Bonsoir,
En me servant un verre ce soir, je me rends compte que je n'ai pas encore parlé de ce
kirsch produit par la coopérative de la Marsotte, située à Moutier Haute Pierre.
Après la crise du phylloxéra, les habitants du village ont remplacé les vignes par
des cerisiers.
La coopérative a été créée au début du 20ème siècle.
Beaucoup de familles possédaient alors des parcelles de vergers.
La production Ă©tait de plusieurs dizaines de tonnes de cerises par an sur 150 ha.
Petit à petit, les jeunes quittant le village pour aller en ville, le nombre de coopérateurs
a fortement diminué au fil des années.
La coopérative a manqué de disparaître après la démission de l'ancien président en 2017.
L'activité a repris début 2019 sous l'impulsion de quelques jeunes du village.
Actuellement, il reste un peu plus d'une dizaine de coopérateurs sur 30 ha.
En 2022, 5 tonnes ont été récoltées.
4 variétés de cerises sont utilisées. Celles-ci ont une chair très sucrée et une peau très fine,
ce qui fait qu'elles se transforment rapidement en jus.
Les cerises, triées, équeutées sont mises en fermentation jusqu'en octobre.
La distillation à une passe s'effectue dans 3 alambics centenaires chauffés au bois.
L'eau de vie est logée en bonbonnes et rectifiée à 50°.
Le kirsch de ce soir a été distillé en 2020 et mis en bouteille en 2021.
C'est donc une eau de vie jeune.
Les larmes sont très grasses.
Le nez, très parfumé, est envoûtant. Qu'est-ce que cela sent bon !
La bouche n'est pas en reste. C'est fin, équilibré sans aucune agressivité avec une belle longueur.
Les 50° ne sont pas un obstacle à la dégustation.
Comprenez que Madame et moi adorons ce kirsch.
Cordialement
Karl