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Dégustation d'une série de vins Italiens.

Messagepar StĂ©phane VILLETTE » Lun 22 Oct 2007 11:22

Un petit panaché de bon producteurs d'Italie, dans des régions très variées.

Calatrasi - Terre di Ginestra Catarratto - 2005

La robe est or pâle, avec des reflets vert. On note une bonne couche de glycérine sur les parois du verre. Le nez est d'une grande intensité avec des notes de fruits blancs (poire), puis d'épices douces. La bouche est d'une grande complexité, c'est riche, gras et beurré. L'entrée en bouche se fait avec des notes de
chlorophylle puis d'herbes séchées (foins), pour finir avec des arômes de citron confit. La finale est superbe et longue, avec une pointe d'amertume qui apporte un petit plus au vin.

Noté : 15/20 Par Stéphane VILLETTE , le : 07/04/2007

La valentina - Montepulciano d'Abruzzo - 2004

La robe de ce vin est cerise (assez profonde), avec une belle brillance. Le nez est épicé, mentholé puis sur les fruits acidulés. La bouche est bien fraîche et corsé. Les tanins montent en puissance, pour donner un corps imposant à l'ensemble. Une petite pointe d'amertume (amande fraîche) ponctue l'ensemble.

Noté : 14/20 Par Stéphane VILLETTE , le : 07/04/2007

Azienda agricola Il Falcone - Riserva - 2003

La robe est opaque, de couleur grenat à cerise sur le disque. Le nez est très expressif, avec de jolis arômes de pruneaux et de fruits rouges crus. L'ensemble est d'une grande vivacité et donne immédiatement envie de le boire. Quelle bouche ! La structure est impeccable, c'est gras et frais à la fois. Dès l'entrée en bouche on discerne des flaveurs de menthol et d'épice, le tout étant d'une grande complexité. Les tanins sont imposants, sans jamais être austère. La finale est riche et épicée (poivre vert) et d'une belle longueur.

Noté : 17/20 Par Stéphane VILLETTE , le : 07/04/2007

Di Majo Norante - Ramitello - 2003

La robe est cerise, assez brillante. Le nez est sur les fruits noirs mûrs, mais l’élevage est un peu présent à ce stade. La bouche nécessite obligatoirement un carafage de 2 à 3 heures, sous peine de trouver un vin totalement sur l'élevage. Malgré tout l'ensemble est pourvu d'une belle matière et d'une belle fraîcheur.
La note fruitée est sur le cherry. La finale est longue, un beau vin à carafer absolument.

Noté : 14/20 Par Stéphane VILLETTE , le : 07/04/2007

Di Majo Norante - Contado - 2003

La robe est cerise avec une jolie teinte bien brillante. Le nez s'ouvre avec des notes de cacao, puis de fruits noirs avec une belle vivacité. L'entrée de bouche est grasse, ample, puis les notes de fruits explosent. L'ensemble est corsé, avec une belle fraîcheur, le tout accompagné par des tanins puissants, mais d'une grande souplesse. La finale comporte une pointe d'amertume et d'épices, le tout porté par une superbe longueur.

Noté : 15/20 Par Stéphane VILLETTE , le : 07/04/2007

Maculan - Breganze de Breganze - 2005

La robe de ce vin est surprenante par sa clarté, presque translucide, de couleur paille. Le premier est discret et nécessite une aération (sous forme de passage en carafe, pourquoi pas) prolongé pour se livrer. ensuite on décèle des notes de citron, d'écorces d'agrumes et d'ananas. L'entrée en bouche est grasse, mais pas explosive. Après aération, la bouche devient plus complexe et mieux en place, avec de jolies notes d'anis.

Noté : 13/20 Par Stéphane VILLETTE , le : 07/04/2007

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Stéphane VILLETTE
 
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Re: Dégustation d'une série de vins Italiens.

Messagepar laurentg » Sam 27 Oct 2007 18:48

L’Italie des Cépages Rouges
Mercredi 22 Juin 2005


Une production Ganesh da Capo


Le contexte :
- Les vins sont dégustés à l’aveugle, mais découverts par séries de 2 ou 3 (par thème).
- 9 participants : Patrick Moulène, Didier Robin, Philippe Lagarde, Miguel Sennoun, Gilles Davasse, Jean-Luc Germain, Jacques Prandi (JP), Pascal Perez (PP), Laurent Gibet (LG).
- Dégustation préparée par Pascal Perez.
- Synthèse des commentaires de dégustation par Laurent Gibet.


