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Diner chez Fabrice avec un vin de dessert... surprenant ;-)

Messagepar matlebat » Dim 12 Juil 2015 18:26

Bonjour à tous,

Devant l'enthousiasme de notre dernière dégustation, Fabrice a lancé l'idée chez Mathieu, un dernier diner avant les vacances chez lui avec au programme, choix dans sa cave de quelques bouteilles, en plus de celles apportées. Date prise, nous nous retrouvons à 9 avec 3 camarades du club de dégustation de Fabrice et donc, avec 3 personnes dont nous ignorons tout des caves... Découverte en perspective. Au menu, entrées variées autour de la mer pour accompagner les blancs, brochettes et ratatouille pour les rouges. C'est la canicule mais les vins ont été conservés en cave, pas trop de soucis de température au moment du service. Les vins sont bus en aveugle bien entendus.

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Vin 1 : Un nez oxydatif de noix puis fruit sec, fond raisin de Corinthe. La bouche est sèche, souple, belle matière qui enrobe une grosse acidité, sur la noix, les fruits secs. La finale est acidulée, tonique, fine, avec une très belle persistance de fruit sec, de noix, profil typé amer mais bien équilibrée, avec un retour sur les épices très agréable. Joli vin oxydatif pour ceux qui aiment ce style. TB-Excellent 90 (16) pour ce Chateau Chalon Tissot 2008.

Vin 2 : Un nez assez discret à l'ouverture, sur la poire, pointe de miel, note mentholé, puis avec l'aération arrive des notes fenouil, sous-bois. La bouche est ronde et grasse à l'attaque, puis on sent de la tension, la matière est fine et délicate, mais cela reste discret sur la poire, note champignon, poussière qui me fait penser à un léger problème peut-être, note fenouil, mentholé. La finale est ronde, très beau toucher de bouche, avec du gras mais de la tension, toujours cette finesse, délicatesse, persistance honnête sur ce côté poire et fenouil. Je suis sur un vin sudiste roussane marsanne... Après une longue aération tout en restant discret, les notes de tarte citron meringuée, d'amande se font plus présentes évoquant plus clairement le chardonay. B-TB 88 (15) pour ce Chassagne Montrachet La Romanée Vincent Dancer 2009. Mais je pense, à attendre surtout, car il pourra se sublimer avec le temps, belle matière, de la tension, de la maturité...

Vin 3 : Un nez de chardonay typique cette fois, poire William, note d'amande, d'aubépine, un boisé vanillé bien intégrée, donnant le côté gourmand, sur un fond toasté grillé fumé du meilleur effet. La bouche est ample à l'attaque, grosse matière suave bien structurée par la fraicheur qui donne la profondeur, l'équilibre, très sapide sur la poire mûre, juteuse, très pure, note épice bois vanille légère puis l'amande, la frangipane, fond fumé grillé bien intégré. La finale est fraiche, tendue, de la profondeur et belle dynamique, longue, de poire, de frangipane, note léger beurre frais, toujours cette pointe vanillée et fond fumé grillé. C'est très bon ! Je suis sur Meursault, genre 2007, puissant et fin, très beau terroir, je vais sur Genévrières car je ne retrouve pas la puissance des Perrières. Puis un camarade de Fabrice et Stéphane propose Corton, et ça me parle, bien joué les gars. Excellent 94 (17,5) pour ce Corton Charlemagne Rapet 2007.

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Vin 4 : Un nez de fruit blanc, pointe ananas, note buis, acacia, fond agrume, amer, un côté roche, très sauvignon dans l'esprit. La bouche est ronde, belle matière suave, de la structure qui tient un ensemble sapide, de fruit blanc, de pamplemousse, toujours ces notes mûres d'ananas, puis florale buis, acacia, fond de roche presque tourbé. La finale est ample, très structurée par la matière, et offre une belle persistance de fruit blanc, pamplemousse, note buis, acacia et fond de roche. Je connais ce vin, je l'ai bu il y a 1 semaine. TB-Excellent 91 (16,5) toujours aussi bon ce Santorin, Assertyko 2013 par Sigalas. Il questionne nombre de convives qui n'ont jamais gouté ce vin.

Vin 5 : Un nez assez discret marqué de note poussière, champêtre avec de grosses notes de réduction grillée. Après une longue aération, le fruit blanc apparaît, note de foin, de fougère, toujours une petite réduction grillée, et un fond iodé coquille d'huitre qui signe clairement un Chablis mais que je trouve assez en dedans question expressivité. La bouche, par contre, est d'une construction superbe, ronde à l'attaque, puis de la fraicheur, tension, structure droite, profonde, bien enrobée d'une matière mûre, mais proposant une expression retenue sur le fruit blanc, note foin, de fougère, de sous-bois, presque champignon, sur un fond grillé (toujours la réduc ?). La finale est fraiche, puissante, et offre une longue persistance de fruit blanc, note foin, fougère, sous-bois, champignon sur un fond coquille d'huitre, iodée. Je suis sur un très beau terroir de Chablis millésime type 99, ou 2001. Un très beau vin, d'esthète car plutôt austère, entre deux ages, que ce Chablis, Le Clos Dauvissat 2000 Excellent 92 (17)

