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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 5 Fév 2018 13:51

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Saint-Vincent Tournante : après la fête, le bilan !
La Saint-Vincent Tournante du cru Saint-Véran s'est tenue le week-end dernier, à Prissé, dans le Mâconnais. Pour Kévin Tessieux, président du comité d'organisation, l'heure est à un premier bilan et... à la décompression.


"La chance sourit aux audacieux", dit l'adage populaire. Si c'est le cas, et reconnaissons qu'il faut quand même une bonne dose d'audace pour organiser une manifestation de la taille de la Saint-Vincent Tournante, en Bourgogne, fin janvier, et bien les organisateurs des dernières Saint-Vincent Tournante sont des audacieux. Le climat n'est plus aussi rude que dans le passé, mais quand même...

Bref, toujours est-il que comme en 2017 à Mercurey et bien cette année encore les organisateurs de la Saint-Vincent Tournante du cru Saint-Véran, dans le Mâconnais, ont eu de la chance avec le facteur météo qui reste le facteur déterminant dans la réussite ou l'échec de la fête. La journée du dimanche 28 janvier pouvant même être qualifiée d'idyllique avec un grand soleil presque printanier et une bonne dizaine de degrés.
Cette Saint-Vincent Tournante a accueilli 85 000 personnes environ sur les deux jours et c'est un succès incontestable à tous les niveaux. Kévin Tessieux, le jeune président du comité d'organisation fait un premier bilan et pardonnez-lui la tenue pour le moins incongrue : bonnet blanc sur la tête et gilet jaune des organisateurs encore sur les épaules. Nous l'avons rencontré mercredi dernier et il nous a semblé qu'après avoir passé quelques longues nuits blanches ces dernières semaines à se demander ce qu'il avait bien pu oublier, était venu pour lui le moment amplement mérité de la décompression. On respire...

C. Tupinier


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 5 Fév 2018 13:53

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Bordeaux : récolte de 3,5 millions d’hectolitres, en baisse de 40%
La production de vin dans le bordelais en 2017 a fortement chuté pour atteindre 3,5 millions d’hectolitres, soit une baisse de 40% par rapport à 2016 en raison du gel qui a frappé la région fin avril, a indiqué mercredi l’interprofession.



« La récolte globale de 2017 est de 3,5 millions d’hectolitres, en baisse de 40% par rapport à 2016. La zone de Saint-Emilion est la plus touchée et le Médoc la moins touchée », a précisé à l’AFP le Conseil interprofessionel des vins de Bordeaux (CIVB).

« Cette moyenne ne reflète pas la réalité car certaines propriétés ont perdu 80, 90% de leur récolte » et d’autres n’ont pas été impactées, a-t-il développé, alors que le détail des chiffres officiels doit être publié en février.

Le gel a frappé le vignoble bordelais les nuits 20 au 21 avril puis du 27 au 28 avril. Les vendanges dans d’autres régions, touchées par le gel ou par la sécheresse, ont également été historiquement faibles. Au niveau européen, la production de vin, affectée par des aléas climatiques, va baisser de 14% en 2017 par rapport à la récolte précédente, avait annoncé en octobre FranceAgriMer.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 12 Fév 2018 14:31

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Cote des vins de Bourgogne : « le point chaud par excellence »
Une récente étude démontre la notoriété acquise par les plus belles bouteilles de Bourgogne. Le travail de la société Wine Lister met en lumière les évolutions des grands noms de la région. Ses conclusions sont sans appel.




« La Bourgogne est le point chaud par excellence du monde des grands vins et rien n’indique un potentiel refroidissement dans un avenir proche. Après le récent changement de mains de quelques grands noms, ce n’est pas seulement la valeur de la terre qui augmente – le prix, la popularité, la demande, tout monte en flèche », conclut Wine Lister.

Basé à Londres, Wine Lister s’appuie sur un système de notation inclut qualité, notoriété, marque et force économique. Elle a ainsi mis en place un partenariat officiel avec « les instances qui font autorité au plan mondial dans le secteur des grands vins ». Pour la qualité, la société est partenaire de quatre grands critiques : Jancis Robinson, Vinous, Bettane + Desseauve et Jeannie Cho Lee.

La notoriété est évaluée grâce à deux facteurs : la visibilité sur les cartes des vins des meilleurs restaurants au monde et la fréquence de recherche sur le site Wine-Searcher.

A l’échelle du vignoble, la Bourgogne totalise 934 points quand Bordeaux en obtient 920 et le Piémont, en troisième place sur le podium, affiche 864.

L’étude bourguignonne a passé au crible 175 vins plus particulièrement. Le domaine de la Romanée-Conti écrase le classement du Top 25 bourguignons avec sept références classées, en prenant surtout les quatre premières places.

Les données économiques confirment ce que beaucoup constate : « Ces dernières années, les prix bourguignons ont augmenté plus vite que ceux des autres grandes régions viticoles ».

Si la qualité et la performance économique des vins de Bourgogne sont mises en exergue, l’étude pointe aussi du doigt l’une des faiblesses de la région : des marques en retrait. Les recherches internet sur le Château Lafite à Bordeaux sont nettement plus fréquentes que celles sur la Romanée-Conti par exemple.
« C’est l’étude qui me semble la plus aboutie, prenant en compte des éléments qu’on ne voit pas par ailleurs », estime Louis-Michel Liger-Belair à la tête du domaine Comte Liger-Belair (Vosne-Romanée). « On se rend compte que les appellations constituent de moins en moins des rentes de situation et qu’il faut aussi avoir une approche de marque. Un vin de Bourgogne doit reposer sur trois choses : la qualité, la marque et l’appellation ».

On ajoutera que l’étude des 175 vins les plus reconnus de Bourgogne ne résume pas la Bourgogne toute entière. De nombreuses appellations et producteurs offrent des vins de qualité à des prix accessibles…

Pour un aperçu plus complet de l’étude, suivre ce lien.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 12 Fév 2018 14:38

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Vin de Bordeaux : le gel du printemps prive des vignerons de millésime 2017
Certains domaines bordelais, très touchés par des épisodes de gel successifs au printemps dernier, ne peuvent pas produire de millésime 2017.




"C'est compliqué, avec 90% de perte par rapport à un chiffre d'affaires normal", se désole Frédéric Nivelle, directeur technique du château Climens à Barsac (Gironde), en contemplant ses chais vides : durement frappé par le gel en avril, le prestigieux cru du sauternais va devoir renoncer à son millésime 2017.

Le grand cru classé 1855 n'avait pas raté ce rendez-vous pour son premier vin depuis 1993. "Il y a deux raisons à cela : la qualité et la quantité. On a neuf lots satisfaisants mais pas suffisants pour faire du Climens. C'est dommage, il y avait un joli potentiel" pour ce vin liquoreux, regrette Frédéric Nivelle.

"UN VIGNERON SUR CINQ A PERDU PLUS DE 70% DE SA RÉCOLTE"

Avec des rendements passés de 20 hectolitres par hectare à seulement 2 hl, et une trentaine de barriques (9.000 bouteilles) dans ses chais, la "solution c'est d'avoir du stock et des banquiers qui suivent". "Mais il ne faudrait pas que le phénomène se reproduise deux ou trois années consécutives", souligne-t-il.

Toutes les appellations du bordelais ont été touchées par des épisodes de gel successifs qui ont brûlé les vignes. Mais si un vigneron sur cinq a perdu plus de 70% de sa récolte, selon la chambre d'agriculture de la Gironde, certaines exploitations, mieux exposées ou protégées des intempéries, ont à peine été touchées.

Autour de Sauternes, ce sont les parcelles les plus basses en altitude qui ont dégusté, comme à château Climens.

Mais les vignes situées en hauteur, elles, ont été épargnées, sauvant la mise de châteaux prestigieux comme Yquem ou Rieussec, avec "un millésime magnifique grâce à un botrytis (champignon donnant son arôme spécifique aux liquoreux, aussi appelé "pourriture noble") d'anthologie", prédit Xavier Planty, président de l'Organisme de défense et de gestion (ODG) Sauternes-Barsac.

LES ASSURANCES CONTRE LE GEL ?

Climens, comme beaucoup d'autres propriétés, n'en avait pas. Trop cher pour un tel sinistre qui n'avait pas été enregistré dans la région depuis 1991. Pour les rares domaines assurés, le compte n'y est pas non plus. Château Guiraud ne touchera rien pour ses 40% de pertes car le mode de calcul est fondé sur un rendement moyen, que les vins liquoreux du sauternais ne peuvent pas atteindre, explique Xavier Planty, l'un des propriétaires.

En moyenne, les propriétés de l'appellation Sauternes-Barsac ont perdu 50% de leur récolte. Celles avec une notoriété et de grandes surfaces s'en sortent mieux car "les banques suivent", constate ce viticulteur bio. Mais sur un total de 173 châteaux, le sauternais en compte moins de dix d'une surface de plus de 50 ha...

À l'échelle du département, l'association "SOS Vignerons sinistrés" a déjà recensé 300 à 400 exploitations qui risquent de ne pas pouvoir financer la campagne 2018. La majorité d'entre eux devraient vendre en vrac dans les prochains mois une récolte 2017 quasi-inexistante.

LES BANQUES SE DÉSENGAGENT

"Depuis le 3 janvier, les banques commencent à se désengager. Elles envoient des lettres recommandées pour demander des remboursements anticipés de prêts à court terme", reviennent sur les découverts autorisés. "Les gens sont totalement perdus", avertit sa présidente, Florence Cardoso.

Signe funeste, certaines parcelles n'ont pas été taillées et certains professionnels craignent que leurs propriétaires ne renoncent à la vigne, surtout ceux proches de la retraite et sans successeur.