Les vins :
1. Südtirol (Alto Adige) – Cantina Tramin – Lagrein Urban 2001 :
JP14,5 – PP14 – LG15
- CĂ©page : Lagrein.
- Robe intense.
- Nez expansif, corsé, développant des senteurs plutôt imposantes de fruits confiturés, d’épices, de bois neuf. Une pointe lactique, des notes de fleurs capiteuses compensées par une fraîcheur orangée.
- Matière riche, monocorde en l’état, handicapée par un excès notable d’alcool qui la rend ardente. Gros fruit boisé mais un manque de relief, de caractère et d’élégance tout de même. Il y a un côté paradoxal dans cette concomitance de lourdeur et d’acidité (bien intégrée, au demeurant). Peut-être le vin le plus banal et lassant de la série.

2. Südtirol (Alto Adige) – Weingut Erbhof Unterganzner (Josephus Mayr) - Lagrein Riserva 2002 :
JP16 – PP15,5 – LG16
- CĂ©page : Lagrein.
- Robe noire ; parure quasi impénétrable.
- On respire ici un moka prononcé, qui cède peu de place à des odeurs de mûre épicée, d’encre, de graphite additionnées d’inflexions subsidiaires balsamiques.
- Bouche serrée mais nullement tannique ou sèche, qui se déroule avec une classe plutôt glissante et longue (moins d’alcool et plus d’aspérités que dans le vin précédent). Flaveurs de rafle, de cerise, de réglisse. De la promesse dans cette expression déterminée.

3. IGT Vigneti delle Dolomiti Rosso – Foradori - Granato 2001 :
JP16,5 – PP16,5 – LG17
- Vin du Trentin. CĂ©page : Teroldego Rotaliano.
- Robe intense, violacée.
- Senteurs intenses et profondes : fraise,végétal noble (poivron), amande, fleurs légères (joyeuses), toasté discret, minéral (encre, graphite). L’olfaction est bien alerte, herbacée (cette note que nous avons déjà trouvée dans des millésimes plus anciens de cette cuvée), fine et racée, un peu comme pour un beau vin du Médoc.
- On découvre ici une matière dégagée, cette fois juteuse, fraîche, digeste. Elle est dense et peu tannique, peut-être moins surprenante mais généreuse, classieuse, légère et cohérente.

4. Colli Orientali del Friuli – Davide Moschioni – Refosco dal Peduncolo Rosso 2001 :
JP15,5 – PP15 – LG15,5+
- Vin incluant du passerillage. Vin de Vénétie-Julienne. Cépage Refosco.
- Habit particulièrement coloré.
- Exhalaisons plutôt plantureuses, profondes et corsées : amande, fraise, mûre, banane, minéralité, orange.
- Bouche assez inattendue, plutôt intransigeante, presque revêche, non dépourvue de longueur. Goûts de fruits épicés, de raisin sec (passerillage clair), de rafle, d’herbes aromatiques (thym en tête). Un côté bourru (sensation de peau de raisin). Pour Pascal, légère sensation sucrée.

5. Colli Orientali del Friuli – Davide Moschioni – Pignolo 2001 :
JP16 – PP16,5 – LG17
- Vin incluant du passerillage. Vin de Vénétie-Julienne. Cépage Pignolo.
- Robe intense.
- Nez jaillissant, fougueux (comme pour un vin de Didier Barral), complet : orange fraîche, fruits rouges et noirs, animalité, lard, encre, eucalyptus. On peut le trouver somptueux pourvu que l’on accorde des qualités à la sauvagerie (volatile).
- La bouche possède du coffre, de l’originalité. Elle est construite sur un joli sucre résiduel (intégré et assimilable dans le temps), une astringence prometteuse, un fruit frais conquérant. Présence, séduction et relative facilité de style (grande gourmandise, pour une fois ce soir).

