Bonjour Ă tous,
Cela commence à devenir une tradition et celle-ci ne devrait pas se rater ! Le déjeuner chez Mathieu a encore une fois tenu toutes ses promesses. Cuisine au Top (aigre doux d'aubergines et tomates au fromage, cÎte de veau aux cÚpes séchés), thÚmes qui en dit long : la bouteille que vous n'osez pas ouvrir, que vous voulez garder !
Certaines furent donc de sortie pour fĂȘter l'anniversaire de StĂ©phanne, l'arrivĂ©e de la petite Alice d'Alex, ou simplement le bonheur d'ĂȘtre ensemble... Toutes en aveugle en commençant par les blancs, bien sĂ»r.
Champagne rosé Jacques Selosse : Un nez de fruit sec marqué par la noix, note épice légÚrement oxydative (curry), fond typé rancio. La bouche est ronde, ample, la bulle un peu "brute", presque agressive, sur le fruit sec, la noix, puis la pate de fruit confit sur un fond un peu rancio. La finale est un peu courte, elle tombe nette sur la gelée de fruit confit, la noix, les fruits secs et persistance assez courte légÚrement crayeuse. Bon c'est pas ce cru de Selosse qui va me réconcilier avec les champagnes... B 87 (15)
Montlouis, Chidaine Choisilles 2002 : Un nez avec une petite réduction grillée à l'ouverture laissant place à l'amande, l'aubépine qui fait trÚs chardonay, puis à l'aération arrive le fruit jaune, le coing, des notes miel assez gourmandes, pointe oxydative, des épices sur un fond de roche, là , on est bien sur du chenin. La bouche est tendue à l'attaque, profonde, puis enrobée d'une matiÚre soyeuse, un équilibre parfait, sur le fruit jaune mûr, le coing, note grillée au départ puis arrive l'amande, l'aubépine, le tilleul, pointe épice miel, puis léger oxydé, curry, sur un fond légÚrement pétrolant puis roche, silex. la finale est fraiche, tonique, un poil fluide mais belle persistance de fruit jaune mûr, gelée de coing, note épice, cury, fond pétrole puis ambré, tourbé, roche, sol. Excellent 92 (17)
Riesling, Kintzler Geisberg 98 : Un nez qui ne trompe personne sur l'agrume, le citron, pointe pamplemousse, note florale sur un fond pétrolant à merveille. La bouche est tendue comme un arc, fine, précise, c'est critallin, bien accompagné d'une matiÚre suave, beaucoup de profodeur, l'archétype du riesling sec calcaire pour moi, sur le citron, note salines, florales et fond pétrole, roche. La finale est puissante, vive mais bien enrobée, seche, profonde avec une superbe persistance de citron, note saline, fleur blanche, fond pétrole, roche. Whaouh, les amateurs du genre adorent, assez austÚre, pas hyper complexe mais tellement profond, structurée, puissant ! Excellent 94+ (18)
Puligny Montrachet, Marocslavac LĂ©ger FolatiĂšres 2004 : Un nez totalement Ă©crasĂ©e par une rĂ©duction tenace en ce qui me concerne, sur le grillĂ©, l'allumette puis le champignon humide, le champĂȘtre. La bouche de belle facture, fine, tendue, dĂ©licate bien enrobĂ©e d'une matiĂšre suave, reste dominĂ©e par ces aromes de grillĂ©s, champĂȘtre, humiditĂ© ou je perçois aucun fruit. La finale est fine, bien Ă©quilibrĂ©e mais l'aromatique ne laisse aucune place au fruit de ce que je sens. Pas mon jour, ou pas mon style.
Et ça démarre trÚs fort avec le premier rouge, mais on ne refait pas le coup de Rayas au premier rouge cette année !
Saumur, Clos Rougeard Les Poyeux 1996 : un premier nez marqué d'une note animale/cuir assez typique d'un cabernet franc de Loire, puis du fruit rouge, cerise puis noir, myrtilles, des épices, réglisse, sur un fond fumé classe. La bouche est superbe d'équilibre entre tanins soyeux, précis, fins et une jolie fraicheur qui donne de la profondeur, les fruits rouges et noirs bien présents donnent une certaine gourmandise, note épice, réglisse, un coté tomate séchée et ce fond un peu animal/sauvage qui donne le cÎté canaille et un boisé fumé classe. La finale est fraiche et offre une trÚs belle persistance de fruit mûr, d'épice, de tomate séchée, sur fond de cuir et fumé. Excellent 94 (17,5). Le cabernet franc ligérien comme ça, j'aime bien .