D'autres savent déjà qu'ils ne survivront pas. "J'étais en redressement judiciaire. Le gel a mis un point final à la situation. Les prix ont augmenté mais pas assez pour que je m'en sorte. S'ils avaient doublé, ça aurait pu le faire!", témoigne ce quadragénaire sous couvert d'anonymat. "J'ai perdu 60 à 65% de ma récolte et j'avais besoin de tout pour sortir de l'ornière. Là, ça ne suffira pas".

(avec AFP)


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Hugo B. » Mar 13 Fév 2018 23:02

Je ne sais pas si on peu parler de "botrytis d'anthologie" mais pour avoir été sur place et visité le Clos Haut-Peyraguey durant leur 1er jour de vendanges je peux affirmer que c'était très beau (et chez certains voisins directs aussi) et que les équipes avaient le sourire, j'essaierai de mettre quelques photos quand je remettrai la main dessus :D . Je suis triste pour Climens que j'aurais vraiment voulu encaver pour la naissance de ma fille, le 1986 qu'on m'a ouvert pour mes 30 ans m'avait vraiment ému.
Bien cordialement,
Hugo Boffy
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Mar 13 Fév 2018 23:57

"le 1986 qu'on m'a ouvert pour mes 30 ans m'avait vraiment ému"

Il ne me reste qu'une seule bouteille de Climens 1986 que je garde précieusement, c'est, en effet, un très grand Barsac.

Bonne nuit,
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 14 Fév 2018 14:09

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Rétropédalage d’Agnès Buzyn sur les dangers du vin
Une semaine après, la ministre de la Santé essaie, laborieusement, d’éteindre la colère vigneronne allumée par ses déclarations sur la consommation de la dive bouteille. Ne reste plus qu’à appliquer la feuille de route présidentielle, comme le réclame Vin & Société.




« Je n’ai pris la parole sur l’alcool qu’une seule fois depuis huit mois. Dans une émission dédiée à l’alcoolisme sur France 2 mercredi dernier » semble presque regretter Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, invitée de la matinale de France Inter ce 14 février. Interpellée par un vigneron du Gard, Xavier*, l’ancienne présidente de l’Institut National du Cancer a tenté d’expliquer sa pensée : « le buzz fait sur ma prise de parole mercredi dernier fait penser à des gens que j’ai attaqué le vin. J’ai simplement parlé du problème de l’alcoolisme en France. [J’ai] un devoir de prévention de l’alcoolisme, notamment sur deux populations vulnérables : les jeunes et les femmes enceintes. Je ne vois pas en quoi en disant cela, j’attaque la viticulture. Par ailleurs, j’aime beaucoup boire un verre de vin en situation conviviale, comme tout le monde. »

Animant le débat sans s’en laisser conter, le journaliste Nicolas Demorand a remis la ministre face à ses déclarations fracassantes : « maintenez-vous qu’il n’y a pas de différence de nature entre les alcools, quels qu’ils soient ? » Ce qui a donné lieu à une contorsion mémorable : « ma prise de parole se mettait du côté du foie et du corps humain. L’alcool contenu dans tous les spiritueux, que ce soit la bière, le vin ou le whisky c’est la même molécule d’alcool. [Je parlais] pour le foie. Ensuite on peut évidemment trouver des vertus culturelles, un patrimoine, du plaisir et beaucoup de talents. Je parlais de la molécule d’alcool » a évacué Agnès Buzyn.

"Déclarations intolérables"

Peut-être la ministre a-t-elle fini par être rappelée à l’ordre par la présidence de la République, Emmanuel Macron ayant déclaré, dans un récent courrier à la filière, que le vin est « l’âme de la France ». Peut-être répond-elle aux pressions politiques venant du vignoble, comme les déclarations du sénateur audois Roland Courteau, vice-président du groupe Vigne et Vin du Sénat, qui se positionnait « contre la plus sévère et injuste attaque que la boisson vin ait eu à subir depuis des décennies ». Peut-être a-t-elle entendu les déclarations de Vin & Société. Ne souhaitant initialement « pas commenter un programme télévisuel, fut-il consacré au vin et à l’alcool », l’association est sortie hier de son silence pour rappeler les vertus de l’éducation et sa lutte contre les consommations excessives.

« Quelle place pour le vin dans notre société ? Allons-nous vers la promotion de l’abstinence et de la prohibition ? Représenter les intérêts de la filière viticole n’est pas immoral comme certains voudraient le faire croire » lance dans un communiqué Joël Forgeau, le président de Vin & Société (qui n'avait pas souhaité participer au débat de France 2). Le vigneron ligérien ajoute que « la filière ne se substitue pas aux acteurs de santé, ni aux scientifiques. Elle peut être force de proposition et promouvoir les bons comportements sur le terrain. »

Dénormalisation

Tout l’enjeu pour la filière est désormais de créer un espace de dialogue avec les ministères de l’Agriculture et de la Santé, où sera présenté le plan de prévention en cours de rédaction (qui doit être rendu en mai prochain). Et de pouvoir enfin mettre derrière elle les craintes de dénormalisation de la consommation des boissons alcoolisées, qui planent sur la Stratégie Nationale de Santé 2018-2022.



* : « Dans une bouteille de vin, il n’y a que 12 % d’alcool, le reste c’est de la culture, de la convivialité, de la passion, des hommes et des femmes qui travaillent et des paysages. Je vous pose la question Madame la ministre : je suis viticulteur, est-ce que demain je serai considéré comme un dealer ? » lance d’une traite Xavier.



Du côté de l'ANPAA

Cette inflexion du discours d'Agnès Buzyn ne devrait pas manquer de décevoir l'Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA), qui s'est félicitée avec une vingtaines d'asssociations et d'experts « le discours très ferme » tenu sur France 2 le 7 février. « Un positionnement sans ambiguïté d’autant plus important dans une période où les producteurs, notamment de vin, se félicitent de trouver une oreille attentive à l’Elysée. Les propos de la ministre sont en droite ligne avec les positions des associations intervenant dans le champ de l’addictologie, qui réclament une information objective des Français sur les risques liés à la consommation d’alcool » souligne un communiqué collectif du 12 février.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Jeu 15 Fév 2018 14:05

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Château Talbot : nouveau visage, nouvel élan
Le château Talbot, 4ème Grand Cru Classé 1855 (Saint-Julien) vient d’annoncer officiellement l’arrivée d’un nouveau directeur du mois de mars : Jean-Michel Laporte. Passé notamment par le château La Conseillante et par le courtage, ce dynamique Toulousain hérite d’une propriété en quête d’un nouvel élan.




Château Talbot fait partie de ces noms prestigieux du vignoble bordelais, de ces vignobles respectés et de ces marques estimées, qui malgré leur renommée cultivent une sorte de discrétion à contretemps de l’effervescence des grands cris bordelais. Malgré des investissements conséquents dans l’outil technique (un nouveau chai inauguré fin 2014) et une belle constance des vins dans un registre classique de l’appellation Saint-Julien, comme en atteste une verticale 2000-2016 à laquelle la rédaction de « Terre de Vins » a récemment pu participer, ce vignoble de 110 hectares, propriété de la famille Cordier depuis 1918, est encore en attente d’un nouvel élan qui le propulserait de nouveau parmi les « top players » de Bordeaux.

C’est ici qu’intervient la nomination de Jean-Michel Laporte. A partir du mois de mars, ce Toulousain de 43 ans prendra la direction de la propriété, succédant à Jean-Pierre Marty, qui part à la retraite après 10 ans de bons et loyaux services.

Ingénieur, diplômé de l’école de Purpan (31), Jean-Michel Laporte rejoint, après une première expérience dans le vignoble californien, l’équipe de Jean-Claude Berrouet, œnologue des établissements Jean-Pierre Moueix à Libourne et de Pétrus à Pomerol. À partir de 2000, il occupe le poste de chef de culture au Château La Garde (Pessac-Léognan) puis de régisseur au Château Pey La Tour, domaine de 135 hectares en appellations Bordeaux et Bordeaux Supérieur, propriétés du groupe CVBG Dourthe-Kressmann. En 2004, il rejoint le Château La Conseillante, cru familial de Pomerol, en tant que Directeur. Il a en charge la gestion du pôle technique ainsi que la partie financière et commerciale. Après onze années au Château La Conseillante, Jean-Michel Laporte décide de donner un nouveau sou e à sa carrière professionnelle et intègre le bureau de courtage Barre & Touton en tant que courtier spécialisé dans les Grands Crus de Bordeaux.

Jean-Michel Laporte revient donc à ses premières amours et à son premier métier. Au château Talbot, il supervisera la production de trois vins : Château Talbot, Connétable de Talbot et le Château Talbot blanc sous l’étiquette Caillou Blanc.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Ven 16 Fév 2018 15:43

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Jean-Michel Comme (Pontet-Canet) : « la vigne est ma seule passion sur terre »
Aujourd’hui, Jean-Michel Comme s’est imposé parmi les figures les plus emblématiques de la biodynamie grâce à son travail au château Pontet-Canet. Nous avions quelques questions à lui poser sur son histoire avec la biodynamie et il a eu la gentillesse de nous y répondre, avec beaucoup de pédagogie.


