Il y a quelques jours, un bon caviste près de chez moi me confirmait une campagne primeurs 2023 parmi les plus mauvaises depuis qu'il a ouvert son commerce à la fin des années 90!
Au point qu'il se demande si ça vaut encore la peine de continuer..
Concernant cet article, à part la question de l'absurde mise en primeur des 2è ou 3è vins que je réprouve également depuis que les propriétés ont commencé à le faire, ce Monsieur Tapie brasse beaucoup de vent et propose peu de solutions concrètes à part de crier quelques poncifs creux.. plutôt que d'avoir assez de recul pour faire une analyse plus globale.
A mon sens, deux éléments essentiels expliquent le lent déclin de la place bordelaise:
1. la stagnation au niveau mondial de la consommation de vin, qui s'observe essentiellement autour des générations de renouveau X et Z qui optent pour d'autres types de produits (boom des bières artisanales, vins nature, alcopops etc..)
2. la qualité des vins produits dans des zones jadis considérées comme peu qualitatives, régions qui ont largement profité du changement climatique et de l'arrivée d'une nouvelle génération de vignerons-producteurs soucieux de proposer de beaux produits. De fait, l'offre de jolis vins à prix abordable est aujourd'hui pléthorique en comparaison d'il y a 20 ou 30 ans!
Ainsi, les amateurs et consommateurs de nombreux pays comme le mien (Suisse, mais on constate la même chose également en Italie, en Autriche, en Allemagne ou même aux USA), autrefois très amateurs de grands vins français, trouvent maintenant de quoi se régaler autour de leur production locale. D'autant que depuis deux décennies, celle-ci a réalisé d'impressionnants sauts qualitatifs en produisant des vins originaux et appréciés car liés à leur terroir et propulsés par leur dynamique marché local . Ces productions, au profil libéré car loin des obligations et des carcans imposés en France au sein des AOC, cartonne auprès des consommateurs et confisque clairement d'importantes parts de marché, non seulement aux bordelais, mais plus généralement aux grandes appellations viticoles françaises.