Pauillac, Chùteau Pichon Baron 2002 : Nez encore jeune de fruit noir léger confit, note épice vanille marquée, puis poivrons rouges grillés sur un fond boisé toasté, moka, fumé marqué mais élégant. La bouche est robuste, puissante, dense, tanins ronds un peu lùche et légÚrement accrocheur, on sent un élevage imposant dans ce profil amer que le vin a pas trop mal supporté malgré une extraction un poil poussée, sur le fruit noir, les notes épicées vanille, le poivron rouge grillé et le fond boisé toasté. La finale est fraiche sur le fruit noir, les notes épices un peu moins vanille, un peu plus boite à cigare et toujours ce fond boisé fumé. TB+ 91 (16+)
Haut-MĂ©doc, ChĂąteau la Lagune 1989 : Un nez superbe de gourmandise, tout en gardant de l'Ă©lĂ©gance, fruit noir mĂ»r, Ă©pices multiples, note tabac blond, pointe graphite et fond fumĂ© trĂšs Ă©lĂ©gant. La bouche est charpentĂ©e, ample Ă l'attaque, tanins velours caressant le palais tandis que la profondeur s'installe, c'est trĂšs Ă©lĂ©gant tout en Ă©tant trĂšs gourmand, sapide sur le fruit noir mĂ»r, note encre, graphite, pointe Ă©pice, rĂ©glisse, boite Ă cigare, fond moka, fumĂ©, typĂ© balsamique, superbe bouche. La finale est ample, style queue de paon, avec une trĂšs belle empreinte tanique, et une longue persistance de fruit noir mĂ»r, d'Ă©pice, d'encre, fond tabac blond, fumĂ©, classe. Magnifique bouteille, beaucoup sont Ă Saint-Julien, d'autres Ă Pauillac, moi je cale si ce n'est 89 , Excellent-Exceptionnel 96 (18+) Ă la dĂ©couverte beaucoup sont surpris, moi aussi quand mĂȘme, meilleure bouteille de Lagune dĂ©gustĂ©e Ă ce jour, et lĂ cher Thierry D., aprĂšs cette 3eme bouteille dĂ©gustĂ©e en 2 ans, je m'incline, 89 est sans doute au dessus du formidable 90 (ma moyenne vient de passer au dessus 94 VS 93,8) !
Volnay Domaine Voillot Cailleret 1999 : Un nez de fruit rouge, cerise, pointe confite, note d'Ă©pice rĂ©glisse, puis Ă©voluĂ© champignon, cĂšpe, fond entre fumĂ© et cuir avec un cĂŽtĂ© mentholĂ©. La bouche est charpentĂ©e, solide, tanins soyeux amples, Ă grosse maille, sur le fruit rouge confit, note Ă©pice, mais aussi fleur sĂ©chĂ©e, cĂšpe, sur fond de cuir. La finale est fraiche, persistance honnĂȘte de cerise confite, pointe kirchĂ©e, note fleur sĂ©chĂ©e et fond entre cuir et moka. TrĂšs joli vin, abouti, harmonieux pas d'une grande complexitĂ© que je place en cote de Nuits... Excellent 92 (16,5+)
Charmes Chambertin, Bachelet 2003 : Un nez fruit rouge léger confit, gourmand, voir sexy avec ces notes d'élevage marqué entre toasté, grillé, balsamique, note de ronce qui donne un peu de fraicheur et fond boisé un peu envahissant. La bouche est corpulente, les tanins soyeux, sur le fruit rouge mûr, note marqué toasté, fumé, pointe de ronce mais l'ensemble se fluidifie devenant fuyant dans cette finale qui prend un peu de fraicheur sur le fruit rouge léger confit, la pointe de ronce qui signe le pinot mais à la persistance un peu courte (surtout une fois l'étiquette découverte). TB 88 (15,5)
Clos de la Roche, Domaine Lignier Michelot 2002 : Un nez superbe, de fruit rouge, note d'encre, puis de champignon, cÚpe, pointe de ronce, fond fumé puis cuir classe. La bouche est charpentée, puissante, ça envoie mais on garde de la finesse, délicatesse avec ses tanins précis soyeux, au grains fins, belle sapidité de fruit rouge mûr, note sureau, ronce, sous bois, puis d'épice réglisse sur un fond de cuir, de la gourmandise et de l'élégance. La finale est ample bien soutenue par la fraicheur, puissante, gourmande avec une longue persistance sur le fruit rouge mûr, pointe cassis confit, note d'épice réglisse, puis sous bois, cÚpe et fond de cuir avec léger fumé. TrÚs beau vin ! Exceptionnel 96 (18,5) Mathieu et Benoit ont rapidement proposé un Clos de la Roche...
