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[Winemega-Alain]

Ma mère et mon père ont bu le vin en s'interessant plus à la discussion et à ce qu'il y avait dans l'assiette.

A force de principalement fréquenter des amateurs de vin, on en vient presque à oublier que, pour une majorité de la population, le vin ne constitue finalement que l'élément liquide du repas.

Il y a dix jours, je recevais deux couples à la maison. La soirée fut très sympa.. les discussions fort enlevées.. Mais lors du repas, personne, mais absolument personne n'a fait la moindre allusion aux vins (ni au repas d'ailleurs..), se bornant d'un simple "c'est bon.." exprimé plus par politesse que réelle conviction.

J'étais interloqué.. ça faisait une petite éternité que je n'avais plus partagé de repas en compagnie de partenaires à l'expression gustative équivalente au néant.

Alors qu'à table, je suis parfois agacé par certains obsessionnels qui passent trois plombes à dénicher LA molécule minérale schisteuse au fond du verre.. le fait de se jeter le verre derrière la cravate comme de l'eau du robinet, m’a pareillement décontenancé.

N’est-ce pas un pan sensitif entier qu’on occulte ainsi, involontairement ou non ?

[franck.v]

Intéressante constatation Alain...qui mériterait un plus vaste débat.
Disons que rien n'est tout blanc ou tout noir, à l'instar d'un damier par exemple. La voie la plus juste se situe certainement à la frontière des deux couleurs...
Qui de l'ami ou de la connaissance ignare en vin, ou du puits de science qui va faire chier tout le monde à table est le plus "intéressant" pour l'amateur que l'on est ? que veut-on réellement partager à table : le repas seul, le vin seul ou bien faire des deux une alchimie qui réjouira nos convives ?
On a peut-être un rôle à jouer dans ce cas là, celui d'expliquer avec les mots les plus simples le plaisir que l'on a à boire ce vin ou à le marier avec tel plat, ou quels arômes simples se dégagent du verre...parfois, on peut être surpris du retour !
Quant au bobo qui se pâme pour "dénicher LA molécule minérale schisteuse au fond du verre", celui-là emmerdera tout le monde car il occultera le repas, la convivialité et le partage inhérent qui va avec)...à nous de le remettre en place gentiment et poliment .
Sinon, ma venue sur le sujet MAS JULIEN avait pour but de savoir si quelqu'un avait récemment, sauf toi Alain, dégusté le VDP ou le Coteaux du Languedoc ?
Merci,
Franck.

[julien dubertret]

Franck, je n'ai pas goûté les vins depuis l'année dernière. Pour moi Le Mas a besoin de temps. Les vins sont superbes avec uen dizaine d'année.

Julien

[franck.v]

merci Julien.

[Frédéric B.]

Alain, Franck,

On pourrait déplacer les messages vers une discussion dédiée, mais je me retrouve dans vos ressentis.

J'ai pu parfois déranger, lors de repas, à centrer excessivement les conversations vers le vin, bu à l'aveugle, en essayant longuement d'essayer de déterminer sa carte d'identité, là où les autres sentaient, goûtaient et donnaient leur avis (avant de passer à autre chose). J'ai essayé de changer car je reconnais que cela peut donner un côté guindé ou snob que je suis le dernier à rechercher.

A contrario, j'ai aussi vécu de ces moments de solitude où, après avoir déniché une belle bouteille, ou une bouteille me paraissant apte à provoquer l'émotion ou l'intérêt, j'ai attendu tout le long du repas qu'au moins quelqu'un s'aperçoive qu'il n'a pas simplement bu du vin (comme accompagnement naturel du repas, au même plan que la fourchette et la serviette), mais un vin sur lequel on peut se pencher quelque secondes pour se demander si c'est bon, mauvais, étonnant, ennuyeux... Dans ces moments-là, on se rapproche du Désert des Tartares. Et on en sort forcément déçu, en se disant: "Ah ben ça, si j'avais su, je n'aurais pas gâché cette bouteille, j'aurais mis un vin de cépage à 3 euros...!" Souvent, c'est ma femme qui intervient en me donnant son avis sur la bouteille ou en disant aux invités: "Comment vous trouvez le vin?"
J'imagine qu'il n'y a pas volonté de vexer, ni même oubli, c'est simplement que pour l'immense majorité des gens, le vin n'est que l'accompagnement "liquide" du repas. On a parfois tendance à l'oublier parce qu'on boit souvent avec des amateurs, mais quelquefois, on est brutalement ramené à la réalité...

Anecdote touchant à ce sujet: il m'est arrivé à au moins deux reprises de dîner avec des collègues et amis aux revenus bien supérieurs au mien, et pour eux, la somme maximale qu'ils concevaient de dépenser pour une bouteille de vin se situait autour de 10-15 euros (alors qu'ils mettraient par exemple sans problème 10.000 ou 15.000 euros dans des travaux de maison non essentiels). Je crois que c'est ce qui définit la passion: un décalage de la valeur subjective des choses. Il y a 7-8 ans environ, une bouteille de 50F était pour moi une "grande" bouteille à boire pour une "grande" occasion. Aujourd'hui, il n'est pas rare que j'ouvre des bouteilles de 10-15 euros pour mon ordinaire...

[Vincent R.]