6. Colli Orientali del Friuli – Girolamo Dorigo – Pignolo di Buttrio Vigneto Ronc di Juri 1999 :
JP14 – PP13,5 – LG13
- Vin de Vénétie-Julienne. Cépage Pignolo.
- Comme dans le cas du Granato, le nez s’avère herbacé, souligné par des odeurs de menthol, de camphre, d’orange (grand-marnier), de minéral, de réglisse, complétées par de belles notes plus tertiaires (cuir, feuilles, cigare).
- La bouche manque elle de netteté gustative. Elle est dotée de goûts de fraise épicée, de cerise, avec une tonalité un peu oxydée (amande, pomme blette). Très extraite, elle est acariâtre pour les uns voire sèche pour les autres.

7. Valpolicella Superiore – Romano Dal Forno – Vigneto di Monte Lodoletta 1999 :
JP17 vers 18 – PP17,5 – LG18
- Vin de Vénétie. Cépages : Corvina majoritaire, Rondinella, Molinara.
- La prestation olfactive est réellement impressionnante : rafle, cassis, végétal, orange, fleurs, camphre, graphite. Une véritable corne d’abondance, profonde, encore réservée mais que l’on devine explosive à son heure.
- Grosse matière, tannique mais sans excès, minérale et profonde (le sépulcre, avec une authentique fraîcheur juteuse), corsetée et austère, mâcheuse, longue. L’équilibre est sauvegardé et le toucher admirable. Un exercice de style réussi, bien entendu pas encore épanoui (tel le 96, excellent aujourd’hui).

8. Valpolicella Classico Superiore – Giuseppe Quintarelli – Vigneto di Monte Cà Paletta 1996 :
JP17 – PP17 – LG17,5
- Vin de Vénétie. Cépages : Corvina majoritaire, Rondinella, Molinara.
- Robe moins intense (couleur plus « raisonnable »).
- La légèreté est également manifeste au nez : floralité intense, fraise poivrée, réglisse, camphre, viandox, herbes aromatiques. Sublime caractère oriental, complexe, avec de la lascivité, de la finesse, de la fraîcheur (Rayas ?).
- Bouche magnifiquement déliée elle, en apogée, associant la douceur et la tenue. Notes de glace au café, de fruits rouges, d’amande, de réglisse, d’épices. Très différente mais tout aussi réussie que la précédente (cohérence, style, terroir pour un grand équilibre et une belle finale).

9. Sagrantino di Montefalco – Arnaldo Caprai – 25 Anni 2000 :
JPnon noté – PP16+ – LG(16)
- Vin d’Ombrie. Cépage : Sagrantino.
- Belle évolution aromatique, délurée (volatile), qui essaime des notes multiples, intéressantes : cerise (un peu lactique ?), épices, végétal noble, réglisse, fourrure.
- La bouche possède un jus sanguin, frais, fort en mâche (anguleux mais pas sec pour moi en tout cas), concentré, réglissé. Minéralité et tannins de moindre qualité pour un vin attachant, doté d’un fond certain. A juger plus particulièrement dans son contexte d’élaboration (cépage, région, producteur, commerce international). Jacques refuse de noter ce vin, en raison de trop de doutes : fin de bouche astringente, désagréable (limite buvable), tannins grossiers qui ne s’affineront pas.
- Pascal nous signale que le vin, après 24 h de carafe ouverte, offre une matière non oxydée aux tannins assagis (même si encore drus).

10. Aglianico del Vulture – Paternoster – Rotondo 1998 :
JP15 – PP15,5 – LG15
- Vin du Basilicate. CĂ©page : Aglianico.
- On trouve ici aussi une certaine légèreté aromatique, sous la forme d’un cortège de senteurs corsées : végétal, amande, figue, cerise, viandox, camphre, cèdre, orange, tabac, menthe.
- Bouche intransigeante, au fort tempérament, fraîche, qui finit sur de la fermeté alors que le milieu de bouche semble dénoter un certain éparpillement. Si on ne peut guère lui reprocher d’être convenue, on peut lui reprocher un manque d’amplitude.

11. Taurasi – Mastroberardino - Radici 1995 :
JP15,5 – PP15 – LG15
- Vin de Campanie. CĂ©page : Aglianico.
- Merveilleuse expressivité bouquetée, en dépit d’une légère réduction (qui n’est pas que repoussante) : herbes aromatiques, orange, viande juteuse, badiane, menthol, bois aromatique, figue.
- Bouche dotée d’une belle fraîcheur aérienne, développant des goûts évolués de tabac. Un peu époumonée toutefois en finale (végétale et amère), presque abrupte pour certains (mais elle ne laisse pas indifférent). A point, à boire. Loin d’être parfaite (précision, longueur, longévité) mais équilibrée et d’une certaine manière touchante.