Cela faisait bien longtemps que nous souhaitions interviewer Jean-Michel Comme, tant le vigneron nous semblait passionné et passionnant et puis bien sûr parce que nous souhaitions en apprendre davantage sur la biodynamie. Et nous n’avons pas été déçus ! Il nous parle en toute simplicité de son expérience, de l’évolution de sa démarche au château Pontet-Canet et de ses futurs projets.



iDealwine : Quel cheminement a conduit au passage en biodynamie ?
« Cela a été le fruit d’un long cheminement, qui a commencé bien avant le passage effectif de Pontet-Canet en biodynamie. Sauf qu’à l’époque, il n’y avait aucun exemple, pas de propriétés marquantes en biodynamie dans la région sur lesquelles nous aurions pu prendre exemple. Ça a été un long parcours intellectuel qui a progressivement mené à la biodynamie. Tout a commencé il y a plus de 20 ans, lorsqu’avec ma femme (Corinne), nous avons découvert le rôle central de l’alimentation dans la bonne santé des plantes, via les travaux de Francis Chaboussou, c’était une révélation. Cet ouvrage s’appelle « les plantes malades des pesticides ». Le chercheur mettait aussi en évidence le rôle des pesticides dans la physiologie des plantes. Aujourd’hui, il est beaucoup plus facile de concevoir le rôle de l’alimentation dans la bonne santé mais à l’époque, c’était assez novateur. Le réel passage à l’acte est arrivé plusieurs années après, à une époque où personne n’y croyait. Evidemment il y avait quand même certains grands domaines qui ont pu nous servir de caution, comme Humbrecht et Leflaive : on s’est dit que s’ils y arrivaient et faisaient de très beaux vins, c’est bien que la biodynamie devait avoir un intérêt réel. Et puis c’était une approche qui nous correspondait bien, car il y a une dimension globale que n’a pas le bio ; le bio, on ne s’est jamais vraiment reconnus dedans, car justement ça n’appréhende pas la maladie de manière globale. Donc la découverte de la biodynamie a répondue à une préoccupation que nous avions intuitivement que la démarche bio n’était pas suffisante ; qu’il fallait aller beaucoup plus loin et surtout adopter un point de vue plus large. Pour moi, la biodynamie est quelque chose de totalement différent du bio, c’est un autre raisonnement. On pourrait faire l’analogie avec la médecine chinoise et la médecine occidentale. Dans la médecine occidentale comme dans la viticulture conventionnelle ou bio, on essaie d’éradiquer la maladie ; la « maladie » étant considérée comme la cause du problème. Evidemment, en bio on utilise un « arsenal naturel », mais d’une certaine façon, l’idée reste la même ; détruire son ennemi avant qu’il ne nous détruise.
Alors qu’en médecine chinoise, comme en biodynamie, on appréhende la maladie comme la réponse à un problème auquel est confronté l’organisme à soigner, la maladie est la réponse à un déséquilibre de l’organisme (/la plante). C’est ce déséquilibre qui est la source du problème. Ne s’attaquer qu’à la maladie est une simple gestion de crise sans s’attaquer aux racines du problème, on ne traite pas la cause, seulement ses effets. »

iDealwine : Comment vous êtes-vous formé à la biodynamie ?
« Par une longue réflexion et beaucoup de lecture. Ce n’était pas simple car à l’époque, on trouvait beaucoup d’info un peu décalées sur ce sujet, il fallait picorer des informations intéressantes par-ci par-là puis synthétiser tout ça. Durant les premières années, on s’est fait aider par François Bouchet qui faisait du conseil en biodynamie. On a commencé d’abord chez nous, au Champ des Treilles puis à Pontet-Canet (2004), sur une quatorze hectares.
A Pontet-Canet, on a eu des soucis en 2007, avec une grosse attaque de mildiou qui a conduit Alfred Tesseron à prendre la décision – qui lui semblait juste à l’époque – de traiter la vigne avec un pesticide, ce qui a anéantie les trois années de conversion à la biodynamie et a obligé à repartir de zéro. A posteriori, il reconnait que c’était une erreur, mais ça a aussi été un mal pour un bien, puisqu’à l’époque, nous n’étions pas prêts, pas assez « professionnels » dans notre démarche biodynamie, pas assez formés ni armés. Ça a été un gros apprentissage, douloureux, mais finalement bénéfique, puisque depuis, nous n’avons plus été pris en défaut (et pourvu que ça dure !). Il faut rester humble, je ne dis pas que ça ne pourra plus jamais arriver, mais du moins, nous avons mis toutes les chances de notre côté. Nous avons développé une approche beaucoup plus large et profonde de la biodynamie, c’est devenu l’articulation centrale de notre travail et je pense que nous avons développé un véritable savoir-faire en la matière. Depuis, la qualité des vins a progressé, la réputation du domaine aussi et la proportion de grands vins a également beaucoup augmenté. »

iDealwine : Que répondez-vous à ceux qui vous disent que la biodynamie n’est que croyance et folklore ?
« Je ne suis pas prosélyte, je n’essaie pas de convaincre des gens qui n’ont pas envie de comprendre cette démarche. Je peux juste l’expliquer lorsqu’on me le demande. Je pense qu’une grande partie du problème vient justement des personnes qui parlent de la biodynamie et qui n’ont pas toujours un discours accessible.
Moi-même au début de ma carrière, je n’ai pas vraiment adhéré aux principes de la biodynamie, car je les considérais comme trop décalés – et je regrette d’ailleurs aujourd’hui de ne pas m’y être mis plus tôt ! Je suis de formation scientifique, ingénieur et œnologue et je suis quelqu’un de pragmatique… Il y a un véritable travail à faire pour expliquer la biodynamie au grand public, présenter les choses progressivement, sans aller directement vers les choses compliquées. Finalement la biodynamie c’est surtout beaucoup d’observation et de la réflexion sur des choses subtiles du vivant. C’est du bon sens et des choses relativement simples mais que nos sociétés modernes ont oubliés ; aujourd’hui on considère les choses de manière mécanique. La biodynamie permet de se rapprocher du vivant, d’être plus en osmose avec lui. Il y a toute une pédagogie à travailler, il faut présenter les choses positivement et progressivement. En réalité, il n’y a rien de décalé, de magique ou d’ésotérique lorsqu’on explique bien les choses. Les mauvaises perceptions de la biodynamie proviennent souvent de mauvaises explications, de raccourcis et de déformations, alors qu’il y a bien une logique derrière la biodynamie. En fait, on pourrait même dire que la biodynamie n’est que la partie émergée de l’iceberg, mais il y a dessous un ensemble beaucoup plus large. La biodynamie ne sort pas de nulle part, c’est au contraire quelque chose de très profond et ancré dans l’histoire du vivant et l’histoire de l’humanité. Depuis son origine, l’humanité a cherché à comprendre son environnement. Aujourd’hui, notre connaissance du vivant s’est en partie perdue et la biodynamie tente d’y remédier, sans pour autant tomber dans la sorcellerie et le folklore. La biodynamie touche à des choses très simples, mais subtiles du vivant. C’est un peu la même histoire qu’avec l’homéopathie : pour le moment on ne parvient pas à prouver scientifiquement son efficacité, probablement parce qu’il s’agit de choses trop subtiles pour être mesurées, d’actions et d’interactions infimes. Pourtant, il doit bien y avoir la moitié de la population qui utilise l’homéopathie alors que certains nient totalement son existence. Quel paradoxe ! »
« Travailler en biodynamie, c’est œuvrer pour que la plante soit la plus équilibrée possible et en bonne santé. On participe donc à rendre les plantes plus résistantes, en étant en permanence à l’écoute de la nature, en l’observant et en étant prêt à recevoir toutes les informations qu’elle peut nous donner. Il faut dire qu’à ce sujet, l’homme moderne est devenu en quelque sorte un handicapé des sens ! Il faut réapprendre à écouter et comprendre le vivant. Il y a notamment une étude multimillénaire et efficace du vivant, basée sur les quatre éléments (terre, air, eau et feu), qui constitue un outil intéressant et une grande justesse d’analyse. Et en plus, pas besoin d’analyses, de drones ou de satellites, c’est gratuit !
De toute façon, l’expérience m’a montré que la biodynamie était le bon choix : cela fait 29 ans que je travaille à Pontet-Canet et le résultat après 15 ans de biodynamie, c’est que les vins sont reconnus comme étant meilleurs qu’avant ! Et je suis bien plus convaincu par la biodynamie aujourd’hui que je ne l’étais lorsque je me suis lancé. Pour autant, comme je le disais je ne suis pas prosélyte, je ne cherche pas à convaincre tous les domaines à passer en biodynamie ! Chacun mène sa vie comme il veut. »

iDealwine : Qu’est ce qui a été le plus compliqué dans la conversion à la biodynamie ?
« Il n’y a rien eu de vraiment difficile dans l’application de la biodynamie, c’était plutôt sur le plan moral que ça a été dur, le manque de soutien et la nécessité d’avoir confiance en ce projet un peu seul contre tous, n’était pas évident. Il a fallu une grande énergie intérieure et une détermination forte. Aujourd’hui, la viticulture biodynamique, ce n’est pas juste mon travail, c’est aussi un chemin intellectuel presque un « parcours mystique » personnel, ce n’est pas quelque chose d’anodin que l’on fait uniquement pour le salaire, c’est un engagement et une démarche personnelle aussi ! La vigne est ma seule passion sur terre ; donc, je lui dédie ma vie… »

iDealwine : Les animaux ont une place centrale dans votre démarche, pouvez-vous vous parler de l’importance de leur rôle ?
« En effet, ils ont un rôle fondamental sur la propriété, que ce soit pour faire nos préparats biodynamique (élaborés sur place, ce qui leur donne un lien encore plus fort avec le terroir) mais aussi pour tout ce qu’ils apportent par ailleurs. La vache nourrit les gens et vivifie les sols. Chaque animal a sa propre personnalité et ses propres qualités, son utilité dans le cycle de la vigne. Les chevaux sont importants pour la traction animale, mais ils ont aussi une énergie qui leur est propre et qu’ils « diffusent » autour d’eux. Nous avons aussi deux ânes qui apportent leur énergie à la vigne quand le moment est approprié pour qu’elle en profite au maximum. »

