F I Q U E ! Malheureusement, ce vin est épuisé depuis longtemps; il n'a été vendu qu'en Magnum. Là , tout est amplifié par rapport à son "petit" frère. François regrette le final un peu "lourd"; cela ne me dérange pas plus que ça. Un vin de grande garde ou qui demande à s'ouvrir lentement.
J'ai fait une très belle rencontre ce samedi, et je vous en remercie.
RDV est pris pour une prochaine dégustation quand il aura remis en bouteille !