12. IGT Sicilia – Feudo Principi di Butera – Deliella Nero d’Avola 2000 :
JP16 – PP16,5 – LG16
- Cépage : Nero d’Avola.
- Nez remarquable, entremêlant des senteurs variées : violette, réglisse, perles fruitées (groseille, myrtille, framboise), iris, touche végétale (rafle), minéral, truffe. Signature méditerranéenne, subtilement alanguie (mais très aromatique), racée.
- Bouche possédant une trame fine et serrée, délicate, solaire, florale, poudreuse, pour une légère perception sucrée (figue, cacao) conférant de la tendresse. Elle s’avère juste un peu flegmatique, manquant de punch en finale.

13. IGT Sicilia – Passopisciaro 2001 :
JP15 – PP14,5 – LG13,5
- CĂ©page : Nerello Mascalese.
- Vignoble centenaire à 1000 m d’altitude sur les pentes de l’Etna. Le propriétaire Andrea Franchetti est également propriétaire de la Tenuta di Trinoro en Toscane.
- On appréhende ici des notes de parfumerie proches de celles d’un porto vintage envahissent littéralement le nez : fleurs, figue, banane flambée au rhum, amande, marc.
- Grosse cavalerie gustative, pour un profil juteux mais massif et brûlant pour certains (les mêmes qui ont parfois du mal avec le porto). Personnes sensibles s’abstenir. Jacques lui reconnaît une belle personnalité.

14. Faro – Palari 1998 :
JP16,5 – PP16,5 – LG15,5
- Vin de Sicile. CĂ©pages : Nerello Mascalese, Cappuccio, Nocera, Acitana.
- Nez assez sudiste, plus figué, offrant des fragrances de qualité : fruit rehaussé par des notes plus évoluées de tabac ; belle animalité (marinade de lièvre).
- Bouche concentrée, légèrement astringente, fraîche, élégante et droite, qui rappelle celle de Feudo Principi (en plus tonique).


Conclusion :
- Encore un très beau parcours décentré, ludique, instructif, exhaustif, plutôt inédit en raison des encépagements, des régions de provenance du Nord au Sud de la botte et des domaines sélectionnés par Pascal (en déjà connus, Dal Forno (et son style un brin insensé) et Quintarelli (rassurant) confirment, l’un moderne, l’autre ancien, leur statut de stars internationales, ainsi que Foradori).
- A l’écart du Nebbiolo piémontais, du Sangiovese toscan (sans parler des super-toscans élaborés à partir de cépages bordelais), des vins sucrés (Recioto, Santo, Picolit, …) et des vins blancs secs du Nord, on parcourt une rare diversité de natures, en croisant habilement les points de vue (matériel végétal endémique, appellations, producteurs méconnus en France mais abonnés à la liste haut de gamme des « Tre Bicchieri » du guide Slowfood/Gambero Rosso) :
- Les olfactions sont formidables, pour des substances souvent complètes, au fort répondant, parfois légèrement amères (l’amande fraîche comme signature transalpine ?).
- On découvre avec plaisir que le passerillage n’est pas pratiqué que sur la Corvina (Amarone du Veneto) ou le Nebbiolo (Sforzat de Lombardie).
- Certaines imperfections (volatile, amertume légère) donnent du charme aux vins (un peu comme dans le cas du Portugal), les sortant de la banalité internationale.
- Ces expressions feront cependant merveille Ă  table, notamment sur des viandes.
- L’Italie prouve s’il en était encore besoin, qu’elle est un territoire de grands vins, en pourvoyant ici des expressions originales, de caractère, sans concession à la facilité uniformisée (aucun vin « passe-partout », sauf peut-être le 1er vin, encore faut-il tenir compte de la chaleur pré-caniculaire régnant sur la ville en cette fin de juin 2005), ancrées dans un (des) terroir(s) et une (des) culture(s). Elle est aussi sur cette expérience sudiste plus convaincante que l’Espagne et surtout que le Portugal.
laurentg
 


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