Volnay, Domaine Voillot Fremiets 1990 : Un nez plus évolué, typique d'un vieux cÎte de Beaune, sur le fruit noir mûr, pointe kirchée, note cÚpe champignon, fond moka. La bouche est corpulente, tanins fondus, ample, pas trÚs dense mais terriblement gourmand, sur le fruit noir, note de cÚpe, de sous bois, fond moka. la finale est ronde, ample, sexy, sur le fruit mûr, belle persistance fruit confit, cÚpe, champignon, sous bois, sur le fond moka classique. J'étais sur un 85... trÚs beau vin a maturité. Excellent 95 (18)
Richebourg Guy Leblanc 1966 : Un nez évolué, magnifique, fin, de fruit rouge léger confit aux notes de fumé, puis la fraicheur de la rose fanée, ensuite le cuir classe, les épices, un fond moka et ça recommence... ça n'en finit pas. La bouche est corpulente, encore une belle présence, de la mùche, entre fraicheur et tanins soyeux enrobant, la puissance est toujours là mais le temps l'a domestiqué offrant ce fond de fruit rouge mûr, notes de roses fanées, de cuir d'épice, de cÚpe, sur un fond moka. La finale est acidulée, encore bien vive mais elle fait son ùge, trÚs légÚrement décharnée mais longue persistance de fruit rouge mûr, note de cÚpe, champignon, pointe rose fanée, et fond entre cuir et moka. Exceptionnel 96 (18,5)
Coteaux du Languedoc, Grange des PÚres 2004 : On change d'univers avec ce nez puissant mais fin de fruit noir mûr, cassis, note florales élégantes, violette, garrigue, puis épice, presque menthol sur un fond léger bacon grillé, cacao, moka. La bouche est charpentée, ample, large, superbe tanins soyeux qui emplissent la bouche soutenue par une jolie fraicheur, c'est fin et délicat, sur le fruit rouge et noir mûr, note florale violette, d'épice délicieusement mentholée, de garrigue sur un fond moka gourmand. La finale est ronde, équilibrée et offre une longue persistance de fruit noir et rouge, des notes de fleurs trÚs violette, d'épice sur un fond moka. Au premier nez j'étais sur un assemblage puis j'ai hésité avec une cote rÎtie fine et délicate type Rostaing pour revenir sur un assemblage, Mathieu, décidément en pleine forme a tout de suite identifié la grange des pÚres, en .. qui une fois de plus est superbe. Excellent 94-95 (17,5-18)
Chùteauneuf du Pape, reine des Bois 2000 : un nez séduisant de fruit noir mûr, note prune, puis épice garrigue sur fond cacao et fumé. La bouche est corpulente, tanins soyeux de trÚs belles qualités, c'est équilibré sur le fruit noir, les épices, un fond cacao léger amer classe. La finale est tout en équilibre, pleine, sur le fruit noir, puis rouge, léger kirch, note florale légÚre, garrigue, épice sur un fond cacao. Excellent 93 (17)
Chùteauneuf du Pape, Henri Bonneau Réserve des Célestins 2000 : Un nez de cerise, de fruit rouge, mûr, note de vieux cuir classe, pointe fleurie, d'épice puis de prune, de la figue confite sur un fond délicatement fumé et cacao. La bouche est magnifique, tanins amples, fins, précis, soyeux, c'est gourmand et délicat, mûr sans sucré ni alcool, sur le fruit rouge, fraise, puis cerise, note prune, figue, puis épice typé souk, sur un fond naviguant entre vieux cuir et cacao, trÚs classe. La finale est fraiche, délicate, superbe équilibre et longue persistance de prune, de fruit rouge, note de figue, d'épice, cannelle, d'orange sanguine, sur un fond de cuir et cacao. Magnifique bouteille que je goutte pour la premiÚre fois. Exceptionnel 97 (18,5+)
Un Vouvray RĂ©serve moelleux 89 de Foreau accompagnera le dessert, mais je n'ai pas pris de notes... De mĂȘme que la surprise de benoit un cabernet sauvignon moelleux, surprenant. Une trĂšs belle sĂ©rie, Mathieu et Benoit en grande forme de dĂ©gustation, une cuisine au top, beaucoup de rires, de vanne, de point de vue, d'idĂ©e... Un super moment quoi. Maintenant on attend avec impatience le diner pour la fĂȘte des 10 ans du DEP en Bourgogne...
Amicalement, Matthieu