Titre volontairement provocateur mais qui n'est selon moi pas dénué d’intérêt.
J'explique la thèse que je souhaite défendre ce matin :
Lorsqu'il s'agit d'appréhender le dégustation de très grands vins, le prix devient un frein à l'objectivité.
J'ai la chance de goûter tous les ans des vins mythique en Côte de Nuits, le prix sont délirants pour bon nombre d'entre eux (je pense par exemple à bon nombre de Musigny).
Il est impossible de considérer une seconde que le prix de la qualité est corrélé aux prix du marché. Mais, si :
- On est blindé et que lm'argent n'est pas un problème.
- On souhaite faire la dégustation de sa vie et que l'on se met à plusieurs sur une bouteille pour approcher ce type de vin.
- On se fait offrir ce type de vin pour une grande occasion
Etc....
Je pense qu'il faut absolument oublier le prix de ce type de vin sous peine de subir une désillusion et même de passer à côté de la dégustation.
Je m'appuie ici sur mon expérience et celle des différents clients qui m'achètent ce type de vin.
Je sais que je vais goûter tous les ans ce type de vin, je n'ai donc pas l'appréhension de me dire "c'est peut être la dernière".... Aussi, accessoirement, je ne paye pas lors de ces dégustations, il est certain que ça détend... Et à la fin d'une journée, j'ai l'impression d'avoir un regard objectif sur la supériorité de tel ou tel Musigny sur tel ou tel autre.
Lorsque je vends ces bouteilles, mes clients ne payent pas le prix du marché mais savent ce que ça vaut. J'observe deux types de retours :
Les premiers qui sont toujours déçu car le vin ne vaut pas le prix demandé (qu'ils n'ont pas payé d'ailleurs....). Le lien est fait avec la valeur du vin etc etc.... La déception dans ce type de manière de voir les choses est à mon sens inéluctable.
Les seconds, sont parfois déçu, souvent car le vin est bu trop jeunes mais souvent subjugués par les qualités du vin. le lien n'est pas fait avec le prix (car il faut être honnête, ces clients ont de gros moyens). Mais ils sont à mon avis plus aptes à juger le moins négativement ce type de vin ou tout du moins au plus proche de ce qu'est réellement le vin.
Les différences sont infimes entre une Amoureuses de De Vogüé et le Musigny et le prix subit un facteur 2 ou 3. Cela n'est pas acceptable si l'on compte mais si on ne compte pas on devient à mon sens capable de reconnaître ou pas la supériorité du Musigny.
De la même manière, si l'on fait goûter successivement un Morgon de Bouland et un Musigny de Roumier, la différence sera peut être sensible pour certains, abyssale pour d'autres (à mon avis tous placeront tout de même le Musigny devant le Morgon). Mais selon moi l'équation dégustation comparative/prix est obligatoirement défavorable aux très grands vins qui sont tout de même, globalement plutôt meilleurs que les vins moins recherchés.
Je suis conscient de ne pas ramer dans le sens du courant mais j'avais cette réflexion dans la tête ce matin.
Je tiens à souligner que je ne me positionne pas ici dans une optique régulière mais bien dans les dégustations exceptionnelles.