iDealwine : Parallèlement à la conversion en biodynamie, quelle a été l’évolution de votre travail au chai ? Quelle a été l’évolution la plus importante selon-vous ?
« L’élevage en amphore (en béton), débuté pour le millésime 2012, n’a pas de lien direct avec la biodynamie. C’est surtout une conséquence de notre volonté de produire des vins épurés de tout artifice (pas de rognage, pas d’effeuillage, pas de vendanges vertes, pas d’ébourgeonnage pour une petite récolte basée sur les équilibres naturels du cep de vigne), de transmettre dans le raisin, puis dans le vin, l’âme de chaque terroir sans maquillage. L’évolution vers l’élevage en amphores s’est faite dans la continuité au fur et à mesure que la philosophie appliquée au vignoble se créait et prenait racine. Les années de recul montrent que l’on pourrait aller encore plus loin, mais pour l’instant il y a d’autres projets en cours. La prochaine étape pour les amphores pourrait être de passer à 50% (contre 35% aujourd’hui) et 50% de bois neuf. Par contre, au-delà de 50% d’amphores, cela changerait de style de vin. Je ne suis pas sûr que le « monde du vin » (marchands, journalistes, consommateurs) soient prêts à l’idée d’un grand vin moderne sans bois ; quoi qu’en disent les gens. Mais les choses évoluent et la vie nous guidera dans la bonne direction !
La dernière nouveauté est notre nouveau cuvier de vinification, mis en service en 2017 et qui intègre la philosophie biodynamique au sens large : le bâtiment est unique en son genre car il n’y a quasiment pas d’électricité, à l’exception de l’éclairage LED en 12V, avec des câbles électriques blindés pour réduire au maximum le champ magnétique. Il n’y a donc pas de prise de courant pour que le raisin et le vin ne rentrent pas en contact avec ces champs magnétiques ou électromagnétiques.
L’absence d’électricité implique que tout doit se faire à la main : réception de la vendange, égrappage, … La vendange reste dans sa cuve et on fait juste quelques petits pigeages pour mouiller le marc ; il n’y a plus de remontage et plus aucun bruit ! Les cuves sont arrondies, ce qui permet à la vendange d’être en mouvement, sans contrainte, c’est un peu une sorte de « Fen Shui » appliqué au vin ! Concernant ces amphores de vinification, on s’est inspiré d’une amphore romaine du IIe siècle, dont on a modifié la forme pour la faire correspondre aux proportions du nombre d’or. C’est la grave de la cour extraite pour réaliser les fondations du bâtiment qui a servi à la fois à la construction des murs et des cuves. Les cuves sont aussi colorées grâce à l’argile contenue dans cette même grave. Cuves et bâtiment sont donc une extrapolation du terroir de Pontet-Canet. L’isolation du bâtiment est faite en chanvre naturel afin de permettre une bonne respiration du lieu. Ce nouveau cuvier accueille 32 cuves de 40 hl, ce qui représente environ 1/3 de la récolte. Chaque bâtiment a été pensé dans une logique globale, afin de bien s’intégrer dans l’ensemble.
Nous avons aussi mis en place un projet géothermique, afin d’avoir une exigence énergétique en cohérence avec notre engagement biodynamique. Nous avons creusé 67 puits à 100m de profondeur pour alimenter l’ensemble de la propriété, en récupérant la température naturelle du sol qui est autour de 15°C toute l’année. Ça a permis de diviser de manière drastique nos besoins extérieurs en énergie. Il y a aussi des logements pour les salariés permanents, des hébergements pour les vendangeurs…
Progressivement, la biodynamie à Pontet-Canet est « chapeautée » par une dimension beaucoup plus large que l’on pourrait appeler « démarche éthique ». La biodynamie en est une composante mais aussi l’artisan qui va permettre d’améliorer la qualité des vins et donc financer les efforts en tous genres réalisés sur le domaine. »

iDealwine : Pensez-vous que votre démarche va faire des émules à Bordeaux et encourager le passage à la biodynamie d’autres domaines, notamment des grands crus classés ?
« Oui, je pense que nous avons pas mal débroussaillé le chemin et que la biodynamie est en train de devenir un objectif pour un certain nombre de propriétés, à Bordeaux aussi. D’autres ont d’ailleurs déjà franchi le pas, certains s’y essaient. Si j’ai pu servir à quelque chose dans ma vie, c’est bien à ça. »

iDealwine : Comment réagissent les autres domaines bordelais face à votre succès et votre conversion à la biodynamie ?
« Le regard sur la biodynamie a énormément changé. Il y a 15 ans, c’était souvent un regard incrédule voire agressif, alors qu’aujourd’hui, il y a beaucoup moins de personnes pour dire que c’est impossible, et il s’agit surtout de gens de mauvaise foi. Désormais, beaucoup de domaines sont intéressés par la biodynamie et aimeraient s’y mettre, les choses évoluent beaucoup. D’ailleurs, Bordeaux n’est pas forcément beaucoup plus en retard que les autres régions. Si on regarde le verre à moitié plein, c’est-à-dire le bon côté des choses, on peut dire par exemple qu’à Pauillac, il a déjà 3 propriétés en bio (certifiées ou en cours) ; c’est encourageant. Et puis dans les grands domaines bordelais, il y a quand même de difficultés du fait de la structure des exploitations qui sont souvent dirigées par des gens comme moi, c’est-à-dire des salariés. C’est un peu différent quand on cultive soi-même sa vigne.
Ce n’est pas une question d’actionnaires ou de propriétaires « physiques », c’est juste une question « d’humain » et de volonté ou pas de s’engager dans cette voie ambitieuse mais exigeante.
Mais vraiment, la dynamique est lancée. Il n’y a pas de recette simple puisque la biodynamie est un raisonnement global. D’ailleurs, à Pontet-Canet, il n’y a pas une biodynamie, mais une bonne dizaine de biodynamies différentes, selon l’endroit, le cépage et aussi le moment. Il y a toujours des ajustements à prévoir selon les terroirs et les situations. Il faut y aller sans a priori et essayer de comprendre les environnements particuliers pour apporter les soins adaptés.
Il y a aussi bien sûr une question de budget. Ce qui est agréable à Pontet-Canet, c’est que les propriétaires acceptent en général de faire l’effort supplémentaire pour pousser un peu plus loin le raisonnement. Ce fut le cas avec la géothermie pour laquelle nous avons vu que la présence est due à une préoccupation éthique. Un exemple parmi des milliers d’autres directement lié à la biodynamie : un jour on a souhaité avoir nos propres vaches sur le domaine pour que les préparâts soient réalisés avec des bouses « locales » issues de vaches ayant mangé de l’herbe ou du foin du domaine ; des espèces d’herbe de notre terroir et de notre climat. Cette herbe est aussi biodynamique car elle reçoit les préparâts biodynamiques ; pour boucler la boucle, si l’on peut dire.
Par contre, dans mon domaine familial, nous ne possédons pas nos propres vaches, nous faisons donc nos préparâts sur place mais avec les bouses des vaches de la voisine ! C’est presque parfait, mais un peu moins qu’à Pontet-Canet. »
Encore merci à Jean-Michel Comme pour sa gentillesse et le temps qu’il nous a accordé. Et nous n’avons qu’une hâte : c’est de retourner au château Pontet-Canet (que plusieurs membres de l’équipe ont déjà visité), qui est à nos yeux l’un des plus grands vins de Bordeaux, grâce au travail exceptionnel de son directeur… et du soutien que lui apporte le propriétaire, Alfred Tesseron, dans cette entreprise !


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Ven 16 Fév 2018 15:45

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Disparition de Gilles Jayer, une grande figure de la Côte de Nuits
Le vinificateur Gilles Jayer s’est éteint il y a quelques jours. Il avait cédé son domaine Jayer-Gilles au cours de l’été 2017.



Gilles Jayer, vinificateur de talent (et petit cousin du célèbre Henri Jayer) exploitait le domaine nommé Jayer-Gilles, basé à Magny les Villers en Hautes-Côtes de Nuits, jusqu’à l’été 2017. Représentant la troisième génération de sa famille à la tête de l’exploitation, il a marqué les vins d’un style fruité et racé grâce à un élevage sur mesure. Dans les années 1990 Gilles Jayer s’est imposé comme un vigneron capable de remettre en question la tradition bourguignonne sans dénaturer les vins. Malgré la grande réputation de ses vins, ceux qui l’auront rencontré auront remarqué sa verve vive et son caractère franc, décomplexé. Gilles Jayer avait cédé son domaine à André Hoffmann, héritier du laboratoire suisse Hoffmann-Laroche. Il s’est éteint le 25 janvier à la suite d’une longue maladie. Le domaine Jayer-Gilles figure parmi les signatures présentes dans le réseau d’iDealwine (achat direct). Toute notre équipe adresse ses pensées à la famille de Gilles Jayer. André Hoffmann, dans l’avis de décès paru il y a quelques jours dans le quotidien Le Bien public, précisait : « Tu nous as laissé ton œuvre, nous saurons en être digne ».


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 19 Fév 2018 13:51

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Giuseppe Quintarelli, le grand Maestro de l’amarone
Giuseppe Quintarelli est probablement l’un des noms les plus célèbres de la viticulture italienne. Il a surtout la réputation de produire le plus grand des amarone.




