Frédéric B. a écrit:Ah, navré de l'entendre Alain, même si c'est peut-être un choix? Quoi qu'il en soit, je te souhaite le meilleur pour ton présent et futur professionnel!
Effectivement Frédéric, cette décision est issue d'un choix essentiellement dicté par la force des choses.
Tout d'abord, mon associé et co-fondateur a été victime d'un terrible accident incapacitant. Simultanément, notre responsable opérationel à Bordeaux nous a quitté. Donc, je me suis retrouvé quasi seul à bord pour gérer 3 bureaux, alors que mes journées s'étendaient déjà à 10-12h de travail / jour, ceci 6 jours sur 7..!
De plus, si notre rentabilité était plutôt correcte sur la France, elle n'a jamais atteint le seuil de rentabilité nécessaire pour nos deux autres bureaux en Espagne (terrible crise économique oblige..) et en Suisse où les coûts prohibitifs des transports helvètes, ne m'ont pas permis d'appliquer des prix véritablement concurrentiels par rapport aux distributeurs locaux.
Ce n'est pas parcequ'on est passionné par le domaine du vin, qu'il est facile d'en faire son métier, même avec des idées novatrices (digitalisation et offre Internet avec un modèle économique évitant le coûteux stockage) et beaucoup d'enthousiasme et de volonté. La distribution de vin est un marché compliqué, clairement saturé avec d'un côté, une offre pléthorique et de l'autre, un public d'acheteurs potentiels en faible croissance depuis 10 ans. De plus, les acheteurs ont souvent moins de moyens qu'avant la crise de 2008. Pour exemple, j'ai eu plusieurs clients qui avaient commandé (et payé) des primeurs bordelais 2009, 2010 et 2011, qui ayant perdu leur job, m'ont demandé de leur racheter leur commande, ce que j'ai fait dans le mesure du possible.
Le marché de la distribution de vin est également particulièrement compétitif et les marges appliquées dans le secteur sont particulièrement faibles (de l'ordre de 10 à 20% dans le meilleur des cas). Et puis, avec l'ouverture du marché UE, il est enfantin de faire ses emplettes en quelques clics et souvent à meilleur prix à l'étranger.
Bref.. ce fut une merveilleuse expérience, très enrichissante sur le plan humain (bien que coûteuse sur le plan financier..) qui m'ont permis de rencontrer des gens extraordinaires, de nombreux producteurs qui ont la passion chevillée au corps et de nombreux clients formidables.. et rien que pour ça, je me dis que ça en valait la peine.