Le thème de la soirée ? Se faire plaisir et partager entre amis de belles bouteilles...
1/ Champagne Henriot – Cuvée Les Enchanteleurs 1996 Robe : Paille claire
Nez : Arômes fermentaires, de pomme verte, de fine oxydation
Palais : Douces bulles joliment persistantes. Attaque franche et suite en légèreté. Des amers et quelques prémices oxydatifs accentuent la sensation d’une acidité saillante. Le vin reste pourtant bien dynamique et marqué par l’élégance et une certaine rondeur. Les termes de plénitude et d’équilibre sont à juste titre évoqués. Encore alerte, le vin semble accuser un peu le poids des ans.
Noté 91/100
2/ Champagne Henri Giraud – Cuvée fût de chêne, Aÿ Grand Cru 1996 Robe : Paille brillante
Nez : Fort complexe, citronnade fine, brioche légère et fleurs blanches. Très élégant.
Palais : Le vin impose spontanément son autorité, sa tension et sa structure sans rien voiler de la dentelle et de la finesse des bulles. Ce cru est frais, rond, goûteux, d’un idéal équilibre et doté d’une finesse inouïe. Grande suite. Un cru juteux ( 70% de pinot noir ). Splendide et merveilleux très grand Champagne.
Noté 95/100 C’est une très belle réussite champenoise.
3/ Champagne Krug – Clos du Mesnil 1986 Robe : Couleur paille très brillante et dorée – éclats orangés. Bulles généreuses.
Nez : Expansif, majoritairement axé sur les parfums de sous bois. Epices douces et citron jaune. Quelques marques d’oxydation, souvent retrouvées chez les vieux millésimes de Krug, participent à une belle complexité d’ensemble.
Palais : Dynamique et subtile à l’acidité vibrante. Maints parfums de noisette, de zestes d’agrumes et de pomme, de miel et de menthol. Un cru au juste calibre mais à l’harmonie indistincte en raison de quelques fragrances de noix légère mais rappelant l’évolution du cru, auquel il manque sans doute… un certain génie.
Noté 92/100
4/ Chablis Grand Cru Blanchot du Domaine Raveneau, 1990 Robe : Vive. Or argent.
Nez : Nez riche et avenant. Épices douces, gomme, girofle, citron, vanille. Intensité.
Palais : Le vin se présente sensiblement réduit, puis s’ouvre enfin de bon gré en délivrant d’élégantes flaveurs de fleurs blanches. Chaleureux. Le cru demeurera toujours un peu strict et lacté mais ces caractéristiques ne nuiront en rien à l’esthétisme et à l’harmonie du tout. Un cru apaisé et apaisant. Spirituel.
Noté 94/100
5/ Sancerre Domaine Edmond Vatan – Clos de la Néore 2005 Robe : Argent clair lumineux.
Nez : Très beau nez épanoui et floral. Tilleul, verveine, agrumes fins, buis, complexe et intense, très typé sauvignon.
Palais : Bouche franche, fraîche et longue dès l’attaque vive. Impression de pureté et de soins caressants. Le vin en bouche se livre avec rondeur et une réelle élégance. Un cru au splendide fruit, prêt à être dégusté avec un plaisir manifeste mais aussi au potentiel de garde sans doute possible. Rien ne semble ici forcé ce qui affermit le sentiment de joie ressenti par tous.
Noté 93/100
6/ Bourgogne Domaine Rousseau - Chambertin Clos de Bèze 1991 Robe : Rubis soutenu pour un bourgogne.
Nez : Charmant et démonstratif. Arômes de fraise et de coulis de fruits. « Chamalow » évoqué par certains.
Palais : Bouche à l’attaque loyale, suite gracile. Le cru est vraiment complexe et juteux ; très enjôleur et féminin. Reprise des arômes de fruits rouges compotés, le vin est très caressant, parfumé et persistant, sans rien céder de force contenue et de cachet. Envoûtant.
Noté 95/100
7/ Bourgogne Domaine Rousseau - Clos de la Roche 1996 Robe : Rubis au fond sombre
Nez : Nez expressif de fruits rouges doux. Éloquent de séduction et de complexité.
Palais : Cru de moyenne densité mais néanmoins puissant et de belle énergie. Un cru fin et flatteur qui convainc davantage par sa structure et sa vigueur que par la diversité de ses flaveurs. Fruits rouges très mûrs, floral, équilibre juste. Ce cru pâtit peut-être d’un rayonnement inférieur au Clos de Bèze. Avis tout à fait relatif puisque le plaisir est bien évident aussi.
Noté 93/100
8/ Bourgogne Domaine de la Romanée Conti – Richebourg 1996 Robe : Rubis clair. Lumineuse.