Giuseppe Quintarelli est considéré comme le père de l’Amarone et l’un des plus grands vignerons italiens. Si l’homme est resté discret, il a tout de même laissé derrière lui un héritage considérable et a marqué toute une génération de vignerons italiens comme Romano Dal Forno dont il fut le mentor. Il est décédé en 2012, après une longue et sublime carrière de près de 60 ans, laissant le domaine à sa femme Fiorenza, son gendre Giampaolo, et ses petits-fils Francesco et Lorenzo. La famille affiche la ferme intention que rien ne change dans la manière de produire les vins, que ce soit dans les vignes ou au chai, afin de respecter au mieux le style et la tradition de l’oeuvre de Guiseppe. Ce domaine est particulièrement réputé pour son amarone, considéré comme le meilleur de l’appellation et l’un des plus grands vins italiens.

Aujourd’hui, le nom de Quintarelli évoque tout d’abord l’excellence, mais aussi la tradition, la patience (avec des élevages extrêmement longs) et un style unique, artisanal et authentique. Peu attaché à l’image, le domaine ne possède pas de grand château, seulement une maison de famille plutôt modeste, disposant d’une cave. Les étiquettes des vins, sobres et simples, illustrent bien la discrétion et la tradition qui prévalent au domaine, loin des sirènes du marketing ; le domaine ne dispose d’ailleurs d’aucun site Internet ni de réseaux sociaux. Pour l’anecdote, Giuseppe Quintarelli avait la réputation de ne pas apprécier du tout que l’on recrache son vin, politique qui perdure encore aujourd’hui au domaine.

L’histoire débute au début du siècle dernier, lorsque Silvio Quintarelli cultivait des vignes en métayage à Figari, dans la commune de Marano di Valpolicella avec ses frères. Après la première guerre mondiale, la société déménage dans la vallée de Negrar et Silvio Quintarelli crée son propre domaine en 1924, avec l’aide de sa femme et ses fils. Puis, dans les années 1950, il passe le flambeau à son fils cadet, Giuseppe Quintarelli (né en 1927), Bepi comme on le surnomme en dialecte vénétien. D’emblée, Giuseppe travaille sans relâche pour améliorer la qualité des vins. Il augmente la taille du domaine et introduit d’autres cépages que la corvina, le nebbiolo, la croatina, le cabernet franc et le cabernet sauvignon, le sangiovese, garganega, trebbiano toscano, sauvignon blanc, chardonnay et saorin.

Atteint de la maladie de Parkinson depuis déjà plusieurs années, Giuseppe se faisait aider au domaine par sa fille Fiorenza et son mari, Giampaolo Grigoli depuis un certain temps. Après son décès en 2012 à l’âge de 84 ans, Fiorenza a pris sa suite, accompagnée de son mari et de ses enfants Francesco et Lorenzo.

Le vignoble se situe dans le village de Negrar, sur les collines au Nord de Vérone au cœur du Valpolicella, à une altitude d’environ 500 mètres. Il s’étend sur 12 hectares et produit environ 60 000 bouteilles par an, ce qui est très peu, mais les rendements sont délibérément maintenus au minimum par une taille rigoureuse et des vendanges en vert, afin de privilégier la qualité à la quantité. Très sélectives, les vendanges s’effectuent assez tard, à bonne maturité. Les grappes sont minutieusement inspectées avant d’être séchées pendant au moins 5 mois dans des chambres de séchage (pour l’amarone). L’amarone – littéralement, ‘le Grand Amer’ – est en effet produit par une technique ancienne appelée appassimento, qui consiste à sécher les raisins pendant plusieurs mois jusqu’à ce qu’ils ressemblent à des raisins secs, avant qu’ils ne soient pressés. Cela donne des vins très concentrés en saveur, en sucres et un peu en alcool. Les ventes d’amarone ont surtout décollé à partir des années 1980-199, la «Denominazione di Origine Controllata» (DOC) n’a d’ailleurs été reconnue qu’en 1990. En 2009, l’Amarone et Recioto della Valpolicella (un vin plus sucré, produit selon les mêmes méthodes de production) ont été promus au statut de «Dénomination d’origine contrôlée et garantie» (DOCG). Chez Quintarelli, après l’appassimento, le vin est pressé puis vinifié à basse température, avant d’être élevé en barriques de chêne de Slavonie pendant de longues années, 8 ans pour l’amarone et même 10 ans pour l’Amarone Riserva. Sur certains millésimes, lorsque la qualité est jugée insuffisante, le domaine ne produit pas du tout d’amarone. Le résultat est bluffant et l’amarone de Quintarelli émerveille par sa douceur, son élégance et sa longueur en bouche impressionnante.

Une légende, à goûter au moins une fois dans sa vie !


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 19 Fév 2018 13:53

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Pas d'accalmie sur le prix des vins de Bourgogne
Pas d'accalmie pour les prix des vins de Bourgogne aux Etats-Unis

Près de 100 000 $ soit 80 000 € pour deux magnums de romanée-conti 2005 ; 20 000 $ (16 000 €) pour un magnum de vosne-romane Cros Parentoux d'Henri Jayer. Le prix des vins de Bourgogne n' connaît pas d'accalmie aux Etats-Unis, en tout cas. La vente Acker Merrall, à New-York a battu des records. Des vins d'exception de domaines connus et reconnus étaient en vente. Une bouteille de Clos de Bèze 1978 du domaine Rouseau est partie à 8 000 €. Les douze bouteilles de Clos de Vougeot 1999 du domaine Leroy étaient presque données : 22 000 $ (18 000 €) soit moins de 1 500 € le bouteille !

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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mar 20 Fév 2018 13:40

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Gilles de Larouzière : "Nous faisons partie de l'avant-garde de la Bourgogne"
Installations modernisées, réflexion avancée sur la viticulture bio, habillage des flacons revu... En Côte-d'Or, la maison Bouchard Père & Fils affûte ses armes, alors que le monde entier lorgne cette prestigieuse région. Rencontre avec son président.


Lors de son rachat, en 1995, par Joseph Henriot, Bouchard Père & Fils comptait 82 hectares. Aujourd'hui, la maison bourguignonne est forte de 130 hectares en propre. Tout en resserrant son périmètre d'action sur la Côte-d'Or, l'entreprise a procédé à des acquisitions, notamment à Meursault ou aux Bonnes Mares. Bouchard Père & Fils est ainsi propriétaire d'un remarquable portefeuille de vignobles, dans les plus belles appellations. Gilles de Larouzière, président du groupe Maisons & Domaines Henriot, justifie ces orientations.




LE FIGARO. - Vous venez de moderniser votre outil technique, à Beaune. Ces travaux étaient-ils indispensables ?
Gilles de LAROUZIÈRE
. - Nous avons construit un nouveau bâtiment. C'est un investissement de 3,5 millions d'euros qui permet d'intégrer les ateliers d'habillage entre la plateforme dédiée au tiré-bouché et le centre de logistique. Nous optimisons l'outil technique, nous remuons beaucoup moins les vins, nous ne sommes plus en manutention permanente, et les équipes gagnent en confort de travail. En règle générale, nous avons toujours appliqué les méthodes et techniques les plus contemporaines possibles en respect des savoir-faire et des pratiques les plus exigeants de chacune de nos régions. Dans cet esprit, la cuverie de Savigny-lès-Beaune a été construite pour appliquer un traitement ultra-individualisé à plus de 450 parcelles dans plus de 300 cuves de vinification.

Avec l'outil technique et le nombre d'hectares dont Bouchard Père & Fils peut disposer, considérez-vous que vous avez atteint la taille optimale ?
Aujourd'hui, nous avons un outil de vinification, des chais et un niveau de précision de l'outil qui nous permet de faire sur un très grand domaine quelque chose qui répond aux exigences les plus pointues de la Bourgogne. Nous pouvons affirmer que nous faisons partie de l'avant-garde de la Bourgogne, en termes de qualité, de pratique du métier, de résultat et d'émotion gustative.

Envisagez-vous des extensions de votre domaine ?
Nous sommes déjà très grands en Bourgogne. Mais s'il y a des offres de parcelles, des choses de très haut niveau, nous regarderons avec attention. Nous ne sommes pas en phase d'acquisition agressive. Notre problème n'est pas de grossir en volume, mais de continuer à grandir en qualité, d'être parmi les acteurs les plus reconnus pour leur pratique et de progresser en valeur.

Quelle est la part de votre production issue de la viticulture bio ?
Le bio est pour nous un sujet de réflexion et d'expérimentation. J'ai un regard très pragmatique sur la question. Nous sommes revenus à des pratiques ultra-raisonnables, c'est-à-dire que nous privilégions le non-traitement au traitement. Nous avons mis en place deux sites pilotes, au clos de la Mousse et au clos Saint-Landry, qui sont désormais cultivés en bio pour étudier le comportement de la vigne, l'impact sur les rendements, sur les maladies. Il faut être à la fois proactif et prudent, il faut gérer cela dans le temps. Nous ne pouvons pas créer un choc sur un vignoble qui a longtemps été conduit en agriculture dite conventionnelle, même si elle est très raisonnée, et tout d'un coup passer à un autre mode de culture sans prendre un minimum de précaution. Il faut observer avec précision ce qui se passe, voir comment les plantes et les sols réagissent et, après seulement, avancer. La viticulture, c'est comme la médecine, certaines maladies très graves font courir des risques importants au vignoble. Dans ces cas-là, il faut pouvoir s'autoriser des traitements. Comme en médecine, on peut se soigner avec l'homéopathie, et, quand on souffre de quelque chose de plus lourd, on recourt à des molécules qui ont fait leur preuve.

Pourquoi avoir changé l'habillage de l'ensemble de votre gamme ?
Nous sommes revenus à une expression qui inspire davantage le sentiment de valeur, du plaisir, de l'émotion, mais aussi le statut de la maison. D'où le retour à ces couleurs très fondamentales de l'imprimerie que sont l'or, le noir et le rouge.

