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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Selon le rapport sur le contrôle officiel de la vendange 2008 établi par la Direction générale de l’agriculture du Canton de Genève, la qualité est au rendez-vous pour le millésime 2008. Fidèles reflets de la diversité des cépages genevois, les vins sont expressifs et livrent une belle variété d’arômes. Pour plus de 95% d’entre eux, la teneur naturelle en sucre dépasse même les exigences de l’AOC.

Avec 10'025'151 litres, le volume récolté a été supérieur de 358'479 litres (+ 3,7%) à la vendange 2007, tout en étant inférieur de 6% à la moyenne de la décennie, soit 10'665'883 litres. La quantité des vins AOC subit une légère diminution de 130'947 l (- 1,9%), alors que celle des vins de classe 2 enregistre une belle progression de 502'626 litres (+ 18,9% !).

Une saison dans le rétroviseur

En 2008, la saison viticole a démarré le 23 avril avec 7 jours de retard par rapport à la date moyenne des 40 dernières années. Ensoleillé, sec et chaud, le mois de mai a permis à la vigne de rattraper son retard. Avec une température moyenne de 19,2°C, les trois mois d’été ont été plus chauds que la norme (+ 1,1°C), dépassée par les étés successifs de 2002 à 2006.

Les premières taches de mildiou sur les feuilles ont été observées le 28 mai. Les pluies quasi incessantes tombées entre le 23 mai et le 15 juin ont induit une forte pression de la maladie. Heureusement, avec l’aide du réseau des stations agro-météorologiques, les vignerons ont pu la maîtriser. Par ailleurs, la lutte par confusion sexuelle a permis de lutter efficacement contre les vers de grappe Eudémis et Cochylis.

Dès le 15 septembre, la bise s’est levée, engendrant un climat sec et frais qui a bloqué les foyers de pourriture, permis la maturation des raisins et induit une diminution du poids des baies, ce qui a accentué l’augmentation de la concentration en sucre. Finalement, les vendanges ont débuté le 22 septembre pour s’achever le 30 octobre avec la récolte des cépages tardifs.

Les cépages

En préambule, signalons que la surface viticole du canton ne s’est accrue que de 0,97 hectare. Une stabilisation due sans doute à un essoufflement des reconstitutions de parcelles effectuées dans le cadre des aides à la reconversion.

Côté rouges, les cépages occupent actuellement 768 ha (59% des surfaces), soit une faible progression de 5,6 ha (+0,9 ha). Le gamay a continué à régresser, perdant 4,4 ha (-1,1%) alors que les autres cépages gagnaient 10,9 ha (+ 2,9%). Le gamaret a gagné 3,2 ha (+2,9%), le garanoir 3,3 ha (+ 8,9%), le merlot 1,9 ha (+ 5,5%).

Côtés blancs, les cépages ont perdu 5,6 ha (-1 %). Le chasselas a perdu 8,6 ha

(-3,2%), le pinot blanc 0,2 ha (-0,4%), le riesling x sylvaner 0,5 ha (-2,5%) et l’aligoté 0,4 ha (-2,1%). Par contre, les spécialités ont légèrement progressé, surtout le sauvignon (+ 1,3 ha = (+ 4,4%) et le viognier (+ 0,6 ha = + 6,4%).

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