concernant la question de la surextraction soulevée par Gabas, je souhaiterai faire part de mes questionements :
Tout d'abord est-ce vraiment de surextraction que veut parler Gabas, ou de surconcentration. En effet sur Châteauneuf à la différence de Bordeaux, ce n'est pas forcément l'extraction qui exprime les cuvées "ultimes". De plus (en simplifiant) deux courant semblent cohabiter sur l'appellation, des traditionalistes type Bonneau, Pegau, et des modernistes comme par exemple La Mordorée.
Dans les deux cas de figures nous voyons apparaitre régulièrement des cuvées de grande ambition. Elles sont à mon avis la résultante de deux éléments principaux, l'excitation du vigneron à essayer d'aller au bout d'un processus, et la demande du marché en raretés superlatives. Au final, on a une grande variété de Grandes Cuvées, aux caractères multiples voir opposés. En effet dans certains cas les vins ne sont pas forcés, mais sont la résultante d'un réalité de vigne et de terroir (par exemple Les Vieilles Vignes de Marcoux), à l'inverse certaines cuvées recherchent une concentration importante par de petits rendements, une surmaturité, exaltés parfois par une vinification volontaire. Pour ma part ces exercices de styles quand je les ai rencontrés ne m'ont pas forcément emballés car ils me paraissaient manquer d'identité géographique. La Cuvée Spéciale d'Henri Bonneau est encore un point entre les deux, elle résulte d'une culture et d'une vinification plus qu'à l'ancienne, mais la matière première combinée à l'élevage très long (10 ans) conduit à un vin hors norme, une sorte d'ovni, plus proche d'un grand porto (pour moi) que d'un châteauneuf, je préfère donc de loin la cuvée Célestins. Mais il est indéniable que la Cuvée Spéciale est un très grand vin, hors norme, sans doute plus proche de l'exercice de style...
Bref, pour l'hommage à Jacques Perrin il ne nous reste plus qu'à essayer d'en goûter le plus possible avec l'évolution suffisante, un challenge qui sera surement dur de tenir.
POur revenir à la remarque de Vincent, je la tempérerai. JE serai curieux de goûter les Pavie 2005 dans 20 ans, je ne suis pas sur que Gérard Perse est forcément fait les bons choix, et pour le coup il y a bien là l'idée de faire "une bombe", c'est le qualificatif qu'il employa quand il nous a fait goûter ses 2005 en primeur. Et les années 90 en bourgogne ont eut leurs lots de vins déformés par des volontés , des ambitions phénoménales de certains vignerons...Les grands Bordeaux et les grands Bourgognes qui s'expriment avec grâce après 15 ans ont ils été dans leur jeunesse ces vins qu'en superlatifs ?
Beaucoup de choses à vérifier sur table !!!!