Ces derniers mois, avec quelques ventes très médiatiques, comme celle du clos de Tart, les prix du foncier ont flambé. Cela tire-t-il la Bourgogne vers le haut ?
Est-ce bien ou pas ? C'est comme ça. Il se trouve qu'aujourd'hui il y a des hommes d'affaires, des amoureux de la Bourgogne, qui sont prêts à investir des sommes considérables pour des domaines d'exception. Tout cela est du même ordre que l'acquisition d'une oeuvre d'art. Il s'agit d'un patrimoine totalement exceptionnel, ultra-rare à l'échelle mondiale. Est-ce bon pour la Bourgogne ? Oui, cela tire sa réputation vers le haut. Dans l'ensemble, je pense que c'est aussi l'expression d'un niveau de qualité et de précision tout à fait exceptionnel dans une aire du monde qui, à tout point de vue, est un écosystème unique. Cela a aussi un effet positif dans le sens où tout le monde a envie d'être à la hauteur. Le fait d'être sous les projecteurs des très grands dégustateurs et des grands collectionneurs fait qu'il y a un enjeu réel à être au top de la qualité et à se poser sans arrêt la question de ces pratiques culturales, oenologiques, de la présentation que l'on donne de son vin et de sa maison.

La Bourgogne a gagné l'inscription d'une partie de son vignoble sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, les ventes et la renommée sont optimales. Que lui manque-t-il ?
Peut-être le développement d'une infrastructure notamment hôtelière et de restauration qui permette d'en faire un lieu de tourisme à part entière. Je le dis avec beaucoup de prudence, parce qu'il existe déjà des établissements de très grande qualité, des hôtels et des chefs très respectables. Cela étant, il faut aussi prendre garde à ne pas se transformer en un Disneyland du vin, à ne pas trahir notre patrimoine et à conserver sa patine, son état d'esprit terrien.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Mar 20 Fév 2018 15:17

Alex,

Merci pour ce lien.
Je suis heureux d'avoir lu cet article, moi qui suis amoureux des grands vins de ce Domaine, et en particulier des blancs.
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 26 Fév 2018 13:58

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"97% de la vigne française est malade"
Dans "Le jour où il n’y aura plus de vin", l'ouvrage qu'il co-signe avec la journaliste Laure Gasparotto, le pépiniériste Lilian Bérillon tire la sonnette d’alarme sur le dépérissement de la vigne française.


Les vignerons, les chercheurs et les pépiniéristes se rendent à l’évidence : la vigne dépérit (lire l’article : La vigne, ce grand malade qui inquiète les vignerons). En cause notamment, la perte de diversité génétique des vignes et leur manque de résistance face aux maladies. Le pépiniériste Lilian Bérillon, qui vendait chaque année des millions de pieds de vigne aux vignerons, a changé d'orientation en 2007 pour se spécialiser dans la vente de matériel végétal rare et apte à résister aux maladies et au changement climatique.

Il a écrit avec la journaliste du Monde Laure Gasparotto "Le jour où il n’y aura plus de vin". L’ouvrage dresse le portrait de la famille Bérillon, pépiniéristes depuis trois générations, et précise le "combat" de Lilian, qui incite les vignerons à revenir à une agriculture davantage paysanne, avec un matériel végétal plus qualitatif.



La RVF : Qu'est-ce que vous reprochez au matériel végétal fourni par la plupart des pépinières ?
Lilian Bérillon
: Nous sommes dans une mode où l’on veut produire vite et à moindre coût. Pour répondre à cette demande, les grandes pépinières livrent des vignes clonées et cela soulève plusieurs problèmes. Tout d’abord les maladies de la vigne se transmettent beaucoup plus facilement entre les clones. Aujourd’hui, 97% de la vigne est malade. Aussi, ce matériel végétal fragile s’adapte peu au réchauffement climatique car les racines ne sont pas profondément enracinées dans le sol. Tout cela engendre les problèmes auxquels nous sommes confrontés actuellement, et de fait les vignes doivent être arrachées après 20 ans seulement.

RÉAPPRENDRE LES GESTES ANCESTRAUX

La RVF : Quelles réponses les vignerons peuvent-ils apporter à ces problèmes ?
Lilian Bérillon :
Je souhaite les sensibiliser au travail sur-mesure. Lorsque les vignerons acquièrent des pieds de vigne, peu d’entre eux se soucient de savoir d’où ils proviennent et s'ils sont aptes à se développer correctement sur leur sol. J’encourage aussi les vignerons à posséder leur propre patrimoine végétal, à maximiser la diversité génétique et à oser la complantation. Enfin, il faut que les vignerons réapprennent les gestes ancestraux de la viticulture. Aujourd’hui, peu d’entre eux savent greffer, peu d'entre eux connaissent les vertus de la sélection massale (action de prélever un cep d’une vigne pour créer un nouveau pied, ndlr). S’ils savent le faire eux-mêmes, ils pourront se passer des consultants viticoles, qui selon moi ont de grosses carences et sont très interventionnistes.

La RVF : Que faut-il changer pour pérenniser les vignobles ?
Lilian Bérillon :
Côté vigne, il faut inciter les vignerons à investir davantage dans la matière végétale et un peu moins dans le chai. Les vignes résistantes coûtent deux fois plus cher à l’achat, et pour les rendre abordables, il faut modifier la réglementation européenne. Les gouvernements subventionnent la replantation de vignes clonées, pour 8.000 à 10.000 euros par hectare. Pour les cépages rares, il n’y a rien ! Cette subvention incite à arracher puis à replanter aussitôt sans laisser le sol se reposer, ce qui peut faciliter la prolifération de maladies néfastes pour la vigne, comme le virus du court-noué.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mar 27 Fév 2018 10:05

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Cécilia Trimaille nouvelle régisseuse du domaine Long Depaquit
Le monde du vin se féminise un peu plus chaque jour. Nouvelle illustration avec la nomination d'une jeune femme, Cécilia Trimaille, au poste de régisseuse du domaine Long-Depaquit à Chablis.



Propriété de la maison beaunoise Albert Bichot, le domaine Long-Depaquit est l'un des plus réputés et des plus anciens de Chablis, dans l'Yonne. Il couvre 65 hectares, dont 10 en grands crus et 15 en premiers crus. Le monopole La Moutonne, que l'on considère souvent comme le 8ème grand cru de Chablis est le porte-étendard du domaine ; la vigne couvre 2,32 hectares d'un seul tenant, à cheval sur les grands crus Vaudésirs, pour la plus grande part, et Preuses.

Matthieu Mangenot était le régisseur du domaine depuis 2007 ; il a pris de nouvelles responsabilités au sein de la maison Bichot en devenant directeur-technique adjoint, au siège à Beaune, et c'est donc une jeune femme de 31 ans, Cécilia Trimaille qui lui a succédé il y a quelques semaines. Elle va chapeauter l'ensemble de l'activité technique du domaine Long-Depaquit, de la culture de la vigne à la mise en bouteille.

Ingénieur-agronome de Montpellier SupAgro, Cécilia Trimaille a obtenu dans la foulée son DNO (diplôme national d'oenologue) avant de compléter sa formation par un Mastère de commerce international du vin et des spiritueux à la Burgundy School of Business. Elle a fait ses premières armes en Californie, puis en Nouvelle-Zélande, avant de passer 6 ans dans le Bordelais, à Château Margaux, en tant que chef de culture adjointe.

Bichot est une maison toujours familiale, implantée à Beaune depuis 1831. Elle est propriétaire de 107 hectares de vignes réparties dans toute la "grande Bourgogne" : Long-Depaquit, à, Chablis (89), mais aussi le Domaine du Clos Frantin et Château-Gris, à Nuits-Saint-Georges (Côte de Nuits - 21), le Domaine du Pavillon à Pommard (Côte de Beaune - 21), le Domaine Adélie, à Mercurey (Côte Chalonnaise - 71) et le Domaine de Rochegrès, au coeur de l'appellation moulin-à-vent, dans le Beaujolais.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mar 27 Fév 2018 14:05

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Le Cognac à l'assaut de l'Unesco
La profession s'est fédérée autour d'un bureau et d'un "comité scientifique" pour atteindre son objectif : faire inscrire le cognac à l'Inventaire national du patrimoine culturel immatériel selon la convention de l'Unesco



Après l'annonce l'an dernier de la volonté des acteurs du Cognac de faire inscrire d'ici deux ans cet alcool à l'Inventaire national du patrimoine culturel immatériel selon la convention de l'Unesco, la profession s'organise.

Pour mener à bien cette démarche, elle s'est fédérée autour d'un bureau (stratégie, budget etc), d'un "comité scientifique", qui sera l'organe de veille, et d'une "communauté cognac" représentant tous les acteurs et chargée d'élaborer le contenu des fameuses fiches d'inventaire imposées par l'Unesco.

La Communauté scientifique regroupe les trois grandes familles du Cognac : celle du négoce, de la viticulture et des "savoirs faire associés" (tonnellerie, etc..).

(avec AFP)


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mar 27 Fév 2018 14:15

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Lettre ouverte à madame Agnès Buzyn, ministre de la Santé
Madame la Ministre ne nous faites pas retourner dans le « vieux monde… alcoologique » ! par Jean-Pierre Zolotareff


Jean-Pierre Zolotareff est psychothérapeute – addictologue – diplômé du département santé publique et communautaire de la faculté de médecine de Bobigny (Dufass 1981), directeur de centres de soins en alcoologie puis en addictologie de 1982 à 2017 – organisateur de 7 forums européens en alcoologie et addictologie durant la période dont celui de Nantes labellisé dans le cadre des états généraux de la santé par Bernard Kouchner –, enseignant à la faculté de médecine d'Angers dans le cadre d'un des principaux DIU d'addictologie français jusqu'en 2016 – président fondateur du réseau national de l'alcoologie plurielle –, directeur de la publication du même nom – coauteur de l'ouvrage Pour une alcoologie plurielle –, membre de la Société française d'alcoologie – vice-président fondateur de l'Observatoire addictologie de Seine-Saint-Denis. À ce jour encore en activité auprès de publics en insertion, formateur et superviseur pour la formation des professionnels en addictologie clinique de terrain (Réseau PASS IDF).