Vin 6 : Un nez de chardonay complexe comme j'adore, sur la poire William, note aubépine, amande, pointe tarte citron meringuée, très gourmand, fond beurre frais, puis grillé fumé bien intégré. La bouche est large, ample, avec une pointe de gras accompagnant cette belle matière presque opulente mais bien soutenue par la structure, sapide sur la poire william, note amande, aubépine, pointe épice typé vanille, fond de beurre, puis fumé toasté. La finale est large, ample, empreinte gras, suave, et belle persistance de poire, d'amamnde, d'aubépine, fond grillé toasté. C'est opulent, très gourmand, j'aime beaucoup, ça manque jsute d'un peu de finesse et de tonicité. Excellent 93 (17) que ce Macon Pierreclos 1er jus de Chavigne Guffens 2006

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Vin 7 : Un nez très marqué de note grillé réduc, un peu baroque qui part dans tous les sens, très expressif, opulent, fruit jaune puis fruit exotique, mûre, note épice souk sur un fond violent entre alcool kirch évoluant vernis. La bouche est large à l'attaque puis fraiche, très expressive sur le fruit jaune mûre, toujours ces notes grillées réduc qui écrase un peu tout, une structure fraiche, acidulée, aux note de miel, d'épice orientale, un côté sucré (du résiduel ?). la finale est fraiche, acidulée entre sucre et acidité, et toujours ces notes réduc grillé, puis fruit jaune mûr, épice, miel... Bon, clairement pas mon style, expressif certes mais ça part quand même dans tous les sens, baroque, opulent, même si c'est frais et acidulé, c'est pas de la dentelle et les notes réduc grillées qui dominent tout... C'est pas encore aujourd'hui que je vais encenser ce Ganevat, Les Vignes de mon Père 1999. Bien 87 (15)

On commence les rouges avec le vin de Jérome, je crains pour la suite car la dernière fois qu'il nous a fait le coup de démarrer, c'était Rayas 99, là c'est juste qu'on a décidé d'un ordre Bordeaux, Bourgogne, Rhône.

Vin 8 : Un nez de fruit noir et rouge mûr, aux notes de fraises confites presque, avec un côté lacté, chupa chups sur un fond d'élevage très marqué entre vanille et toasté, ça fait très rive droite avec gros élevage, ambitieux. La bouche est à l'avenant, charpentée, ample, large, tanins fins velours mais denses, sapide sur le fruit rouge acidulé, de la fraicheur, mais une grosse maturité avec un élevage taillé maousse avec ces notes lactées chupa chups fraise vanille qui dominent sévèrement même si bien intégré car la matière encaisse bien.... sur un fond plus classe boisé toasté fumé. la finale est fine, élancée, belle empreinte tannique soyeuse, puis c'est puissant, et une longue persistance de fruit rouge mûr, toujours le côté chupa chups, et le fond fumé toasté. Un vin qui a de l'envergure encore tout jeune. Je pars sur un grand rive droite, jeune, genre 2010 car il y a de la fraicheur ou 2009, pour le côté mûre, plutôt pomerol... tout faux et énorme surprise que ce Pauillac, Pontet Canet 2005. Excellent à terme mais trop jeune 93(93-95) (17)

Vin 9 : Un nez à nouveau marqué d'un élevage ambitieux, classe certes, mais qui gomme la typicité, sur une base fruit rouge, on capte surtout les notes vanilles, moka et le fond grillé toasté. La bouche est corpulente, tanins soyeux bien enrobés, du fruit rouge mûr, de la fraicheur qui rend l'ensemble acidulé, assez gourmand mais surtout dominé par les notes de bois vanille, moka et fond fumé. La finale est fraiche, presque vive, pas énorme matière, sur le fruit rouge acidulé et surtout le bois vanille, moka et fond toasté fumé. Je suis sur un côte de nuit genre grand domaine ambitieux dans un millésime jeune et plutôt moyen ou le bois écrase la typicité de terroir pour taper le genre. C'est classe quand même :-) ! TB 90 (16) que ce Coteaux Champenois, Egly Ouriet Cuvée des grands coteaux 2009

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Vin 10 : Ah que voilà un beau nez, du fruit rouge bien mûr, note épice, souk, de la réglisse, puis plus évolué champignon cèpe, sous bois qui donne la fraicheur sur un fond entre cuir et fumé. La bouche tient ses promesse, charpentée large, tanins soyeux amples, c'est gourmand sur le fruit rouge mûr, puis noir, note épice réglisse puis plus orientale, fond léger cuir et champignon. La finale est roonde ample, sexy, de belle densité sur le fruit rouge mûr, et toujours ces belles notes épicées et ce fond cuir fumé. Très beau vin, Excellent 95 (18). Au départ je suis en Rhone sud (les épices), puis je reviens vers un pinot d'année mûre suite au discussion de mes camarades... Charmes Chambertin Dupont Tisserandot 2003

