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[Jean-Pierre NIEUDAN]

La Serbie était jadis connue par la production des vins de qualité, mais des événements sociaux divers pendant l’histoire avaient contribué à la négligence de ce secteur. Depuis plusieurs années, la rénovation de la tradition vinicole est stimulée par le biais des subventions, et selon les estimations des experts, le vin pourrait devenir l’atout de l’exportation de la Serbie. Plus de détails à ce sujet dans la rubrique régulière, CHRONIQUE ÉCONOMIQUE INTERNATIONALE, préparée par Biljana Blanusa.

La rénovation de la viticulture et de la production du vin de qualité est un processus long et cher. Ainsi la plantation d’un hectare de vigne coûte de 15 à 20 mille euros, et la vigne a besoin de trois ans pour porter fruit. C’est pourquoi le Ministère de l’Agriculture, de la sylviculture et des eaux a lancé l’action pour l’augmentation d’espaces vinicoles et des moyens importants y sont destinés par le biais des subventions. Selon le ministre de ressort, Sasa Dragin, au cours des deux dernières années ont été plantées 1 500 nouvelles vignes, et la réglementation a été, dans le même temps, harmonisée avec les normes de l’UE.

Au cours des vingt dernières années, les surfaces sous vignes ont été en permanence diminuées, ce qui était la conséquence directe de la faillite des grandes caves à vin publiques, de l’impossibilité de placer le raisin et de la mauvaise situation économique globale. C’est par l’établissement du Registre des vignes et des vins qu’ont été enregistrés 5 500 hectares de vignes et environ 1 200 producteurs. C’est le potentiel pour la suite du développement de ce secteur, car le Ministère d’Agriculture dispose maintenant de données correctes et il peut envisager des subventions pour l’établissement du système de production du vin à l’origine géographique certifiée. Il est ainsi permis aux consommateurs de rétablir la confiance en la qualité des vins serbes, car la certification de l’origine géographique apporte une sorte de garantie de l’Etat qu’un tel vin est de haute qualité et qu’il provient d’une région déterminée. Tout cela est le préalable à l’obtention du certificat de qualité, afin que le vin de la Serbie puisse être exporté au marché de l’UE mais aussi des autres pays. L’objectif de toutes les mesures entreprises par le Ministère n’est pas seulement de rétablir la production du vin de qualité, mais de le transformer en une marque déposée par laquelle la Serbie serait reconnue.

Le projet de la Loi sur le vin étant en phase de préparation, il est attendu que son adoption règle de nombreuses questions importantes pour le secteur vinicole et définirait la stratégie de développement. Par ailleurs, la première Loi sur la viticulture en Serbie a été adoptée à l’époque de la dynastie des Némanides. A cette époque, le vin était produit dans des monastères, et de nombreux seigneurs possédaient de grandes vignes. Aujourd’hui, la production de cette boisson miraculeuse est reprise majoritairement par de petites caves, dont certaines ont déjà acquis une réputation importante.

C’est ainsi que la cave à vins „Aleksandrovic“ a repris la production du vin de qualité suprême „Trijumf“ sur la base de la recette originale des caves royales de la dynastie Karadjordjevic à Oplenac, en Serbie centrale. Ce vin était jadis servi aux cours européennes, et il conquit aujourd’hui de nouveau des amateurs du vin à travers le monde. La production du vin unique „Krokan“, fait de la vigne portant le même nom qui n’est cultivée que sur une localité en Europe, Biserno ostrvo (en français, l’Ile de perles) près de Novi Becej, en Vojvodine, a également été reprise. „Krokan“ fut le vin favori des anciens présidents de Yougoslavie et de France, Josip Broz Tito et Charles de Gaulle. Des régions vinicoles connues sont aussi la région de Negotin en Serbie orientale, ainsi que les versants du mont de Fruska gora en Vojvodine, avec leur vin connu „Bermet“, devenu déjà une marque déposée. Tout porte à croire que la Serbie a des potentiels pour la production du vin de qualité, qui pourrait devenir un atout d’exportation.

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