Madame,

Nous sommes en 2018 et vous êtes l'actuelle ministre de la Santé. Vos récents propos sur le vin, les producteurs et la question de la santé publique m'inquiètent quand vous semblez renouer avec une stigmatisation dépassée du vin, quand vous contestez même le message de modération et laissez entendre que seule l'abstinence serait la solution. Cela m'amène à reprendre ma plume sur cette question importante en me permettant de vous interpeller respectueusement.

En 1991, il y a donc 27 ans ( !), j'ai fait partie, en tant que responsable alcoologique, de celles et ceux qui ont été auditionnés dans le cadre de la préparation de la loi Évin. On retrouve dans les pièces officielles annexées à la loi ma contribution écrite.

Avec une trentaine de professeurs de médecine, de médecins alcoologues responsables hospitaliers ou de centres d'alcoologie, d'universitaires, psychologues, travailleurs sociaux et chercheurs, nous interpellions votre prédécesseur de l'époque, Claude Évin, en lui faisant part de notre pratique clinique et de nos recherches sur le terrain. À diverses reprises, nous nous sommes exprimés dans les médias et autres colloques, dont deux au Sénat et à l'Assemblée nationale où je serai l'un de ceux qui porteront la parole suivante :

- Non, le problème de santé publique, ce n'est pas le vin en tant que produit, mais bien la relation que chacun entretient ou non avec lui.

- Oui, il existe bel et bien, et heureusement, une consommation responsable, et l'éducation et la prévention n'y sont pas pour rien.

- Non, les viticulteurs et plus globalement l'industrie y afférant ne sont pas responsables directement des conséquences des conduites problématiques avec l'alcool, car, encore une fois, le produit seul n'est pas responsable mais, par contre, c'est bien le comportement de chacun et ses conditions de vie, dans notre société, qui sont en question. Pour autant, cela ne doit pas empêcher la santé publique d'impliquer l'industrie viti-vinicole et alcoolière pour qu'elle apporte sa contribution, en particulier dans la prévention, et elle y prête et l'a déjà fait.

- Oui, comme d'autres produits, le vin contenant de l'alcool (éthanol) n'est pas un produit anodin et encore une fois l'éducation et la prévention doivent s'en préoccuper depuis le plus jeune âge. C'est comme la voiture, personne ne peut dire qu'elle est responsable des excès de vitesse, des feux rouges grillés et autres bandes jaunes franchies et de nombre d'accidents. Par contre, il est évident que chacun doit avoir une formation (le permis de conduire) pour se lancer au volant de tout véhicule. La conduite accompagnée (familiale par exemple) est un bon outil. Tout comme un Code de la route à respecter est une absolue nécessité.

- Concernant la consommation de vin, c'est si vrai que les études montrent très clairement que ce ne sont pas les régions productrices qui consomment le plus et de manière dommageable. Là, l'éducation au savoir et au bien boire se transmet de génération en génération dans une dimension culturelle et familiale bien connue.

- Oui, l'un des problèmes est lorsque la dépendance s'installe et produit des dommages bien réels à l'organisme, mais il faut un certain temps et tous et toutes ne sont pas égaux devant ce risque. Ce n'est pas comme l'héroïne, en tant que produit psychoactif, où peu de temps est nécessaire pour déclencher une dépendance.

- Non, il ne suffit pas de boire du vin, même régulièrement, pour devenir « dépendant ».

- Oui, la dépendance est multifactorielle, elle touche à la singularité de chacun, au social, à l'affectif, au familial, aux modes de vie. On peut même dire qu'elle a une certaine fonction dans l'écologie de l'individu et/ou de sa famille.

- Oui, le binge drinking est un vrai problème, mais ce n'est pas en diabolisant le vin et les alcools que l'on va régler la question de cette pulsion qui amène des jeunes à boire très vite de grandes quantités d'alcool, le samedi soir par exemple pour s'extraire d'un monde dans lequel manifestement ils ont bien du mal à se faire une place. Cette pratique dommageable est d'abord à resituer dans ces prises de risques multiples qu'une partie de la jeunesse recherche coûte que coûte, analysons-le, étudions-le plutôt que de simplement le dénoncer, ce qui ne sert bien sûr à rien.

Nous avons avec pédagogie et un volontarisme souvent militant expliqué cela, pratiques et recherches à l'appui, et force est de constater que dans les années qui suivirent une évolution s'est fait sentir, et en particulier avec l'arrivée de Nicole Maestracci à la présidence de la MIDLT, devenue depuis Mildeca. En effet, sous son impulsion, on a enfin réussi à parler des comportements et le mot ADDICTION est venu consacrer cette bataille que certains d'entre nous mènent depuis près de 40 ans. Il s'est agi d'une évolution considérable, on ne parlait plus (à part quelques ayatollahs hygiénistes) du produit « alcool », mais du comportement avec « l'alcool » menant ou non à l'addiction. Les politiques publiques se sont ouvertes à ces notions en distinguant par exemple « l'alcoolisation de l'addiction » au produit.

L'alcoolisation est et demeure un problème réel, plutôt civique et citoyen que de santé publique en tant que tel (accidents de la route, violence, délits divers), mais les multiples initiatives, souvent avec bien peu de moyens, sur le terrain tentent d'informer, prévenir, comprendre. Par différents supports on avance, tel ici le théâtre participatif, ici une vidéo collective, ailleurs des témoignages. Il faut continuer et amplifier. Le travail éducatif de la prévention spécialisée et de la protection judiciaire de la jeunesse produit aussi de réels effets positifs.

Sur le terrain du soin (composante importante de la santé publique avec la prévention), malgré des budgets totalement insuffisants, les approches thérapeutiques grâce à cette ouverture se sont diversifiées, l'alcool n'étant plus réduit à être simplement supprimé, comme « remède » miracle. Grâce à l'abandon de la stigmatisation du produit alcool, les pratiques « barbares » comme les implants de Disulfirame et autres cures de dégoût ont définitivement pu disparaître. Aujourd'hui, tout le monde reconnaît l'intérêt de la mise en place d'approches où le patient en difficulté dans son comportement avec l'alcool n'est plus jugé, où la morale n'a plus sa place. La personne en difficulté n'est plus réduite à son symptôme, elle est reconnue dans sa souffrance et est associée à sa résolution. Une approche transdisciplinaire est valorisée, la psychothérapie n'est plus taboue, diverses approches complémentaires existent en la matière, une ouverture a été réalisée non sans de réels succès vers la famille en l'associant pleinement dans le parcours thérapeutique (thérapie familiale), la « cure » n'est plus le vrai faux miracle, la médecine peut reprendre une vraie place, celle de traiter en particulier les complications, mais aussi d'accompagner des parcours pluriels ou le social, l'affectif et le familial se côtoient avec la singularité de chaque individu pour avancer face à cette souffrance globale et multiple.

De nouveaux possibles ont leur place, une diversification des réponses est en œuvre et produit des effets. La formation continue et un enseignement universitaire ouvert sont soutenus par le ministère, la Mildeca et les ARS. Les centres de soins (CSAPA) intègrent de nouveaux professionnels mieux formés à de nouvelles approches. Les CSAPA s'attaquent enfin à la souffrance plurielle de leurs usagers en étant sortis du vieux discours anti-alcool primaire qui a tant montré son inefficacité. Des équipes de liaisons intra hospitalières ont été mises en place, des microstructures réactives et en prise directe avec le tissu local se développent non sans succès. Des entreprises, des collectivités, investissent dans la formation de leurs cadres et leurs personnels pour un management et un vivre-ensemble plus au fait des réalités en la matière. Les politiques publiques intègrent aussi la notion de réduction des risques, qui a donné de vrais résultats avec les toxicomanies aux produits illicites. Pour la question de l'alcool, il est possible de travailler sur des protocoles de réduction de la consommation par exemple, mais aussi sur la qualité des boissons alcoolisées.

La disparition progressive des discours simplistes, réducteurs, dogmatiques, hygiénistes, anti-vin ou anti-alcool permet cela. Il faut protéger cela au nom de la santé publique et au nom de notre capacité de réponse à continuer de développer des pratiques adaptées à cette problématique bien réelle !

Ne nous faites pas reculer Madame la Ministre !

Aujourd'hui encore et grâce à cette évolution (toujours à part quelques ayatollahs rétrogrades, aujourd'hui minoritaires), chacun sait que l'abstinence ne peut plus être présentée comme la seule thérapeutique pour tous. Certains y auront accès et les mouvements d'anciens buveurs, ces mouvements d'entraide, en sont une formidable preuve, mais pour d'autres cela sera difficile, voire impossible, le chemin étant pavé de tellement d'embûches intriquées. Les professionnels le savent et se mobilisent chaque jour pour inventer de nouvelles réponses pour que la solidarité de la nation soit au rendez-vous face à cette réelle question de santé publique qui mérite mieux que les clichés, aujourd'hui dépassés de ce vieux monde que pourtant vous dénoncez régulièrement avec le président Macron, Madame la Ministre.

Voilà ces quelques mots d'un thérapeute-citoyen engagé auprès de ses patients depuis 35 ans, ardent défenseur de la santé publique et du service public.

