Un thème enchanteur pour s’ouvrir à d’autres horizons. Et une réussite. Un CR tardif, des notes élevées mais j’ai beaucoup aimé les vins qui suivent.
Vin n°1 : Prior 2004 Cellers Vilella de La Cartoixa :
Sans être impénétrable, le vin offre une robe d’un beau rouge ardent avec un disque atténué. Le nez est tout en fraîcheur et jeunesse sur des notes d’épices bien complexes et de fruits. Ampleur et longueur en bouche me paraissent encore retenues à ce stade. Ce cru ne plombe pas le palais et sa belle tonicité en fait un vin tout à fait plaisant. (15.5)
Vin n°2 : Cartoixa 2004 Cellers Vilella de La Cartoixa :
Vive pigmentation du cru. Le nez est doux et affiche d’agréables notes de rose. L’élevage se fait à peine sentir (subtils parfums vanillés). La matière en bouche est indiscutablement élégante et conduit à une belle plénitude. Peut-être le vin accroche t-il un peu, mais sans que cette caractéristique me dérange outre mesure. Note sous évaluée (?) de 16.5
Vin n°3 : Iugiter 2004, la Conreria d'Scala Dei. :
Très beau nez épanoui et profond. Gras, fruité, obsédant. Vin sur une trame tannique certaine mais de grande douceur. Equilibre de l’ensemble et longueur à l’avenant. Une légère sensation de sucrosité le dessert quelque peu, mais c’est de pure forme. 17
Vin n°4 : Clos Severi, Mas Garian 2004 :
Bien que le nez apparaisse là un peu fermé, quelques notes d’acidité volatile se font jour. Rien de rédhibitoire aujourd’hui cependant, mais demain ??? Il est aisé de percevoir de jolies fragrances de fruits sains et de foin frais. La bouche accroche un peu mais est loin de paralyser les papilles. Le vin est rond, délicat, parfaitement friand. Un cru original qui plaît. 16
Vin n°5 : Finca Dofi 2004 d'Alvaro Palacios:
Profond de couleur. Très beau nez plein, ample, complexe, ambitieux. On perçoit aisément un statut autre, de type maître-vin. La bouche combine puissance et tendresse en conservant un caractère réellement gourmand. Un cru moderne, séducteur, soigneusement boisé avec une trace de sucrosité résiduelle (idée toute personnelle)
16.5
Vin n°6 : Clos de l'Obac 2004 :
Vin secret mais indiscutablement racé. De charme et une individualité perceptible au nez. Splendide et complexe bouche à l’équilibre souverain. J’ai beaucoup de mal à m’en séparer. Vin de belle fraîcheur, radieux. 17.5
Vin n°7 : Fuina 2004 du Cellers dels Pins Vers :
Mes notes retracent une nez frais et gras. Profond, mystérieux, sur la cacao. Belle finesse et équilibre en bouche. Large et long, gourmand et vibrant. Ambition manifeste. Total et d’un joli avenir. Malgré une pointe de sécheresse, ce vin fameux se voit affublé d’un … 18
Vin n°8 : Lo Givot 2004 du Celler del Pont :
Nez sur l’élevage. Plein et très complexe. Grand équilibre et élégance en bouche, agréablement confituré et très facile à déguster. Ce vin possède tout, dont une race et un charme manifestes. Une originalité assez unique ce soir et malgré une légère sensation de sucrosité (alcool), ce vin mérite selon moi d’être distingué :18.5
Vin n°9 : Clos Mogador 2004 de René Barbier:
Déviances au nez comme en bouche. Quel dommage hélas car on perçoit aisément une qualité de tous les composants du cru. Un fruit malgré tout puissant et direct, vraiment gourmand. Quelque peu lacté et crêmeux sur une matière idéalement équilibrée qui lui procure une architecture toute en harmonie. Un peu de sucrosité encore, et malgré les provisoires défauts constatés et qui s’estomperont un peu plus tard, un vin d’un avenir lumineux. Note variable de 15 à 17 et au final un 16. A re déguster pour une nouvelle chance.
Vin n°10 : Roquers de Porrera 2004:
Profondeur de la robe. Nez majeur, splendide, sur le café, le marron glacé, le havane. Un vin mûr, à la bouche puissante, une gourmandise à nouveau aux contours ciselés, maîtrisés. Tout ici est homogène dans le top mérite. Du plaisir, de l’élégance. Un vin à majorité de carignan, de haute gastronomie, adorable. Un 18 indiscutable.
Vin n°11 : la Basseta 2004 de Tardieu Laurent :
Un vin de folie, une merveille. Un panel de senteurs complet ou peu s’en faut, de fleurs, d’épices, d’odeurs pâtissières, de jus de cuisson. Le vin est frais en bouche et sa matière douce le fait dévorer et s’ébahir chacun. Un cru qui fait l’unanimité dont la qualité de fruits, d’élégance, de structure, d’harmonie, et d’avenir fait s’incliner et convaincre à sa suite, tous ses aficionados. Difficile de faire mieux ce soir que ce vin de grâce. 19
Vin n°12 : Cartoxia 1985 de Scala Dei :
Robe vive, âgée, encore en forme Le nez tertiaire signe un cru d’un autre siècle. Senteurs de Petit Beurre que je rencontre souvent. J’y perçois aussi des notes mentholées, résineuses, des plus agréables. La bouche n’est pas d’un grand calibre mais ce n’est pas essentiel fort heureusement. Celle-ci est délicate et suave. Le côté dépouillé du vin lui ôte une partie de son esthétisme mais cette bouteille possède encore de beaux éclats. Je me souviens d’un même vin de 1976 qui montrait autant d’aménité et une jeunesse presque impertinente. On ne note bien sûr pas les vieilles dames dont on est sous l’emprise du charme et de l’intelligence.
Par leur dynamisme et leur beauté native, je rapprocherais (sans chercher à les comparer) ces vins de Priorat de ceux produits dans la vallée du Rhône. Leur équilibre me fait songer davantage à la zone septentrionale pourtant à large majorité de cépage Syrah alors qu’ici ce soir, celui-ci se retrouve minoritaire. Ces crus de Catalogne se montrent harmonieux et de belle constitution qualitative. Aucune chaleur alcoolique, une matière toute en nuance, des structures aux assises sûres, des vins de goût, énergiques, un ensemble de très haute qualité. J’ai globalement mieux perçu la forme et le style d’une zone géographique que l’expression des différents cépages composant ces vins.
Peu importe peut-être au final ces considérations, en tous cas ce soir encore de splendides vins, enthousiasmants.
Superbe sélection de Julien et une fort agréable soirée du QSCB. Tous avions un large sourire.
Bien à tous.
Loup.