Je voulais tout d'abord remercier les quelques personnes qui nous ont offert ce beau repas: Christian , Frédéric, Julien, Laurent et Patrick (Loup). Ca a été long à se concrétiser (depuis Août!) parce qu'il fallait qu'il y ait une concordance entre notre planning et celui de Régis Marcon. Le 22 mars était le jour de réouverture du restaurant après une fermeture hivernale de presque 3 mois. Nous avions bien vu quelques jours avant que le climat risquait de nous rendre la route un peu difficile, mais il nous paraissait difficile de repousser encore ce beau rendez-vous. Le plus dur a été de repartir le dimanche matin sur Annonay (trop dangereux d'aller directement sur le Puy). Plus de 700m de dénivellation sur des routes sinueuses et enneigées!
Puisqu'on est dans la rubrique "mets et vins", je n'aborderai ici que cette partie. Pour tout le reste, je vous renvoie à mon
blog.
En "apéro", nous avons pris le Cocktail maison pauvre en alcool à base de pomme, sureau et gentiane. C'était très bon, fin et léger. Bien nous en a pris, car il nous a été ensuite servi 5 beaux verres bien plein qui devait contenir minimum 15cl chacun. Il y avait tout de même 5 kms à faire pour le retour sur des routes enneigées.
Nous avons eu droit avec cet apéro à une série impressionnante de mises en bouche, toutes aussi bonnes les unes ques les autres.
Le premier blanc servi (deux verres à la suite) était
Laïs 2006 d'Olivier Pithon. Une belle robe or pâle brillante. Un nez racé sur des notes grillées évoquant la roche calcinée. Une bouche ample, avec une belle vivacité et une droiture minérale. Une finale généreuse légèrement marquée par l'élevage. Servi à l'aveugle, nous l'avions mis en Bourgogne ou jura, on était loin du compte. Il a accompagné deux plats:
un chaud-froid de Saint-Jacques et tourteau au cresson, la noix poêlée à l'épice de sapin servie avec son bouillon de barbes
et un sandre confit doucement à l'huile de lard, association du salsifis et de la fève.
Puis avec un ragoût de lentilles, un
rully 1er cru (pas de précision supplémentaire): robe plus pâle que le précédent, avec un nez sur la pêche et l'abricot, souligné par des notes beurrées et grillées. La bouche est ronde, fraîche, un poil tannique, avec une finale accrocheuse délicieusement astringente. La bouche peut faire penser à un bourgogne, mais le nez bien mûr paraît beaucoup plus sudiste.
Enfin, sur une assiette de "fin gras du Mézenc" avec la paleron braisé aux carottes nouvelles, pièce de boeuf poêlée, millefeuille de légumes Salers, il nous a été servi un
Saumur Champigny le petit Saint VIncent 2005. Le nez est friand, sur des parfums de framboise, de prunelle, avec en arrière-fond des notes ferrugineuses et poivrées. En bouche, c'est gourmand, frais, sensuel, avec des tannins très fins. Jolie fin de bouche sans durcissement notable. On s'en est vraiment régalé. Si bien qu'un deuxième verre nous a été servi avec le fromage.
Pour une fois, et pour les raisons expliquées plus haut, nous n'avons pas jugé utile de prendre un digestif. Et pour être honnête, nous n'en avions pas ressenti le besoin: nous sommes repartis du restaurant avec une sensation de légèreté, et avons bien dormi sans réveil difficile.
Une bien belle soirée, donc!Eric