- le contenu de ma cave est de plus en plus diversifié
- il m'arrive de plus en plus régulièrement d'éprouver une certaine lassitude devant le profil de ces vins. Et pourtant, il est clair que les vignerons de la région ont fait un pas en arrière marqué depuis la période 2000-2005, où l'on trouvait bcp de bêtes à concours. Aujourd'hui l'équilibre me semble davantage valorisé que l'extraction, sans pour autant renier les spécificités du vignoble. Mais malgré ça, il m'arrive, au moment d'ouvrir une bouteille, de me dire que je taperais bien un peu plus au nord.
C'est sans doute aussi pour ça que le % de Rhône nord dans ma cave a suivi une trajectoire inverse, augmentant progressivement depuis qques années.
Ceci dit je trouve toujours beaucoup de plaisir dans le vignoble languedocien, par exemple avec un simple Barral Tradition 2010 qui était un de mes plus beaux vins de l'été. En tout cas je privilégie encore plus qu'avant les appellations "garantes" d'une certaine fraicheur, comme Pic St-Loup ou les Terrasses du Larzac.
En guise de conclusion, un copier-coller d'une verticale de GDP datant de 2007, dont je garde en particulier le souvenir d'une grande diversité dans le profil des vins goûtés :
2004, velouté, charmeur, équilibré.
2003, marqué par le millésime, fruits cuits, moins de longueur. Gourmand, mais globalement décevant pour la plupart des présents.
2002, magique, un de ces rares moments que recherche l'amateur où la dégustation d'un vin donne des frissons dans le dos. Fondu et explosif en même temps, long, ample, doté d'un nez très médocain. Dans l'euphorie de l'instant, j'ai mis un 19 sur mon petit papier. C'est sans doute un peu surévalué, mais bah ...
2001, presque aussi classieux mais dans un style plus bourguignon, pinote presque, encore sur la retenue et avec des tannins qui demandent encore un peu à se fondre, contrairement à ses trois plus jeunes prédecesseurs. Miam miam.
Le 2000 marque la transition : le nez parait plus évolué. On perçoit des notes de torréfaction, mais qui ne viennent pas du bois. Comme sur le 2001, plus de matière, moins de velouté.
Le 99 est celui qui m'a le moins plu, avec une acidité un peu trop marquée en bouche, un équilibre qui me semble nettement moins harmonieux, et qui me laisse perplexe sur sa capacité à vieillir davantage.
Le 96 est aujourd'hui à point, et fait une belle synthèse du style du domaine. J'ai noté "manque de personnalité ?" ...
Le 95, enfin, semble plus jeune que le précédent (plus de matière, tannins encore fringants), et encore apte à vieillir.