Très hétérogène, 2011 n’a pas été une année facile. C’est un vrai millésime de vigneron, nécessitant beaucoup de feeling et de travail. A de nombreux égards, 2011 est bien plus intéressant qu’un millésime facile, politiquement correct et sans surprises. Car 2011 revient de loin et certains Châteaux ont vraiment bien tiré leur épingle du jeu.
Après dégustation, tout s’explique chez ceux qui ont su “dompter†le millésime. Les cabernets sauvignon du Médoc et de la région Pessac-Léognan sont à point.
Pour les domaines ayant réussi leur millésime, Bordeaux 2011 s'apparente à un belle année classique. Les arômes présentent un fruité intense alors qu'en bouche, les structures sont charnues, avec une belle acidité et une teneur alcoolique plutôt modérée. Certains producteurs comparent le profil de leur dernier né à des millésimes que les connaisseurs apprécient tout particulièrement aujourd'hui: 2008, 2001 ou plus anciennement à 1996 et 1986. Lorsqu'on sait la splendeur des meilleurs 86 aujourd'hui arrivés à maturité, les amateurs ne peuvent que s'en réjouir!
Pessac Rouge
Haut-Bailly : nez discret mais intense. Belle attaque sur le fruit, rondeur, pureté, milieu de bouche harmonieux et déjà complexe. Fraîcheur en finale. Déroulement parfait. 92-95
Smith Haut Lafitte : nez boisé avec des notes lactées à ce stade de l'élevage. Texture crémeuse, fruit sur la framboise avec une agréable note minérale graphite. Texture dense, mais sans sur-extraction. Cependant, l'ensemble manque quelque peu de caractère. A revoir après la mise. 90-93+
Carmes Haut-Brion : nez déjà complexe aux notes épicées. Belle rondeur du merlot en bouche avec une texture profonde et fine. 90-93
Domaine de Chevalier : nez aux jolies notes épicés paprika/curcuma mais un léger manque de pureté dans le fruit. Structuré, notes terreuses donnant du caractère. Finale et tanins encore un peu serrés à ce stade d'élevage. 89-92
Haut Bergey: nez de fruit noirs et fruits à coques. Attaque souple, petits fruits rouges. Finale agréable mais léger manque de structure en milieu de bouche (Effet millésime ?). 88-91
Pape Clément: très boisé au nez. Attaque avec de la puissance au point d'en être écrasante, pointe de réglisse. Lourd et pas vraiment digeste au palais. Grosse matière mais l’élégance et la subtilité sont aux abonnés absents cette année. 88-91
Couhins Lurton : nez sur un joli fruit. Fruits rouges à l'attaque qui est souple. Très Merlot. Finale un peu crémeuse. 87-90
Louvière nez très framboise. Bonne structure mais avec des notes lactiques à ce stade d'élevage. De la longueur. 87-90
Luchey Halde : nez propre et gourmand. Attaque en souplesse avec un beau fruit. Texture tendre. Milieu de bouche assez léger mais agréable. Manque cependant de longueur. 87-90
Latour Martillac : nez grillé, notes empyreumatiques fortes. Mûr, bien construit mais écrasé par le bois à ce stade. A revoir après la mise. 86-89+
Bouscaut : nez harmonieux entre notes réglissés, épices et fruits des bois. Belle attaque en souplesse. Tanins un peu rêches et manque de longueur mais bel ensemble. 86-89
Carbonnieux : nez fruité assez basique. Plutôt mou en attaque manque de structure, mais avec de la longueur. Sans réel défaut mais sans âme. 86-89
Ferran : nez et attaque gourmands, fraise, tabac. Finale fraîche et acidulée, peut être un peu trop d’acidité. 86-89
Larrivet Haut-Brion : nez de fruits mûrs voir trop mûrs. L’attaque manque de pureté, fruit confituré, légère amertume. La finale est plus agréable. 86-89
Malartic Lagravière : nez extrait et boisé, panier de fruits noirs. Bonne trame tannique mais le fruit semble trop mûr, provoquant une sensation d'écoerement en finale. Un peu pataud par manque d'acidité. A revoir après la mise. 85-88+
Couhins : souple et fin, arômes agréables. Structure délicate mais un peu creuse. Manque de corps. 85-88
Fieuzal: nez grillé, très toasté. Bonne entame en bouche, profonde et dense. Le milieu de bouche dévoile des tanins un peu grossiers, laissant une impression d'amertume en bouche. 85-88
France (de) : boisé trop présent, confituré, manque de finesse. 84-87
Léognan (Château) : 1er millésime en 2007. Nez moderne, mûr, notes de café, coca, fraise. Attaque fruitée presque sucrée. Texture sirupeuse. Finale acidulée. Manque globalement d'équilibre. 84-87
Garde (la) : défaut au nez (réduction ?), pruneaux. Attaque discrète, manque de texture et de profondeur. 83-86
Olivier : nez discret. Très sec en bouche, astringent et amer en finale. 83-86
Brown : nez crémeux et notes lactées. Bouche déséquilibrée, aux tanins anguleux avec une finale sêchante. Décevant. 80-83
Lafont Menaut : nez fermé. Sans matière et finale sèche. 77-80
Commentaires du sommelier Axel Caubet qui m'a remplacé cette année aux primeurs.