Merci aux filles pour l'organisation et le choix des vins, c'était globalement de bon niveau, et c'est nous (Laetiquette et je) qui n'y avons pas été (au bon niveau), en sparring-partners improvisés de la dream team qui vous contera ses performances.
Voici mon CR :
- n°1 : servi très très frais, nez peu expressif, je note chardonnay rapidement, la température lui conférant une tension certaine je me dis qu'on pourrait bien se trouver en Jura, c'est jeune, bon, assez long, tendu. En se réchauffant un peu le fond de verre offre des notes de coquilles, je barre Jura et mets Chablis, propose Pattes Loup 2011. Ma partenaire n'est pas franchement rentrée dans la partie et me laisse seul juge.
=> Argh, c'est un aligoté 2012. On ne marque qu'un seul point pour la région. Fait ch*er ce c%n de cépage à l'aveugle
- n°2 : servi également un poil froid, pas très disert non plus, des notes végétales, l'équilibre plutôt construit sur l'acidité me fait penser à un chenin, c'est jeune également, pas spécialement un millésime chaud, je vote Jasnières, Bellivières 2011, quoiqu'embêté parce que ne retrouvant pas forcément les marqueurs aromatiques du cépage.
=> un chardo en val de Loire, non mais franchement ... 3 pts pour la région, je pense que le jury a été généreux, et 3 pour le millésime
- n°3 : pas la moindre hésitation au 1e nez, franchement oxydatif, la tentation de voter savagnin est évidente. Et puis Laetitia me dit "muté", je réponds "non y'a pas de sucre", elle me dit "oui mais non mais dans l'esprit", on vient sur du rancio, on se convainc doucement que le vin est suffisamment gras pour être sudiste, manque peut-être un poil de tension pour le Jura, puis on se dit que bon, sans pression, pourquoi ne pas tenter autre chose que l'évidence ... Je note grenache gris, Banyuls (je viens de lire que l'appellation n'autorisait pas les secs, il n'aurait pu s'agir que de Collioure), 2008.
=> caramba, on se plante encore juste d'un an pour le millésime, et sans grande surprise notre pari n'a pas fonctionné.
- n°4 : on part un peu dans tous les sens, la robe est relativement claire, du fruit, un peu de poivre, je trouve ça plutôt sudiste, je finis par me convaincre que c'est une syrah, et reste verrouillé là -dessus. Faible extraction, des tannins fins, une acidité présente en milieu de bouche, bel équilibre plutôt en fraicheur, allez ... Crozes, Graillot, 2010 (je ne sais pas pourquoi j'ai mis ce millésime par contre)
=> ahah, les mauvais, c'est un cabernet fr sur Bourgueil. Franchement, je n'ai pas été harponné comme je le suis généralement avec le cf par le mix végétal/poivron, c'est un joli vin, je trouve ça étonnant de gourmandise a fortiori pour un 2012. Bon, ok, 0 pt sur celui-là .
- n°5 : sur celui-ci par contre je retrouve les notes sus-citées, Laetitia propose gamay mais il me semble qu'il y a "trop" de matière. Je trouve ça pas mal, elle aime moins, gênée par les notes de résineux qu'on y retrouve tous les deux, je trouve que ça ressemble à un Chinon qui commencerait à devenir aimable (donc avec qques années de bouteille), je note Alliet, sur 2005.
=> bon, même quand elle n'a pas l'air convaincue, parfois il faut écouter sa chérie. En le regoûtant bouteille découverte un peu plus tard c'est un peu moins surprenant, mais quand même, je ne trouve pas que Morgon soit si évident (ok, 2011 est une belle année dans la région). 0 derechef
- n°6 : on part un peu dans tous les sens là aussi, sur une base "sudiste" quand même, mais un sud au sens large. On est juste à peu près certain qu'on est dans la moitié sud du pays, quoi. Notes de cuir et de champignon, qui nous font partir sur une première inspiration bordelaise. On évoque Côte Rôtie (je ne savais pas qu'il y avait une limite fixée sur les prix, aussi ...) un moment, après , mais le fond de verre typé boite à cigares nous ramène en Gironde, a priori sur une dominante cab sauv, avec des tannins encore présents, on propose Moulis, Maucaillou, 2007.
=> Merlot majoritaire mais de très peu, on n'est pas si loin du compte, à moins de 20 kms à vol d'oiseau.
- n°7 : là c'est sudiste sudiste. Notes animales, de la matière, des tannins encore fermes, c'est long, bon. Allez, mourvèdre, Bandol, Tempier, 2006 (je vous ai dit que je ne savais pas qu'il y avait une limite fixée sur les prix ?
) On parle un peu plus qu'au début, j'entends nos adversaires évoquer mourvèdre ou tannat, ils choisissent finalement l'autre option. Le jury étant parti délibérer, je fais part de nos choix, je vois Seb qui pâlit (genre "ah merde c'est vrai peut-être que c'est ça") quand j'évoque le Chablis que l'on a proposé au début, notre proposition sur le dernier semble aussi les faire douter ... mais non, le verdict est clair et leur victoire nette, ils ont fait un gros score sur 3 vins, on se contente de notre côté d'un misérable 16 pts sur 154 possibles (bon, allez, une petite trentaine en fait parce qu'en conditions réelles de concours je n'aurais pas tenté autre chose qu'un savagnin sur le 3e). Et pourtant je trouve a posteriori, même si on a eu le tort de ne pas regoûter les vins (sauf le n°5) une fois le verdict connu, que nos propositions n'étaient pas si déconnantes ...
On s'est bien amusés (et comme d'hab on a très bien mangé ensuite), mais c'est vraiment un exercice ingrat
Félicitations aux vainqueurs du jour