Je reste bien sûr disposé et disponible pour échanger et pour participer à toute initiative pour toute nouvelle avancée en la matière, étant depuis un an beaucoup plus disponible après avoir accompagné dans ma vie professionnelle et avec les équipes que j'ai conduites des milliers d'hommes et de femmes en difficulté dans leur rapport complexe avec l'alcool et autres produits psychoactifs.

Durant toutes ces années, j'ai conduit mon engagement professionnel avec énergie, mais avant tout avec humanisme et espoir dans l'intelligence, la recherche et le progrès partagé au service d'une solidarité républicaine envers nos concitoyens en souffrance… loin des dogmes et autres formules hygiénistes inefficaces quand elles n'ont pas été en plus… dangereuses.

Je vous prie, Madame la Ministre, d'accepter l'expression de mes salutations dévouées et respectueuses.

Le 26 février 2018


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 28 Fév 2018 14:18

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Pesticides : Cash Impact et Élise Lucet remettent le couvert, le CIVB réagit
Hier soir, deux ans après une première émission de « Cash Investigation » sur France 2 qui avait braqué le projecteur sur l’utilisation des pesticides dans le vignoble français (en particulier à Bordeaux), les équipes d’Élise Lucet ont remis le couvert avec un « Cash Impact » de nouveau consacré au sujet.


Il y a deux ans, l’émission « Cash Investigation » avait déjà secoué le monde du vin en mettant en lumière l’ampleur de la consommation des pesticides dans le vignoble français. Comme le rappellent nos confrères de Sud-Ouest ce matin, « le premier reportage avait eu l’effet d’un électrochoc Le Conseil Interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), avait alors fait de la sortie des pesticides une priorité. Il est vrai que le vignoble bordelais qui représente 3% des surfaces agricoles en France consommait à l’époque 20% des pesticides écoulés en France. » Depuis la diffusion de la première émission, « Terre de Vins » a pu constater au fil des mois la façon dont l’interprofession des vins de Bordeaux a empoigné le sujet, tout en mesurant le chemin à parcourir.



La deuxième lame, diffusée hier soir dans « Cash Impact » sur France 2, a comme on pouvait s’y attendre, remis de l’huile sur le feu. « Les pesticides seraient responsables de la mort de 200 000 personnes par an dans le monde, selon un rapport des Nations unies. En France, les pesticides sont utilisés massivement dans l’agriculture. Il s’en est vendu 68 000 tonnes en 2016, rien que sur le territoire ! Autant qu’il y a trois ans », annoncent les équipes d’Élise Lucet en préambule.

L’émission est disponible en REPLAY en suivant ce lien.

Ce n’est pas vraiment une surprise, le vignoble bordelais est en première ligne au banc des accusés de l’émission – même si l’enquête s’aventure aussi en Bourgogne. Une séquence en particulier met face-à-face Allan Sichel et Élise Lucet, qui présente au président du CIVB des documents attestant de la présence de résidus de produits phytosanitaires illégaux dans des analyses réalisées dans le vignoble bordelais. D’autres passages de l’émission se déroulent dans le Médoc, à proximité des écoles qui sont directement exposées aux épandages dans les vignes.

Face à l’image du vignoble bordelais véhiculée par ce numéro de « Cash Impact », le CIVB n’a pas tardé à préparer sa riposte et a publié dans la foulée un communiqué titré : « Cash Impact ne tient pas sa promesse : où est le bilan objectif 2 ans après Cash Investigation ? » En voici les grandes lignes.

– Cash Impact aurait pu dire que des molécules de produits interdits depuis plus de 10 ans peuvent encore laisser des traces dans l’environnement, c’est pour cela qu’ils ont été interdits
− Cash Impact aurait pu révéler que le Diuron, bien qu’interdit depuis 10 ans en agriculture, est toujours autorisé pour d’autres usages, notamment le bâtiment (peintures et anti mousses de façades)
− Cash Impact ne devrait pas laisser croire, sans preuves, que des viticulteurs fraudent en achetant à l’étranger des produits interdits en France
− Comme Allan Sichel s’y était engagé lors de son interview avec Élise Lucet, le CIVB a investigué : Il est en mesure de révéler aujourd’hui que toutes les parcelles de vigne situées à proximité des écoles mentionnées dans Cash Impact, c’est-à-dire Listrac, Arcins et Pauillac sont aujourd’hui traitées avec des produits homologués en bio ce qui atteste donc de contaminations anciennes pas nécessairement agricoles
− Cash Impact aurait pu souligner la division par deux des ventes de pesticides classés CMR en Gironde entre 2014 et 2016 : 850 tonnes en 2016 contre 1 800 tonnes en 2014, soit – 55 % en trois ans
(Source DRAAF Nouvelle Aquitaine)
− Cash Impact aurait pu parler de la baisse de 35% des ventes d’herbicides en Gironde entre 2014 et 2016 (Source DRAAF Nouvelle Aquitaine)
− Cash Impact aurait pu montrer les vignes arrachées près de sites sensibles (écoles, crèches…)
− Cash Impact aurait pu donner le chiffre de 1,3 km de haies protectrices, plantées depuis 2014 près des
sites sensibles de la seule AOC Blaye Côtes de Bordeaux
− Cash Impact aurait pu souligner que 745 sites sensibles font l’objet d’une information spécifique et que 903 viticulteurs sont désormais alertés chaque année à la nécessaire vigilance qu’ils doivent avoir vis-à- vis de leurs voisins
− Cash Impact aurait pu rappeler que la Gironde est le premier département de France en tonnage pour les pesticides agréés en agriculture biologique. Ils représentent d’ailleurs plus de 35 % du tonnage total des pesticides utilisés à Bordeaux, en augmentation de 30% par rapport à 2015 (Source DRAAF Nouvelle Aquitaine)
− Cash Impact aurait pu ainsi expliquer qu’un grand nombre de viticulteurs de Gironde utilisent des pesticides certifiés bio, même s’ils ne font pas partie des 7% du vignoble en agriculture biologique
− Cash Impact aurait pu parler du travail des professionnels bordelais pour obtenir la ré-homologation du cuivre et de la bouillie bordelaise tellement indispensables à la viticulture bio et à la viticulture conventionnelle
− Cash Impact aurait pu souligner l’action de la filière dans la recherche et les évolutions règlementaires pour l’obtention de cépages naturellement résistants qui permettent de diminuer de 80% le nombre de traitements par an
− Cash Impact aurait pu mentionner que plus de 60% des entreprises de la filière viti-vinicole bordelaise sont maintenant engagées dans une certification environnementale
− Cash Impact aurait pu interpeller les firmes agrochimiques sur l’insuffisance de leurs investissements pour l’obtention de solutions alternatives du type « bio contrôle »
− Cash Impact aurait pu s’interroger sur la façon dont les firmes agrochimiques se dégagent de leurs responsabilités sur le dos de leurs clients agriculteurs et viticulteurs. Elles tiennent un double discours qui promeut le tout chimique et dans le même temps imposent des consignes de sécurité irréalistes avec le port d’équipements de protection individuels, tout en sachant qu’ils sont insupportables sous la chaleur de juillet

Le sujet des pesticides mérite d’être traité avec rigueur et justesse sans aucun sensationnalisme.
Il n’y a pas d’omerta à Bordeaux.
Les professionnels des vins de Bordeaux souhaitent que le Ministère de l’Agriculture accompagne les viticulteurs dans un plan de sortie des pesticides, d’ailleurs proposé dans le plan filière remis à Monsieur Stéphane Travert le 29 janvier 2018.
Enfin, les professionnels des vins de Bordeaux interpellent les firmes agrochimiques et attendent qu’elles proposent des solutions alternatives sans impact sur la santé des viticulteurs, des ouvriers agricoles et des riverains.
Les femmes et les hommes du vin de Bordeaux, les vignerons, les négociants, leurs salariés, tous ceux qui travaillent pour cette filière, déjà pleinement engagés dans la transition écologique, sont fiers d’être les artisans du changement qu’ils mettent en œuvre avec volontarisme.
Bordeaux a pris un virage historique.

De son côté, Bernard Artigue, Président de la Chambre d’Agriculture de la Gironde, a également tenu à réagir au contenu de « Cash Impact » : « je m’étonne que l’émission n’ait pas présentée le travail réalisé dans le bordelais. Comme la Chambre d’Agriculture de l’Yonne en Bourgogne, la Chambre d’agriculture de la Gironde est fortement mobilisée dans la réduction de l’utilisation des pesticides et de tous les intrants. C’est la force du réseau des Chambres d’agriculture qui sont toutes impliquées dans cette démarche.Les techniciens et ingénieurs des Chambres d’Agriculture accompagnement les viticulteurs pour proposer des programmes de traitements sans produits CMR quand c’est possible, l’utilisation des produits de bio-contrôle, l’accompagnement vers la viticulture biologique, l’abandon du désherbage chimique (en plein) et le développement du « zéro herbicide », l’utilisation des engrais verts et des couverts végétaux, mais également le réglage des pulvérisateurs… »

On le voit, du côté des médias, des consommateurs comme des interprofessions, la question des pesticides dans la filière vin reste un sujet extrêmement sensible, auquel la rédaction de « Terre de Vins » est toujours attentive. Nous y reviendrons très rapidement, avec le souci de donner la parole à tous les protagonistes, sans manichéisme.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Mer 28 Fév 2018 14:30

Bonjour, Alex.

J'ai lu avec beaucoup d'intérêt la lettre de Jean-Pierre Zolotareff.
On me dit si souvent que je suis le seul psychiatre qui s'est investi en addictologie et qui dit que le vin n'est pas nuisible pour la santé :P
J'ai maintenant un texte pour conforter mes dires :lol:
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
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