Frédéric B. a écrit:Christian,
Se trouve-t-il en dehors de la Suisse?
Je ne saurais te le dire.
Pour le cornalin j'ai trouvé sur le blog de Jacques Perrin une dégustation de celui de Denis Mercier et ceux de Maurice Zufferey (le Cornalin Viouc passe en fût) avec une explication pour l'origine du cépage reproduite ci-dessous
http://blog.cavesa.ch/index.php/2013/06 ... es-faisonsLe cornalin ou Rouge du pays vu par José Vouillamoz :
"Au début des années 70, il restait 5 vignes dans la région de Sierre, toutes virosées. C’est à partir de là qu’on a reconstitué le cornalin. Jean Nicollier et Jean-Louis Simon. « Je suis très reconnaissant à ces gens-là d’avoir sauvé ce cépage », dit Denis Mercier
En 2002, je travaillais en Californie dans la génétique de la vigne, j’ai pu grâce à l’ADN découvrir les parents du cornalin. Le cornalin est issu d’un croisement naturel entre deux cépages valdotains, le petit rouge (le cépage le plus répandu dans le Val d’Aoste) et le mayolet. Fort de cette découverte, j’ai continué à explorer cette voie. Ce cornalin – que j’appelais valaisan à l’époque – je vois qu’il a eu des descendants au Val d’Aoste. Il a deux parents et en tout cas quatre enfants au Val d’Aoste. Ça en fait un cépage valdotain pure souche même si, aujourd’hui, il a disparu du Val d’Aoste. Il a traversé les Alpes, probablement par le Grand Saint-Bernard. Parmi ses descendants, il y a un autre cépage qui s’appelle le…cornalin. Il y a deux cépages différents qui ont le même nom. C’est un problème. Il faut savoir qu’en 1972, Jean Nicollier, qui était chef de l’office cantonal de la viticulture, a dit : ce cépage qu’on appelle Rouge du pays, on va lui donner le nom de cornalin, on sait qu’il existe au Val d’Aoste, qu’il aura bientôt disparu, c’est un beau nom, on va le donner à notre Rouge du pays. Il y a une règle, c’est l’antécédence, ce n’est pas de ma faute. Le cépage valdotain s’appelait cornalin avant. Le valaisan n’aurait donc pas de légitimité ampélographique à s’appeler cornalin. Surtout que ce cornalin valdotain, il en existe de plus en plus, il y a en Valais, il y a en même beaucoup : c’est l’humagne rouge ! Vous voyez le problème ? Je conclus en disant que le cornalin que nous buvons ce soir, c’est un cépage valdotain, que moi j’aime appeler « Rouge du pays » pour ne pas avoir de confusion, parce que si vous dites le cornalin est le père du cornalin, on ne comprend plus rien ! Donc, on va dire le Rouge du pays est le cornalin, d’ailleurs, si dès 2009, Maurice Zufferey a commencé à écrire sur les étiquettes Cornalin – Rouge du pays, je n’y suis pas pour rien.
Voici en quelques mots l’histoire un peu compliquée du cornalin... Après, savoir si c’est valdotain ou valaisan, ça ne signifie par grand chose. On parle le même dialecte, on a les mêmes races de vaches, on faisait tous partie du Royaume de Savoie et des pays du Mont-Blanc avant, finalement c’est presque insensé de se demander est-ce que le cornalin ou Rouge du Pays est valaisan ou pas, d’autant plus qu’il existait bien avant que le Valais existe. "