http://www.mybettanedesseauve.fr/les-primeurs-stop-ou-encore
Morceaux choisis :
La ou les semaines de dégustation des vins du millésime nouveau à Bordeaux, mis en vente dans la foulée, donnent naissance à d’interminables affrontements en des joutes parfois peu civilisées où des pourfendeurs attitrés, par idéologie ou par jalousie, des vins de cette région, des bloggeurs auto proclamés « nouvelle vague » de la critique, des critiques auto proclamés de l’ancienne vague (j’en fait évidemment partie), des observateurs précis et bien informés, d’autres imprécis et très mal informés, mais suiveurs de mode et, bien sûr, tout le petit cortège des « haineux et malfaisants », sous-espèce incontournable du genre humain.
Il m’est donc impossible d’éprouver la moindre sympathie pour les pleureurs qui se lamentent de ne plus pouvoir faire de bonnes affaires ou pour ceux qui les défendent en jouant les vierges effarouchées devant la folie du marché. Ou plus diffamatoire encore devant ce qu’ils définissent comme la « complaisance » des informateurs non marchands, qui eux ne spéculent pas ou s’ils l’ont fait à titre personnel ne cherchent pas d’autres coupables que leur propre idiotie.
L’acte du boycott relève du public ou du politique, non du journaliste. Le journaliste d’ailleurs fait aussi partie du public et il lui est tout à fait loisible en tant qu’amateur de refuser l’achat en primeur. Il faut être assez perverti par le consumérisme pour considérer que le journaliste doit être à la botte d’une fraction militante de ses lecteurs. Ceux qui s’auto proclament chevaliers de l’éthique pourraient commencer par avoir une petite idée du sens du mot.