Nez : Arômes de fruits déviés par la perception d’un arôme de réduction, persistant malgré le long passage en carafe et rappelant le carton…
Palais : Reprise de cette même tare qui ira par la suite en s’atténuant puis à disparaître, caractère confirmant qu’il s’agit là d’une réduction tenace. Après l’attente nécessaire, le fruité du vin apparaît élégant et gourmand, construit autour d’une structure tannique importante. Le charme est assez évident, nous sommes là face à un vin à la bouche équilibrée, pleine, élégante et à la belle acidité galvanisante. S’agit-il ici d’un vin majestueux ou d’un vin grand, tout simplement ? En tout cas, un vin au service bien difficile aujourd’hui…
Noté 92/100
9/ Côte Rôtie Domaine Guigal – La Turque 1985Premier millésime de la maison Guigal sur le magnifique terroir de La Turque.
Robe : Rubis pourpre profond
Nez : Épanoui, riche, riche, riche. Fruité, cuir fin, café, …Splendide malgré un élevage encore marqué.
Palais : Attaque et prolongement tout en distinction et harmonie. Le cru très suggestif et velouté affiche un potentiel formidable encore. Tanins ultra fins, élevage sophistiqué, grand caractère aimable. Grand fruit, éternel semble-t-il. Ne doit-on pas évoquer pour ce cru le terme de …génial ?
Noté 96/100 il est encore un vin à garder patiemment en cave…
10/ Châteauneuf du Pape Domaine Henri Bonneau – Réserve des Célestins 1978 Robe : Rouge, évoluée mais encore vive.
Nez : Initialement assez fermé puis senteurs nettes de clous de girofle, de porto, d’olives et de cuir avec malheureusement quelques notes oxydatives évoquant la fatigue du cru…
Palais : Un cru qui divise l’assemblée, les uns lui trouvant des vertus de relative jeunesse et d’autres à l’inverse dénonçant une extinction des feux. Une chose est certaine, le cru offre bel et bien une longueur et une douceur avenantes. De l’allure chic et des saveurs complexes de très bon aloi. Ce vin distingué a été grand, il demeure noble mais pour combien de temps encore… ?
Noté 88-91/100, bouteille est bien en deçà de celle dégustée un an auparavant issue du même lot…
11/ Saint Julien – Château Léoville Las Cases 1982 Robe : Sombre brillante
Nez : Très frais malgré les années, où les fruits noirs évolués trouvent une certaine place au sein des notes tertiaires de sous bois et de minéral, relevés par quelques fragrances toastées de café.
Palais : Étonnant de jeunesse et de fougue. Attaque ouverte et suite pleine. Le vin offre un gras et une densité éminents mais assume aussi une totale élégance. Au delà de ses vertus de formes et de parfums, le cru délivre un caractère distinct. C’est celui manifeste d’un terroir original, rare sans doute. Ce cru est encore tannique et dispose d’un potentiel énorme indiscutable. Une pièce de collection magnifique en l’état.
Noté 97/100
12/ Pauillac – Château Latour 1990 Robe : comparable à celle du Las Cases 82
Nez : gourmand de fruits noirs et rouges en coulis, cuits et associés à le douces senteurs de truffe et sous bois. Raffinement.
Palais : Un cru sûr de ses atouts et très facile à apprécier aujourd’hui. Attaque directe, soyeuse et exquise, suite de grande longueur. Mûr et gras, fruité et complexe en tous points. La plénitude marque ce vin d’esthète auquel il a fallu deux heures d’aération pour s’épanouir .
Noté 96 /100
13/ Monsant Domaine René Barbier – Espectacle 2007La grande cuvée du Montsant dont on peut apprécier le terroir calcaire sur la photographie ci avant. Des vignes centenaires pour un vin de grande qualité dont nous avons déjà parlé sur le site du qscb.
Robe : Rubis vive.
Nez : Beaux et doux arômes lactés laissant une place majeure aux fruits mûrs, cerise, noyau, fraise, à l’épanouissement allant crescendo.
Palais : Un toucher de bouche enjôleur et gras mais toujours dynamique. Pureté et grâce des flaveurs donnent un fruit parfait déjà délectable. L’équilibre, la beauté et la noblesse faits vin. Une infime perception « mielleuse » lui vaudra sa seule critique. Magique assurément. Un cru plein et …extatique.
Noté 96/100
14/ Australie Clare Valley Domaine Kilikanoon – Attunga 2004Voici une propriété que l’on connaît bien au qscb et dont nous vantons les mérites tant la qualité de vins produits est belle. Ici, la cuvée Attunga 1865 (âge des vignes), la perle du domaine que nous découvrons…
Robe : Rubis noir. Vive.
Nez : Opulent de fruits noirs juteux, d’herbes aromatiques et d’olive. Très persistant.
Palais : Un cru remarquable de stature. Large et fort mais disert et distingué qui retient l’attention par ses si jolies et si engageantes vertus. Le cru s’ingère avec délices, sa liqueur s’insinue lascivement et longuement jusqu’aux sourires complices. Des fruits en abondance, une totale volupté, mais aussi une finesse et une joie indicible, surtout pour un vin de ce pays. On apprécie la finale dépourvue de sucre et tout en élégance. Un état de grâce à nouveau, un tour de force pour ce domaine magnifique. Sa cuvée la plus élégante.
Noté 97/100
De très beaux vins et un moment de partage et d'amitié formidable. Un grand MERCI à tous les copains
Amicalement
JU
p.s. Pour les photos :
http://qscb.fr/spip.php?article47