Vin 11 : A nouveau joli nez, très Rhone nord au départ, sur le fruit noir, le cassis, avec de belles notes de cuir, puis sous-bois, sur un fond moka café. La bouche est corpulente, tanisn soyeux et délicats, c'est assez fin, pas très dense mais très suave, et gourmand, un peu plus fruit rouge mûr, groseille, puis note d'épice marquée, réglisse, sur un fond cuir puis moka, grillé. La finale est ronde, fraiche, tonique, bel équilibre, sur le fruit rouge mûr, les épices, puis sous-bois, champignon et fond de cuir et moka. Si le vin fait très Rhone Nord a l'ouverture, je finis pas me ranger à l'avis de mes camarades et part sur un Nuit 99. Excellent 92 (17) que ce Chambolle Musigny Dom Laurent Les Charmes 2002.

Vin 12 : Un nez un peu discret, séduisant et fin, de cassis mûr, presque compoté de mûres, note épice poivre léger, menthe belles notes de bacon grillé, sur un fond tellurique de sol, évoluant vers le moka café et menthe. La bouche est charpentée, bien structurée ample, tanins soyeux, fins, c'est gourmand et sapide sur le fruit noir mûr, pointe acidulée de fruit rouge, note de poivre légère puis fraiche et franche, très florale sur la violette, la menthe, fond moka. La finale est ample, large, un peu souple et très belle persistance longue de fruit noir mûr, ce coté acidulé gourmand, note violette marquée, pointe mentholée et fond moka, fumé. Très joli vin Excellent 93 (17) que cette Cote Rotie, Cuilleron Terre Sombre 2006

C'est le dernier vin et nous finissions tranquillement les fins de bouteilles lorsque Fabrice annonce qu'il nous faut un vin de dessert ! Il m'invite en cave et devant la caisse qu'il m'indique ou se trouve des Haut Brion, des Cheval Blanc, nous attrapons une bouteille :

Vin 13 : Un nez discret qui va se complexifier avec l'aération, sur le cassis, note de poivron rouge évoluant grillé sur un fond fumé tabac blond. La bouche est superbe, charpentée, tanins soyeux enrobant une structure fraiche, de la profondeur sur le cassis, notes de poivrons rouges grillés, puis d'encre, de graohite, sur un fond fumé tabac. la finale est fraiche, très belle empreinte tanique douce et persistance intéressante de cassis, poivrons rouges grillée et fond tabac. Si la structure est superbe, cela manque un peu de complexité. De plus, la série ne l'aide pas, car il parait très austère. Peut-être une aération plus longue aurait développé l'aromatique classique de Pauillac sur la boite a cigare, le graphite... Là ce Latour 88 est très bon mais manque un peu de complexité à mon goute TB+ 91 (16,5)

En tout cas, superbe diner, Merci Fabrice. Très belle dégustation, très intéressante avec des camarades fort sympathiques avec lesquels nous avons pu deviser sur les bienfaits d'un club de dégustation et échanger différemment sur le vin !

Amicalement, Matthieu
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Re: Diner chez Fabrice avec un vin de dessert... surprenant

Messagepar Vincent R. » Mer 29 Juil 2015 11:25

Nous avons bu ce Latour 1988 il y a quelques mois à la maison avec Laurent, Christophe, JP et d'autres...
L'austérité etait bien présente, le coté tabac froid mais surtout ce poivron qui à l'aveugle a fait l'unanimité sur un nom: Sociando mallet!

Et payer un Latour pour boire un Sociando, ça pique un peu!
Sur ce millésime froid et en cette époque qui n'était pas la meilleure du cru, autant passer son chemin ;)

:tchin:
BAREME DE NOTATION 19+ À 20:MYTHIQUE 18+ À 19:EXCEPTIONNEL 17+ À 18:TRÈS GRAND VIN 16+ À 17:GRAND VIN 15+ À 16:TRÈS BON VIN 13+ À 15:BON VIN 11+À 13:MOYEN 10 À 11:FAIBLE <10:DÉFECTUEUX
en dessous de 16, je n'achète pas! il y a si bon ailleurs!
Vincent R.
 
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Re: Diner chez Fabrice avec un vin de dessert... surprenant

Messagepar matlebat » Ven 31 Juil 2015 10:53

Salut Vincent,

Bu en aveugle, je crois que Serge a évoqué Sociando, puis avec l'aération, est un peu monté en gamme. Mais je suis bien d'accord, ce Latour 88 est bien austère et peu complexe, "cela reste un très bon vin mais à ce prix là..."
PS : Cela fait 2 fois que j'écrit cette fin de phrase ce mois ci, pour donc Latour 88 et aussi Cheval Blanc 85... Décidément les étiquettes ;-)

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