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[Stéphane VILLETTE]

J'entame ce sujet, concernant la dégustation des primeurs et la qualité de ce millésime 2007. Mes deux compères viendront rapidement donner leur vision et nous ferons ensuite un fichier synthétisant nos notes chiffrées pour tous les vins dégustés.

Viendront dans un deuxième temps (ce WE si le temps le permet) les commentaires détaillés, château par château, dans les rubriques "Primeurs Rive droite" et "Primeurs Rive gauche".

Il nous a paru important de faire un petit point sur les conditions météo. Pour ce faire je m'appuie sur ma vision, les avis des amis vignerons et des commentaires glanés sur différents sites de professionnels.

Après deux mois d'avril et de mai, ou la météo favorable laisse apparaître un débourrement et une floraison précoce de la vigne, le retour du froid et de la pluie compliquent légèrement les choses à la fin de cette période. En juin les pluies abondantes font apparaître le mildiou. Le travail à l'extérieur bien que devenu pénible (terrain boueux) est vraiment nécessaire.
En Juillet les choses s'aggravent avec un manque de soleil qui empêche la bonne maturité des baies. En Août la température augmente quelque peu, mais les travaux (suppression des grappes vertes) deviennent primordiaux pour pouvoir sauver le millésime. Puis à partir de Septembre les choses prennent tournures et l'été tant attendu arrive enfin. Les raisins peuvent enfin finaliser leur maturité, du moins, pour les vignes bien préparées. Là tout le monde le comprend, le pire a été évité et cette nouvelle météo qui s'installe va permettre d'attendre et de prendre le risque de vendanger à maturité chez certains. Des raisins goûtés sur pieds, le jour des vendanges laissent apparaître des fruités intenses et des peaux matures, laissant déjà apparaître des notes de terroirs, chez les vignerons ayant beaucoup travaillés à l'extérieur. Vous l'aurez donc compris cette année, la phrase est sur toutes les lèvres des professionnels : "c'est une année de vigneron.".

[Stéphane VILLETTE]

Ma vision personnelle de ces deux jours passés à déguster. Tout d'abord, il me faut remercier les amis vignerons et les Ets Thunevin pour leur accueil plus que chaleureux.

Il ne faut pas oublier aussi que les échanges et commentaires qui vont suivre, sont fait par des amateurs et que la qualité finale d'un vin se juge en bouteille.

Comme je l'ai déjà indiqué dans une autre discussion, mon avis diffère de certains professionnels, j'ai trouvé les vins de la rive droite beaucoup plus facile à déguster que ceux de la rive gauche. J'aime le merlot, oui c'est vrai, mais il n'y a pas que cela ! J'ai trouvé les maturités beaucoup plus abouties en saint-emilionnais que dans le médoc. Certes, les vins n'ont pas l'ampleur des 2005, mais ils se dégustaient beaucoup mieux que le millésime 2006 à la même époque. Ceux qui pour moi, on bien réussis sont ceux qui n'ont pas chercher à extraire, pour pouvoir derrière boisé à outrance. Et de ce point de vue, je trouve que les différences sont marquantes, sur les deux rives.

Maintenant, le temps est venu de prendre quelques risques et de prendre ses responsabilités en donnant quelques noms. Mes vins préférés pour l'appellation Pomerol sont Clinet, la conseillante, vray croix de Gay et la bonne surprise vient de La cabanne. Pour les déceptions, Gazin bien dégustés par beaucoup ne m'a pas emballé. Petit village goûté deux fois sur deux jours, s'est révélé totalement différent, avec une bonne et une mauvaise expérience.

Pour l'appellation Saint-Emilion, Valandraud dans son style est bien réussi. Le vin de mon ami Denis Barraud, Lynsolence reste pour moi, un très beau vin chaque année, mais on peut me taxer d'amitié intempestive. Puis Clos Fourtet, Larcisse Ducasse , Pavie Macquin, Terte Dauguay, Rol Valentin et Bellevue sont dans le haut du panier. Comment ne pas parler de ce superbe échantillon de Canon la gaffelière qui nous a été proposé, certainement la plus belle bouteille de la journée. La grosse déception de journée vient d'Angelus, goûté derrière Canon la Gaffelière, ne se présentait guère sous les meilleurs hospices. Jean Faure présente un beau potentiel, mais n'était pas au rendez-vous sur l'échantillon dégusté.

Pour ce qui est des satellites le domaine de L'A reste une des références. "Le plus" de la fleur de Bouard, dans un style massif, est très bien construit. Et enfin, mon chouchou, le tandem Pierre Bernault et David Liorit, sous les conseils de Stéphane Derenoncourt, font un travail remarquable à Beauséjour (montagne-St-Emilion) depuis trois ans et la cuvée 1901 sera certainement un des meilleurs rapport prix/plaisir sur ce millésime.

A suivre ...

[Stéphane VILLETTE]

Nous continuons avec la rive gauche ! Lors de la dégustation à l’UGC qui avait lieu au château Pontet-Canet, trois appellations étaient présentes. Concernant les Saint-Julien, j’ai trouvé que Branaire, Lagrange et Langoa Barton s’en étaient bien sorti. Une déception sur Léoville Poyferré dégusté juste avant Léoville Barton.
A Pauillac j’ai bien aimé d’Armailhac, Lynch-Bages et surtout Pontet-Canet un cran largement au dessus du lot. Sur Saint-Estephe seul Cos Labory présentait un réel intérêt.
Ensuite nous repartons sur Margaux et nous décidons de faire l’impasse sur les liquoreux pour faute de temps et par choix d’aller à Léognan. Arrivé au château Lascombe et déjeuner sur place. Sur cette appellation c’est un peu la déception globale, un échantillonnage assez important et pas grand-chose de surprenant. Quelques bonnes surprises tout de même avec Lascombe, Prieuré-Lichine et surtout Rauzan-Gassies et ses 70% de Cabernet Sauvignon (comme quoi ?!).
Dernière étape à Léognan, et là dégustation des blancs en premier. Seul deux vins ont retenu mon attention, Domaine de Chevalier et Latour-Martillac. Pape Clément est décevant avec un gras énorme et des notes d’élevage très prononcées (réglisse, caramel) et manque de nervosité. Pour les rouges Pape-Clément dégusté deux fois en deux jours, offre finalement un potentiel intéressant, malgré des tanins pas forcément du goût de tout le monde. Domaine de Chevalier dans un autre style est moins puissant, mais est plus accessible.

Il ne reste plus qu’à taper toutes les notes détaillées concernant tous ces vin. Vincent a commencé cet énorme boulot et nous ne tarderons pas à le rejoindre. Je tiendrais un tableau de synthèse à jour pour ceux qui ne souhaiteraient pas tout lire !

[Stéphane VILLETTE]

A la fin de la première journée, je suis allé faire un tour à Biodyvin, histoire de goûter autre chose que des Bordeaux !

Quelques très belles surprises, avec les rieslings de chez Josmeyer, de Zind avec son clos Windsbulh (et la tête de Joseph à l'annonce du tarif). Mais aussi les loires de Mellot et de Huet. Et enfin, une petite discussion avec Thierry Valette, sur la qualité du millésime et la dégustation de son très bon Clos Puy Arnaud, très bien travaillé.