Voilà une très bonne question Axel... du coup merci de l'avoir posée
Je ne veux pas faire de généralité ni dénigrer quelque domaine qu'il soit, ceci est un avis personnel et donc subjectif !
Pourquoi choisir la rive droite et les St-Emilion cette année ? Oui les degrés d'alcool y sont élevés mais les PH tournent autour de 3,5 +- 0,05-
Ceci est la résultante du terroir argilo-calcaire qui domine dans le secteur. Les équilibres sont bien là .
En rive gauche on trouve beaucoup de vins titrant 14-14,5 avec des PH Ă 3,8-3,9.
Le risque ici est le développement des brettanomyces. On commence à chuchotter ce mot en Bourgogne sur 2022... Bordeaux, entre autre, n'y échappera pas.
Quelques infos sur les bretts au besoin :
https://lamothe-abiet.com/wp-content/uploads/contenu-technique/livret-technique/LP_FR_GESTION_RISQUE_BRETT.pdfPour en avoir parler récemment avec un domaine en Bourgogne il y a toujours des bretts et donc un seuil de tolérance. En primeurs il se peut que le niveau soit sous ce seuil et une fois une bouteille... le consommateur (celui que j'essaye de défendre à travers mes posts) peut se retrouver le dindon de la farce. Il y a des gens qui aiment ca, cela existe, moi j'y suis sensible et au prix actuel des vins, surtout avec les récentes augmentations... ca ne passe pas !
Il est possible pourtant en cave avec l'utilisation de levures adaptées, une bonne maîtrise des fermentations, (voir article ci-dessus)... de contenir ces bretts mais qui est aussi méticuleux ? Ceux qui mettent les grands moyens et ce ne sont pas toujours les plus riches ni les mieux classés !
Ceux qui ont réussi le tour de force de sortir un vin à 13,5% avec un PH de 3,6 c'est dû à un certain travail en cave.
Deuxième aspect important, détaché de ces valeurs numériques mais intrinsèquement lié, le choix du style de vin que tu souhaites consommer !
Pour faire simple, il y a les Bordeaux classiques et les Bordeaux modernes. Là il faut regarder qui est le consultant oenologue propriété par propriété.
Stephane Derenoncourt ne travaille pas comme Thomas Duclos (encore une fois je ne critique ni l'un ni l'autre et respecte les style, j'aurais pu en citer d'autres (Eric Boissenot, ...).
Il y a les coupe-tôt, les coupe-tard, ceux qui cherchent la fraîcheur, ceux qui cherchent les milieux de bouche plein, le retour de bouche, etc...
J'aime bien d'ailleurs la phrase prononcée l'an dernier par Stephane Derenoncourt: Aujourd'hui, on boit plus d'idées que de vin.
Beaucoup de critiques tendent à nous orienter vers un style moderne, frais, avec davantage de cabernets francs dans les assemblages. Il est d'ailleurs facile de faire la corrélation entre le % de cabernets francs et la note du côté de la rive droite mais pas que.
Tout cela pour dire, faire attention à ces dégustations et notes primeurs, la réalité se fera dans la bouteille mais certains dégustateurs savent malgré tout faire la part des choses de part leurs qualités gustatives mais aussi expérience avec les propriétés.
Amicalement,