Il est sur que l'on préfère se souvenir des repas où l'on avait ouvert une bouteille correcte sans illusions pour les convives du jour et qui se sont éclatés devant la qualité du vin offert que sur les diverses occasions où nous avons été les seuls à remarquer que du vin était servi...
Hélas une sensation et une réalité que nous avons tous connus avec le moment de solitude qui va avec...

[Didier]

A force de connaître ce genre de déception j'ai résolument trouvé la parade ; mes bons vins ne sont ouverts qu'avec les convives dont je sais qu'ils les apprécieront. Pour les autres qui sont des amis, des relations, des invités dont je ne connais pas trop les goûts ou bien dont je sais qu'ils ne seront pas forcément sensibles à LA bouteille ou bien tout simplement qu'ils ne sont pas amateurs, j'ouvre le bon petit vin sympa sur lequel on ne va pas disserter longuement.
En pratiquant ainsi je m'évite des déceptions et j'évite l'écueil du passionné "em.....dant".
Par contre si c'est un copain amateur j'essaie de faire tout autrement...

[Winemega-Alain]

..j'ouvre le bon petit vin sympa sur lequel on ne va pas disserter longuement.

Faudra que je m'achalande sur la Bourgogne ou le Rhône, alors..

Comme me le faisait remarquer un ami, ça se complique.. on en arrive maintenant à devoir réaliser l'accord mets-vins-invités!

[Jean-Pierre NIEUDAN]

Je rejoins totalement Didier : ce n'est pas la peine d'ouvrir très bon (grand) si cela ne doit pas être apprécié à sa juste valeur ..
donc oui à l'accord mets-vins-invités

jpierre

[Christian Rausis]

Comme Didier, je ne sors les grandes bt que pour les gens qui sauront l'apprécier à leur juste valeur. Evidemment, je fais déguster des bt de qualité à tous mes invités, car je ne veux pas boire de la piquette !

[Vincent R.]

Faudra que je m'achalande sur la Bourgogne ou le Rhône, alors..

Alain, tu est un monstre !!!

D'un autre coté, ne sortir les bonnes bouteilles que lorsque de vrais amateurs sont de passage a une limite. Nous recevons plus de copains "neutres" vis à vis du vin que de vrais amateurs...
La cave n'est pas prête à se vider
Et si on n'ouvre pas de bons vins à ces moments là, on n'en n'ouvre plus... Alors j'ai plus tendance à sortir les moyennes cartouches, style "vins suisses" et je garde les poids lourds pour les pros

[Christian Rausis]

les moyennes cartouches, style "vins suisses"

Le Valais veut sortir de la Suisse !

[Vincent R.]

Aucun stress, Christian, juste un rendu de monnaie à l'ami Alain et ses petits Bourgogne

[Sébastien M]

Moi aussi je fais comme Didier, j'achète des bons petits vins pour une certaine catégorie d'invités afin de ne pas être déçu de la réaction. La principale difficulté est de gérer les achats et le flux entre les petits vins, ca peut vite s'entasser ou alors on va devoir sortir une bonne bouteille à des gens qui ne l'apprécieront pas. J'ai trois catégories diférentes dans mon entourage : Les amateurs comme nous à qui je réserve mes meilleures bouteilles, mes proches amis à qui je commence à transmettre le virus qui ont toujours droit à de beaux vins et parfois mes meilleurs, et enfin ma proche famille qui aime boire un verre mais n'apprécie pas plus que ça, qui ont le plupart du temps mes plus petits vins, lors de repas de bons vins, et lors de repas de fêtes ou anniversaires des belles bouteilles car il faut aussi savoir faire plaisir!

[colbert]

Je me pose une question . Les très grandes bouteilles peuvent/doivent elles accompagnées un repas?

Apres pour moi l'essence du repas repose sur une harmonie vin/nourriture/invités/ambiance/contexte/... Où tout compte et ne compte pas vraiment. Il est tres frustrant de sortir une bonne bouteille et que celle ci passe inaperçue.
Mais si on passe un bon moment...


Clement....

[Frédéric B.]

Clément,
Pour moi, oui, tous les vins ou presque doivent être accompagnés d'un bon repas et de convives sympathiques...
Mais le vin doit justement faire partie du moment: s'il n'est jamais cité et qu'on ne s'aperçoit pas qu'on l'a bu, ne reste que le moment... sans le vin!

[franck.v]

Clément,

J'ai un peu de mémoire, et me souviens du temps jadis à Rungis....où, un jeune candide me disait avoir rentré quelques belles bouteilles (Pape Clément etc...).
Mon gros loup, la prochaine fois qu'on se voit, tu vas me sortir tes belles bouteilles, je t'assure que tu ne seras pas frustré et qu'elles ne passeront pas inaperçues .
J'espère que ça roule pour toi de l'autre côté de l'océan,
à+,
Franck.

[Christian Rausis]

J'aime boire de grandes bt mariées avec des mets adéquats en bonne compagnie. Mais je ne crache pas sur une dégustation de grands vins sans manger. Disons une douzaine de bt pour une quinzaine de personnes, comme cela je pourrais tout ingurgiter. (6 dl, soit 5 cl par vin)

[colbert]

Il n'y a pas de souci franck,
pour le moment je rentre plutot du rhum vieux en cave...