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[Jean-Pierre NIEUDAN]

« Le Bio made in France gagne du terrain » selon l’Agence Française pour le développement et la promotion de l’Agriculture Biologique (Agence Bio). Selon ce groupement d’intérêt public, l’ensemble des produits bio importés devrait représenter moins de 30 % de la valeur totale d’aliments bio consommés en France cette année (cette part était de 38 % en 2009*). Cette amélioration des approvisionnements s’explique par le développement des surfaces bio françaises (+25 % en 2012). Pour la filière viticole, le tournant du bio a été amorcé sur la campagne 2006-2007, avec une dynamique soutenue de conversion (démarche sur trois années), les surfaces en cours de conversion étant supérieures à celles certifiées depuis 2009 (voir gaphique ci-dessous).

Entre 2007 et 2011, le nombre d’exploitants certifiés a plus de doublé (passant de 1 907 à 4 692 domaines). Sur cette même période, les surfaces certifiées ont doublé (de 14 632 à 28 662 ha), tandis que celles en cours de conversion ont été quadruplées (de 7 877 à 32 393 ha). Se basant sur les données de l’Agreste, l’Agence Bio estime que les vignobles du Languedoc-Roussillon (19 907 hectares en 2011, +21 % par rapport à 2010), de Provence-Alpes-Côte d’Azur (plus de 13 788 ha, +23 %) et d’Aquitaine (moins de 9 498 ha, +23 %) représentent 70 % du vignoble bio de France, pour 59 % des domaines bio français. 7,4 % du vignoble français est en bio. La région PACA affiche le plus haut taux avec 14,6 % de son vignoble en bio (39,4 % et 21,4 % pour les départements de Corse-du-Sud et des Bouches-du-Rhône).

D’après une étude réalisée en 2009-2010 auprès de 17 855 exploitations françaises, les domaines en démarche biologique emploie 59 % de main d’oeuvre supplémentaire par rapport aux conventionnels. Ce différentiel est expliqué par la définition même de la viticulture biologique, qui est un mode de production caractérisé par la non-utilisation de produits chimiques de synthèse. Si les opérations de fertilisation utilisent des engrais verts et que la lutte phytosanitaire repose sur des substances biologiques, le désherbage doit être effectué mécaniquement ou manuellement, ce qui nécessite une main d’oeuvre supplémentaire. De plus, la superficie moyenne d’une exploitation bio est supérieure à celle de l’ensemble des domaines français (respectivement 13 et 9 hectares).

Depuis le premier août, le règlement d’exécution n° 203/2012 de la Commission Européenne a mis un terme aux « vins issus de raisins biologiques » pour fixer un cahier des charges de vinification reconnaissant les « vins biologiques » .

Source : http://www.vitisphere.com/breve-60438-C ... mique.html